
Le Chapeau de Mitterrand
Auteure: Antoine Laurain
Nombre de pages: 213Ouvrage dirigé par Minh Tran Huy
Ouvrage dirigé par Minh Tran Huy
Trente-trois ans plus tôt, Alain jouait avec des amis dans un groupe de rock amateur, Les Hologrammes. Ils avaient même envoyé à Polydor une maquette, restée sans réponse. À présent médecin quinquagénaire et marié, il reçoit un jour la lettre tant attendue et enthousiaste de la maison de disques. Fou de joie, il part retrouver ses anciens amis, mais ceux-ci ont bien changé.
Paris, un soir de septembre. Peu de choses relient Hubert, propriétaire de son appartement de famille, Magalie, restauratrice en porcelaine, Julien, barman débutant, et Bob, touriste américain de passage dans la capitale. Pourtant tous les quatre vont ouvrir et partager une bouteille de Château Saint-Antoine 1954 retrouvée dans la cave du vieil immeuble où ils habitent. Le lendemain matin, les rues ne sont plus tout à fait les mêmes, ni les autobus, ni les commerces, ni les gens. Un délicieux parfum d’autrefois flotte sur la ville. Et pour cause : ils sont retournés dans l’année du vin ! Sortilège ? Rupture temporelle ? De la traversée d’un Paris éternel où l’on croise Jean Gabin comme Audrey Hepburn, jusqu’aux mystérieuses vignes du Beaujolais qui vont livrer leur secret, les voilà pris dans un tourbillon le temps d’un week-end ailleurs. Millésime 54 est une fête, une invitation au voyage qui fait la part belle à l’amour, à l’amitié et au désir de merveilleux qui sommeille en chacun de nous.
Xavier Lemercier, agent immobilier, trouve au hasard d’une visite d’appartement un mystérieux télescope ayant appartenu à un célèbre astronome. Voilà bientôt qu’il cadre dans l’instrument, depuis son balcon, une femme derrière une fenêtre, sans oser, bien sûr, l’aborder. Divorcé et esseulé, avec pour seules joies ses week-ends avec son jeune fils, il commence à tomber amoureux de l’inconnue. Un jour, Alice, la femme observée, pousse la porte de l’agence immobilière pour lui demander d’expertiser son appartement. Deux cent cinquante ans plus tôt, Guillaume Le Gentil de la Galaisière,astronome de Louis XV – personnage qui a réellement existé –, partait vers les Indes pour observer l’exceptionnel passage de Vénus devant le Soleil. Il revint onze ans plus tard, déclaré mort et sans avoir pu observer l’éclipse. « Tu ne cherches pas une étoile, tu cherches l’amour, tu le trouveras à la fin du voyage », lui dit un vieux sage durant son étonnant périple dans les mers de l’Inde. Du XXIe au XVIIIe siècle, les trajectoires de ces deux hommes romantiques s’entrecroisent et se répondent. Entre le récit d’aventures et le conte...
« À l’attention du service des manuscrits. » C’est accompagnés de cette phrase que des centaines de romans écrits par des inconnus circulent chaque jour vers les éditeurs. Violaine Lepage est, à 44 ans, l’une des plus célèbres éditrices de Paris. Elle sort à peine du coma après un accident d’avion, et la publication d’un roman arrivé au service des manuscrits, Les Fleurs de sucre, dont l’auteur demeure introuvable, donne un autre tour à son destin. Particulièrement lorsqu’il termine en sélection finale du prix Goncourt et que des meurtres similaires à ceux du livre se produisent dans la réalité. Qui a écrit ce roman et pourquoi ? La solution se trouve dans le passé. Dans un secret que même la police ne parvient pas à identifier.
Un soir à Paris, une jeune femme se fait voler son sac à main. Laurent le découvre le lendemain, abandonné dans la rue, tout près de sa librairie. S’il ne contient plus de papiers d’identité, il recèle encore une foule d’objets qui livrent autant d’indices sur leur propriétaire : photos, notes, flacon de parfum... Désireux de la retrouver, l’homme s’improvise détective. À mesure qu’il déchiffre le carnet rouge contenant les pensées secrètes de Laure, le jeu de piste se mue en une quête amoureuse qui va bouleverser leurs vies. Orchestrant avec humour coïncidences et retournements de situation, Antoine Laurain signe une délicieuse comédie romantique qui rend hommage au besoin de merveilleux sommeillant en chacun de nous.
Que François Mitterrand, né en 1916, ait côtoyé l'extrême droite dans ses jeunes années n'est plus un mystère depuis la parution de Mitterrand, une jeunesse française, de Pierre Péan (Fayard, 1994)Depuis, l'accès à des archives restées jusque-là secrètes apportent des éléments plus détaillés. Avant la Résistance, sa proximité avec le Comité social d'action révolutionnaire (CSAR), que la presse surnommait la Cagoule, témoignent du personnage déconcertant, bien que fascinant, que reste François Mitterrand.Son intimité avec Eugène Schueller, âme damnée de la Cagoule, lui fit notamment connaître Jacques Corrèze (devenu numéro 5 de l'Oréal), à qui le président Mitterrand remettra la Légion d'honneur.Mais il ne s'agit là que de la partie émergée de l'iceberg. Les amitiés qu'a pu entretenir Mitterrand avec des militants fascistes allaient plus loin encore. L'ombre portée du président disparu en 1996 n'a pas fini d'obscurcir sa légende...
Et mon cœur se serra est un conte étrange en cent dix-neuf dessins de l’artiste connu sous le nom « Le Sonneur » et vingt-huit textes d’Antoine Laurain. Entre art et littérature, entre roman dessiné et poésie typographique. De cette aimée enfuie et perdue, nous ne connaîtrons jamais le nom, mais elle hante le livre. L’amour, la rupture, la solitude, l’espoir. Comment transmettre les sentiments en trois couleurs : rouge, noir, blanc ? Comment les faire passer avec juste vingt-six lettres dans l’alphabet ? Beaucoup l’ont tenté avant eux : Breton, Mallarmé, Gainsbourg pour ne citer qu’eux. Laurain et Le Sonneur relèvent le défi. Au mieux, c’est un excellent livre. Dans le pire des cas, ils ont fait un chef-d’œuvre.
Roman vient de trouver un job sur le Paris-Venise, le train de nuit le plus en retard d'Europe. À presque trente ans, décrocher ce poste de couchettiste ressemble à une consécration... Les trafics de clandestins, les douaniers avinés, les descentes de pickpockets venus piller la diligence : tout peut arriver dans ce théâtre ambulant. Même tomber amoureux. Inspiré de faits réels, Paris-Venise confirme le talent de Florent Oiseau qui mêle admirablement humour et sensibilité. " – C'est Milan ? Pris de court, Demba a regardé par la fenêtre et s'est contenté de lire ce qu'il avait aperçu sur un panneau à fond bleu. – Non, monsieur, bientôt, pour le moment nous sommes à Sottopassaggio, dans la banlieue proche. – Oui, c'est vraiment très proche, j'ai ajouté, pour avoir l'air d'un mec qui connaissait sur le bout de ses doigts la province lombarde. Le type s'est fendu d'un rire discret et nous a expliqué avec un brin de condescendance que "sottopassaggio' voulait dire "passage souterrain', mais que le grand panneau "Milano Centrale' qu'on pouvait désormais apercevoir signi ait que nous étions bien à Milan. Demba a répondu que c'était une vanne, le passager...
Ce Journal a été composé patiemment pendant sept ans par François Mitterrand sur vingt-deux blocs de papier à lettres, qu'il remettait une fois terminés à son grand amour caché, Anne Pingeot. Ce sont plus de sept cents feuillets enluminés par des découpages de photographies, publicités, dessins et articles de journaux, entrelacés aux réflexions manuscrites de l'auteur. François Mitterrand s'y dévoile autant dans son amour pour Anne que dans sa lecture critique de la société qui l'entoure. Les juxtapositions sont passionnantes pour comprendre celui qui a eu toute sa vie la réputation d'être impénétrable. On voit d'abord ses stratégies pour parvenir à incarner peu à peu une gauche éparpillée qu'il va réussir à rassembler. On découvre qui il fréquente, ses futurs discours, ses entretiens donnés à la presse. Tous les documents sont soigneusement découpés et collés, agrémentés d'un commentaire. Le résultat est plastiquement fascinant, et on ne se lasse pas de feuilleter cet univers qui révèle un homme passionné par le visuel et plein d'humour. L'ensemble est l'un des documents les plus extraordinaires que l'on puisse donner à lire, d'une...
Une jeune femme du Sud qui, comme les oies, fait souvent le voyage jusqu’à Salluit, parle à Eva, son amie du Nord disparue, dont le corps est dans l’eau du fjord et l’esprit, partout. Le Nord est dur – «il y a de l’amour violent entre les murs de ces maisons presque identiques» – et la missionnaire aventurière se demande «comment on fait pour guérir son cœur». Elle s’active, s’occupe des enfants qui peuplent ses journées, donne une voix aux petites filles inuites et raconte aussi à Eva ce qu’il advient de son fils Elijah, parce qu’il y a forcément une continuité, une descendance, après la passion, puis la mort._x000D_ Juliana Léveillé-Trudel livre un récit d’amour et d’amitié beau et rude comme la toundra. Nirliit partage la « beauté en forme de coup de poing dans le ventre » qu’exhale le Nord.
François Heurtevent a perdu les élections. Il n'est plus que l'ex-député maire Heurtevent. Un citoyen ordinaire. Son téléphone ne sonne plus et son agenda est désormais vide... Depuis sa défaite, des souvenirs se bousculent dans sa tête. Principalement ceux liés à André Dercours, dit " Derk ", un vieux routier de la politique, auprès duquel il commença sa carrière au début des années quatre-vingt. Parmi les cartons qui reviennent de sa mairie, il découvre une photo de classe du cours Levert, vieille de trente ans, sur laquelle il a du mal à se reconnaître. En proie à la mélancolie, une question lui traverse l'esprit : que sont devenus les adolescents de la photo ? Le voilà qui s'installe dans l'ancien appartement de Dercours et convoque un ami des services secrets pour retrouver les coordonnées de ses anciens camarades. Clément Jacquier est devenu réalisateur de films érotiques, Delphine Poisson est coiffeuse, Jérôme Auberpie est entré dans les ordres... De rencontres en hasards, sa promenade le mènera jusqu'aux comptes à numéro de Genève, jusqu'aux secrets qui n'auraient jamais dû être dévoilés. Ceux qui dorment dans les vieux dossiers et...
Au panthéon des fumeurs cultes, vous avez connu Serge Gainsbourg, Winston Churchill, Humphrey Bogart, Georges Simenon... Jamais vous n'oublierez Fabrice Valantine. Chasseur de tête, accro à ses deux paquets de blondes quotidiens, Fabrice Valantine se rend un beau jour chez un hypnotiseur dont ses amis lui ont vanté les résultats miraculeux : à la surprise de tous, il a décidé d'arrêter de fumer ! La séance paraît tout d'abord réussir. Pourtant, quelques semaines plus tard, il craque, en allume une, et constate, dépité, que si l'envie de fumer demeure, le plaisir, lui, a totalement disparu. Désemparé, Fabrice découvre bientôt que ses voluptueuses sensations ne lui reviennent... qu'après avoir commis un meurtre. Drôle, inquiétant, provocateur, Fume et tue raconte la vie tabagique et l'œuvre criminelle d'un homme qui aurait bien voulu qu'on le laisse fumer ses cigarettes tranquillement.
" Disparition d'un avocat dans le 17e arrondissement de Paris. Ses proches comme les membres de son cabinet sont sans nouvelles de lui depuis bientôt deux semaines. Sa voiture, une Jaguar XJS et certains effets personnels ont disparu. La police n'exclut aucune piste. " Un matin qu'il déambule à Drouot, maître Pierre-François Chaumont, collectionneur, fait l'acquisition d'un portrait au pastel du XVIIIe siècle qui lui ressemble étrangement. Le tableau devient vite un sujet de discorde : ni sa femme, ni ses proches ne remarquent la ressemblance... Pourtant, dans l'angle en haut à droite, de mystérieuses armoiries vont rapidement livrer leur secret et l'emmener loin, très loin...
Dans quatorze minutes, Lyse-Rose aurait dix-huit ans, officiellement du moins... Qui était-elle ? Il n'avait toujours aucune certitude. Une chance sur deux, comme au premier jour. Lyse-Rose ou Emilie ? Quelle est l'identité du nourrisson de trois mois, unique rescapé d'un crash d'avion, que les médias ont baptisé Libellule ? Deux familles, l'une riche, l'autre pas, se déchirent pour elle... Dix-huit ans plus tard, un détective privé prétend avoir découvert le fin mot de l'affaire... avant d'être assassiné, laissant derrière lui un cahier contenant tous les détails de son enquête. Hasards et coïncidences ne sont-ils que les ricochets du destin ? Ou bien quelqu'un, depuis le début, manipule-t-il tous les acteurs de ce drame ? Une intense quête d'identité doublée d'un suspense de haut vol.
'Prince de l’ambiguïté', personnalité ondoyante, maître de l’équivoque, François Mitterrand a souvent déconcerté ses contemporains : vichyste et résistant, homme de droite devenu chef de la gauche, anticommuniste allié aux communistes, dénonciateur de la Ve République dont il finit par incarner comme personne les formes et les usages les plus discutables. Cet homme doublement enraciné dans sa Saintonge natale et dans son fief du Nivernais, aussi féru de littérature et d’histoire que de politique, sut cultiver le secret, dérouter ses partisans et se montrer un jouteur de première force, combatif mais patient, stratège jamais découragé par l’échec. Devenu Président, François Mitterrand a marqué en profondeur la vie politique française. Figure originale d’un monarque de gauche, il réussit à imposer l’alternance et, par là, à consolider la Constitution. S’il échoue à réaliser les espérances socialistes, il ouvre à la France le nouvel horizon de la construction européenne. Honni ou adulé, complexe et séduisant, il a suscité des fidélités inconditionnelles et des rancunes indélébiles. Chez lui, le privé et le public paraissent si...
Au crépuscule de sa vie, François Mitterrand se confronte à son passé. Son esprit convoque de grandes figures qui l'ont inspiré – depuis Anubis, le dieu des morts égyptien jusqu'à Jean Moulin, en passant par Jaurès – pour entamer avec lui un fascinant dialogue sur sa vie. À travers ces échanges, l'auteur nous invite à redécouvrir le passé d'un homme d'état aussi exceptionnel que complexe.
"Ce Compendium offre un aperçu des aspects historique, philosophique et éthique de la problématique du retour des objets culturels (par exemple les biens culturels déplacés en temps de guerre ou dans un contexte colonial), cite des exemples de cas passés et actuels (façade d'un temple Maya, bronzes nigérians, États-Unis d'Amérique contre Schultz, marbres du Parthénon et bien d'autres) et analyse certaines questions juridiques (bonne foi, conventions UNESCO et UNIDROIT pertinentes, décisions de Cour Suprême, procédure de requête etc.)"--Site Web de l'éd.
Il y a eu Brassens. Ses vieux costumes de velours côtelé, son regard bourru, son air de frère sur lequel on peut compter. Ses bancs publics, son chat, son arbre, sa mauvaise réputation, ses copains, son Auvergnat et son pauvre Martin, on aimait l’entendre quand il en parlait. Puis il y a eu Georges, le philosophe, le sage... Il a tout accepté de la vie : la pauvreté comme la gloire, les joies comme les maladies. Puis la mort. Sans révolte, sans peur, sans résignation non plus. Il s’est frayé un passage à l’écart de ce monde secoué de violence, un chemin de poète qui a su trouver l’essentiel : la sérénité. Voilà pourquoi, 25 ans après sa mort, Brassens reste si grand dans notre mémoire. La réédition de ce livre-culte offre une rencontre avec l’un des chanteurs les plus aimés des Français, dont les œuvres ne cessent d’inspirer la jeune génération.
Il est insupportable et séduisant, narcissique et désinvolte, cynique et candide, déloyal et fidèle, connivent et traître, affectueux et assassin, pervers et écorché vif, grand seigneur sans foi ni loi. Sa liberté est insolente. Son plaisir de la transgression, déroutant. Il fascine, il horripile, il amuse, il charme. Franz-Olivier Giesbert : la plus grosse bête médiatique française. Successivement directeur du Nouvel Observateur, du Figaro, du Point, animateur à la télévision, présent à la radio, membre de jurys littéraires, essayiste et écrivain, il tient tous les piliers du système médiatico-politico-littéraire. Obsédé du pouvoir, il se vautre dedans pour l’observer, le défier, se mesurer à lui, le détruire. L’histoire de Franz-Olivier Giesbert est celle de la politique et des élites françaises. Celle d’un carnassier atypique, dont les proies s’appellent Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Villepin ou Hollande. Entre elles, un point commun : qu’elles soient flattées ou délaissées, toutes parlent de leur prédateur avec une passion anormale. Elles veulent lui plaire. Ce livre est l’histoire d’une ambition française, d’un Don Juan du...
Longtemps les Français ont vécu sous l’égide de la civilisation républicaine. Cet écosystème a tissé un vivre-ensemble reposant sur la démocratie libérale, la laïcité, la langue, l’école et le sentiment d’appartenance à une communauté nationale. Après 1945, les Trente Glorieuses ont mis en place l’État providence, puis la fin des guerres coloniales a instauré une paix intérieure et extérieure durable : prospérité, plein-emploi, concorde civile... Des forces historiques sont venues miner cet équilibre. Perte du sens de l’intérêt général, dégradation de l’école et sa mission de porter les valeurs de l’État-nation, émergence de violence sociale. Sur fond de mondialisation, de crise climatique et de débats sur l’immigration, le vivre-ensemble a dégénéré en un vivre côte à côte, voire un vivre face-à-face. Jean-François Sirinelli décèle les étapes d’un phénomène dont nous n’avons pas eu forcément pleine conscience.
Un premier roman détonnant et incisif Esther est une enfant de droite née par hasard dans une famille de gauche, au mitan des années 70. Chez elle, tout le monde vit nu. Et tout le monde – sauf elle – est excentrique. Sa mère est une secrétaire anticapitaliste qui ne jure que par Mai 68. Son père, juif pied-noir, conjure son angoisse d'un prochain holocauste en rédigeant des listes de tâches à accomplir. Dans la famille d'Esther, il y a également un frère hyperactif et des grands-parents qui soignent leur nostalgie de l'Algérie en jouant à la roulette avec les pois chiches du couscous. Mais aussi une violence diffuse, instaurée par le père, dont les inquiétantes manies empoisonnent la vie de famille. L'existence de la petite fille va basculer lorsque ses géniteurs, pétris de contradictions, décident de la scolariser chez l'ennemi : une école catholique, située dans le quartier le plus bourgeois de Marseille. La petite conformiste est un roman haletant, où la langue fait office de mitraillette. Il interroge notre rapport à la normalité et règle définitivement son sort aux amours qui font mal. C'est à la fois drôle et grave. Absurde et bouleversant.
Les manuels de « l’art d’écrire » sont légion. Et de qualités diverses. Un point leur est généralement commun : le lecteur en est le grand absent. Comme si le beau style était une fin en soi. Comme si le langage — et l’écriture — avaient été donnés à l’homme pour une autre fonction que celle de communiquer avec ses semblables. Le parti pris de ce livre est rigoureusement inverse. À chaque chapitre on s’interroge sur les processus de lecture, afin d’y adapter son écriture. Le style, c’est ici la faculté de subordonner son langage à sa fin, c’est-à-dire à la transmission d’informations précises pour un public donné. Voilà un parti pris certes restrictif. Mais utile. Entre l’abstraction des grandes théories et les limites des petites recettes, Écrire pour son lecteur présente et concrétise les principes d’une écriture efficace. Puisse-t-il répondre à l’attente de ceux dont le premier souci est de perfectionner une écriture fonctionnelle, une écriture de communication véritable. Le talent leur sera donné par surcroît.
Pendant vingt ans, Pierre Tourlier a vécu chaque jour aux côtés de François Mitterrand, dont il fut à la fois le chauffeur et le garde du corps. Surnommé jadis " la nounou du premier secrétaire ", il devint plus tard le confident du président de la République. Conduite à gauche est le récit de ces années partagées. Si ce livre n'est pas un livre de plus sur François Mitterrand, c'est tout simplement parce que Pierre Tourlier fut le témoin privilégié : Mazarine, les femmes du président, les voyages, la cour élyséenne, les inimitiés, les rancœurs, la maladie et les derniers jours... il a tout vécu, tout observé, et raconte tout à travers mille anecdotes drôles, sévères, tendres ou sarcastiques. Il ne cache rien, n'épargne personne, ni l'entourage, ni les ministres, ni les collaborateurs de l'Elysée... de François de Grossouvre au Dr Gubler en passant par Lionel Jospin et Jacques Chirac. On découvre dans ce livre un Mitterrand humain, drôle, volontiers ironique. Un Mitterrand ému au plus haut point par sa fille. Un Mitterrand gourmand et gourmet. Un Mitterrand qui chantonne dans sa voiture. Un Mitterrand galvanisé par son combat contre la maladie et ...
1955-1977 : entre ces deux dates, il y a le long chemin, qui conduit des faubourgs du Caire à la gloire, une petite fille pauvre d’émigrés italiens : Dalida. Pascal Sevran fait de la chanteuse, et de la femme, un portrait saisissant. Il raconte la vraie Dalida, celle qui aime, qui souffre, qui se fâche, qui pleure ou qui rit quand le spectacle est terminé.
50 films, 50 nanars amoureusement sélectionnés et chroniqués pour vos plus belles soirées pizza et bière ! Que leurs auteurs soient d'innocents rêveurs à côté de la plaque ou de flamboyants escrocs au cynisme achevé, les cinquante films retenus pour cette anthologie possèdent tous à leur façon une âme à même de les élever au-delà de leurs objectifs de départ. S'ils nous font souvent rire à leurs dépends, leur caractère profondément unique finit par déjouer toute objectivité critique pour les imposer comme des œuvres d'art brutes malgré elles.
Un mémorialiste villageois : en soi, le phénomène est rare. Né en 1741, sous Louis xv, et mort en 1820, donc sous la Restauration, Louis Simon vécut toute sa vie dans un village du Maine, où il était étaminier, c'est-à-dire tisserand de laine fine, et chantre-sacristain. En 1809, il entreprend d'écrire ses souvenirs de jeunesse. Et son récit n'est pas un plat recueil de généralités ordinaires. C'est une plongée dans les mentalités de la seconde moitié du xviiie siècle, une approche de l'intimité, une découverte de ce qui ne se dit ni ne s'écrit dans les archives auxquelles les historiens ont en général accès. Une large part de son manuscrit est en effet consacrée à « la grande affaire de sa vie », son histoire d'amour avec Nannon Chapeau. Le reste conte l'éphémère escapade qui en 1763 l'amena à Paris et à Versailles, évoque la Révolution au village et l'épouvante face aux chouans, récapitule les nouveautés apparues durant sa vie, dispense des conseils pour mieux vivre... Au fil de la plume de Louis Simon, on entend la voix directe d'un homme du peuple. Ses pages lumineuses sont une pépite parmi les écrits du for privé, un document d'une...
Vous travaillez pour la télévision. Comme vous souhaitez produire une série sur les grandes filles blondes au cinéma, mais aussi dans la vie, vous pensez faire appel à Gloire Abgrall qui est un cas particulier de grande blonde. On l’a vue traverser, dans les journaux, les pages Arts et spectacles puis les pages Faits divers du côté des colonnes Justice, il y a quelques années. Ce serait bien, pensez-vous, de lui consacrer une émission. Certes. Malheureusement, Gloire est un peu difficile à joindre.
Il existe un mystère Mitterrand. Voilà un homme qui est entré dans la vie politique il y a quarante ans, qui occupe aujourd'hui les plus hautes fonctions, qui s'est expliqué dans plusieurs livres et quelques centaines de débats, qui a été disséqué dans plusieurs dizaines d'ouvrages et quelques milliers d'articles... Et pourtant les Français ont le sentiment que sa véritable personnalité leur échappe. C'est à percer la vérité de François Mitterrand que s'est attachée Catherine Nay. Pendant trois ans, elle a mené, sur l'actuel président de la République, l'enquête la plus minutieuse et la plus complète : pour tout savoir et tout dire, de sa carrière politique bien sûr, mais aussi de ses années de formation, des influences familiales, de ses activités pendant la guerre. Elle éclaire magistralement tous les points d'ombre de sa biographie en même temps qu'elle met au jour des faits et dits oubliés ou ignorés. Ainsi le lecteur va-t-il de révélation en révélation.
« Lorsque je regarde ma bibliothèque, je vois ce que j’ai appris et une bonne partie de ce que j’aime. Ces livres m’ont construit. Des romans, des essais, des manuels, des bandes dessinées, le tout mélangé, muri ou oublié, redécouvert et discuté. Une bibliothèque est comme le « lieu de mémoire » de notre existence. Elle nous chuchote d’anciennes joies, murmure nos lacunes et trahit des promesses de lecture. Les livres relient les hommes. Derrière ce qui ressemble à une formule, il y a une réalité, particulièrement évidente dans mon histoire familiale, dans ma vie. Dans ma relation avec mon père mais aussi dans le parcours de mon grand-père, dans la vie de ceux qui m’entourent et qui comptent pour moi. » Des hommes qui lisent est le récit d’un homme par les livres qu’il a aimé, qui l’ont bouleversé : des livres qui ont fait de lui un fils, un père, un citoyen, un homme politique. Il explique un engagement, une vision, une pensée, des doutes et des choix.
Dans un mois, dans un an, le souverain va mourir. Torturé par la maladie, lâché par une partie des siens, despote presque fantôme d'un règne crépusculaire, le vieux chef français n'a pas renoncé à poser pour l'Histoire. Mille jours à vivre, sous le regard fasciné d'un jeune journaliste choisi pour être le dernier témoin de sa grandeur et de ses faiblesses, de son courage et de son épouvante devant la mort qui vient. Ombre shakespearienne de l'Elysée, agonisant à Latche, replié dans sa retraite du Champs-de-Mars, jusqu'au bout François Mitterrand, Président de la république française de 1981 à 1995, en livrant son dernier combat, séduit, étonne, irrite, subjugue : « Notez, notez tout... et dites-leur que je ne suis pas le diable ».
1989, les Français sont invités à commémorer le Bicentenaire de la Révolution française. Ni les conflits de mémoire, ni les débats historiographiques ne sont apaisés ; la Révolution semble toujours cette histoire qui divise. Pourtant, cette commémoration a suscité la levée d’un geste presque général allant de la modeste plantation d’un arbre « pour la liberté » à des spectacles ambitieux qui mobilisèrent les énergies de toute une commune. Ce livre, appuyé sur des enquêtes quantitatives et qualitatives, permet de quitter le champ des grands discours nationaux pour entrer dans l’intimité des pratiques et de leur polysémie. Il analyse les scènes éclatées de cette commémoration qui sont autant de témoignages sur la façon dont se construisent aujourd’hui des identités collectives, sociales et territoriales. Il déplace l’angle d’observation de ce qui se dit vers ce qui se fait, des discours nationaux vers les gestes locaux, pour nourrir une étude des pratiques sociales qui se nouent dans l’évocation de l’histoire et l’appel à la mémoire.
Pendant vingt-cinq ans, Pierre Tourlier a été à la fois le chauffeur et le garde du corps de François Mitterrand. L'occasion pour lui d'engranger de nombreux souvenirs, qu'il livre pour la première fois dans cet ouvrage qui passionnera tous ceux qui sont friands d'anecdotes sur la dimension privée des hommes publics. Et en particulier d'un homme qui a participé à la vie politique de son pays pendant un demi-siècle, terminant sa carrière en exerçant deux septennats successifs. Après le succès de Conduite à gauche, Tonton est un livre indispensable pour tous ceux qui s'intéressent à François Mitterrand, dans tous les aspects de sa personnalité riche et complexe.
"L'oeil tranché, d'Un chien Andalou, le scandale de l'Âge d'or? Une évidence : le projet cinématographique de Luis Buñuel se place d'emblée sous le signe de la rupture. Une question : la rupture opérée, que peut-il y avoir au-delà ? Comment poursuivre une fois passé le point extrême du refus ? Buñuel aurait pu être le Rimbaud du cinéma. Il aurait pu aussi être de ceux qui sont un jour rentrés dans le rang en abandonnant leurs révoltes de jeunesse. S'il n'a été ni l'un ni l'autre, c'est qu'il a réussi à élaborer une stratégie originale qui lui permette de ne renoncer ni à la création ni à la révolte. Cette stratégie repose sur le paradoxe et sur le jeu : loin de refuser d'abord l'ordre et la loi, les films ne cessent de s'y référer et de les mimer, mais pour les enfreindre et en renouveler indéfiniment la transgression. Cette mise en cause de l'ordre conduit à récuser les catégories fondamentales de notre pensée, de la causalité à la 'réalité', de l'identité à la vérité. Ainsi peut s'articuler une parole qui refuse les cadres mêmes qui lui donnent forme. On le vérifie ici avec trois des derniers films de Buñuel : 'La Voie lactée', le...
Il a beaucoup écrit sur lui, mais a-t-il tout dit ? Connaître Jean Guitton plus avant, derrière l'enfant sensible, l'étudiant surdoué, le professeur, le philosophe maître en Sorbonne, l'humaniste, l'écrivain catholique, l'académicien ami des papes et des présidents, le peintre mystique. Connaître son oeuvre immense et variée, sa vie riche de rebondissements et de rencontres, celle d'un homme toujours en avance sur son temps. Ami de Jean Guitton depuis trente ans, c'est ce que Jean-Jacques Antier a tenté dans ce livre, avec son aide, celle de ses proches et de beaucoup de ceux qui l'ont connu à travers les étapes, si différentes, de sa longue existence. Voici sa vie, depuis l'enfance jusqu'à la mort. Nous le voyons cheminer, chercheur infatigable, penseur inspiré, à travers les joies, les épreuves, traversant de bout en bout le XXe siècle, dominant le doute qui le stimule, conciliant la science et la foi, luttant en précurseur pour l'unité des chrétiens. Vous êtes, lui écrivit de Gaulle, un artiste, un penseur et un croyant. Vous êtes le tout à la fois, et au plus haut degré. Vous faites admirablement voir et sentir que Dieu est partout. Je salue le...
De Gaulle, Vendroux, la Résistance, autant de figures et de thèmes connus et méconnus. Le colloque qui s’est tenu à Calais en 2010 les aborde et apporte sa pierre au grand édifice de l’histoire. La Résistance dans le Nord de la France, le Gaullisme et les attaches du Général et de son épouse Yvonne Vendroux à la région, à Calais, à Coulogne étaient au cœur de ces journées. Cette publication s’adresse donc à un public élargi tant les aspects évoqués sont variés. Comment la Résistance se met en place dans le Pas-de-Calais ? Comment ces thèmes ont-ils été évoqués dans les manuels scolaires ? Quels itinéraires pour De Gaulle et la famille Vendroux dans cette période et après ? Qu’en est-il resté politiquement ? Quelles visions les musées régionaux nous offrent-ils ?
Édition augmentée avec présentation d'Agathe Novak-Lechevalier. « Rendre compte du monde, simplement rendre compte du monde » : voilà ce que répond l’artiste Jed Martin lorsqu’on l’interroge sur le sens de son œuvre. Ce projet, qui lui apportera la fortune et une renommée internationale, l’amènera à croiser des personnages très divers : Olga, une jolie Russe, mais aussi le commissaire de police Jasselin, le présentateur de télévision Jean-Pierre Pernaut, et même l’écrivain Michel Houellebecq, dont Jed réalisera le portrait... Roman réaliste qui tend vers l’anticipation, roman d’artiste qui flirte avec l’autofiction et s’achève en roman policier, La carte et le territoire brouille les pistes et estompe la frontière entre fiction et réalité. Dans cette œuvre à la construction virtuose, récompensée par le prix Goncourt en 2010, Michel Houellebecq mène une profonde réflexion sur notre monde contemporain et le rapport que nous pouvons encore avoir – ou non – avec la vérité.
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