
Le géant Gargantua naît par l’oreille gauche de sa mère après onze mois de gestation... On le voit, dans Gargantua, il ne faut rien prendre au sérieux, ni les aventures du géant débonnaire, ni les rencontres qu’il fait – occasion d’une réjouissante galerie de portraits : Grandgousier et Gargamelle, ses parents, grands amateurs de tripes ; Thubal Holoferne, son premier précepteur, qui lui apprend à réciter l’alphabet à l’envers ; maître Janotus de Bragmardo, doyen de la très sérieuse Faculté, délirant en latin, ou encore Frère Jean, plus prompt à se battre qu’à suivre la messe...
Le géant Pantagruel, roi d'Utopie, est si grand qu'il lui suffit de tirer la langue pour protéger son armée de la pluie. En racontant la vie de ce personnage invraisemblable, Rabelais ne veut pas seulement amuser son lecteur : Pantagruel va en effet passer par plusieurs universités de province avant d'étudier à Paris, être juge dans un procès, conduire son peuple à la guerre, et dans chacune des péripéties de sa vie, Rabelais ridiculise les habitudes médiévales et fait passer des idées nouvelles, celles de l'humanisme.
En 1958 était publié, sous la signature conjointe de Lucien Febvre et Henri-Jean Martin, L'apparition du livre. Ecrit par Henri-Jean Martin sous l'inspiration de Lucien Febvre, cet ouvrage va devenir très vite un classique et provoquer une véritable révolution. Pour la première fois, la naissance et la diffusion du livre étaient analysées dans toutes leurs dimensions : intellectuelle, culturelle, économique, sociale, esthétique. Les hommes, les ateliers typographiques, l'invention des caractères, l'édition des textes, la mise en pages, tous ces points se voyaient éclairés à travers une grande histoire sociale. Ce fut l'acte de naissance d'un nouveau regard historique sur le livre qui n'a cessé depuis de se renouveler. Frédéric Barbier, directeur d'études à l'E.P.H.E., assure la postface de cette réédition qui vise à comprendre le travail commun de Lucien Febvre et Henri-Jean Martin et à montrer l'extraordinaire fécondité de leur ouvrage.
Des articles publiés par Claude Bonnefoy durant le dernier quart de siècle dans Arts, Le Nouvel Observateur, Le Monde, La Quinzaine littéraire, Le Quotidien de Paris et Les Nouvelles littéraires se dégage une radioscopie de tous les aspects de nos littératures contemporaines. Vision éclectique, regard subjectif certes, mais d'une lucidité et d'une pertinence exceptionnelles. Outre l'ouverture d'esprit qui le caractérise, ce Panorama critique de la littérature moderne est d'abord un instrument de travail pour l'étudiant, le professeur, le journaliste ou, tout simplement, l'honnête homme d'aujourd'hui. Qu'appelait-on, voici quelques années, la nouvelle critique ? le nouveau roman ? Pourquoi les querelles Sartre-Camus ou Picard-Barthes ? Telles sont, par exemple, quelques-unes des questions auxquelles cet ouvrage permet de répondre. On se replongera dans l'œuvre de Michaux, Char, Robbe-Grillet ou Ionesco, on découvrira des écrivains tels que Chaillou, Trassard ou Verheggen... Il n'est pas de domaine que Claude Bonnefoy n'ait exploré, des grands classiques, ou des écrivains de tradition, jusqu'aux recherches les plus extrêmes de la modernité.
Édition enrichie (Introduction, notes, chronologie et bibliographie) « Rire est le propre de l'homme », disait Rabelais et, pour nous faire rire, il invente Pantagruel, le fils de Gargantua. Gargantua était le héros d'un livret de colporteur publié avec succès à Lyon : Les Grandes et Inestimables Chroniques de l'énorme géant Gargantua. Pantagruel est, lui aussi, un géant, qui, par mégarde, comble une carie dentaire en avalant des soldats ! Il a pour ami Panurge, un fieffé voleur vivant de la vente des indulgences et du mariage des vieilles femmes. Par cette farce énorme, Rabelais lutte avec humour contre un certain obscurantisme du Moyen Age. Manger du lard en Carême avait conduit Marot en prison. Rabelais, en humaniste, s'intéressait à tout : médecine, philosophie, éducation, géographie. Sa verve, sa truculence et sa fantaisie sont restées inégalées. Et il y a aujourd'hui dans le monde autant d'intolérants et d'ignorants qu'en son époque pour que son livre fasse toujours rire. Edition établie par Pierre Michel.
Une anthologie doublée d'un index qui permet, à partir du premier vers d'un poème, d'en retrouver la page et l'auteur. « Copyright Electre »
Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l’édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d’une introduction, de notes, d’un glossaire, si nécessaire, et d’index. Cet appareil critique exigeant accueille l’érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des œuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.
Éclairer les obscurités qui font de nos expressions favorites des trésors cachés, voilà ce qu'une équipe d'amoureux du langage, animée par Alain Rey, a imaginé pour nous permettre d'" en connaître un rayon ". Et quand certaines expressions sont pimentées par Stéphane De Groodt, virtuose du jeu de mots, c'est encore plus savoureux ! À découvrir en version e-book. Jouer avec les mots pour qu'ils ne se jouent pas de nous. Éclairer les obscurités, lever les couvercles qui font de nos expressions favorites des trésors cachés. Voilà ce qu'une équipe d'amoureux du langage, animée par Alain Rey, a imaginé pour nous permettre d'" en connaître un rayon " et faire que nous cessions de " ne pas être dans notre assiette ". Quand on se lève " dès potron-minet ", on peut reconnaîre le minet, mais certes pas le potron. Si les choses se produisent " au fur et à mesure ", qu'es aco, ce " fur " ? La langue française est une richesse, mais c'est aussi une boîte à malice. Déjouer cette malice, ce n'est pas trahir notre langage, c'est l'enrichir, et c'est nous faire plaisir. 200 fois plaisir, par les temps qui courent, ce n'est déjà pas si mal. Et quand quelques-unes de ...
Fondée en 1950 par Eugénie Droz, la collection des Travaux d'Humanisme et Renaissance a réuni, en soixante-cinq ans, plus de 550 titres. Elle s'est imposée comme la collection la plus importante au monde de sources et d’études sur l'Humanisme (Politien, Ficin, Erasme, Budé...), la Réforme francophone (Lefèvre d'Etaples, Calvin, Farel, Bèze...), la Renaissance (littéraire et artistique, Jérôme Bosch ou Rabelais, Ronsard ou le Primatice...), mais aussi la médecine, les sciences, la philosophie, l'histoire du livre et toutes les formes de savoir et d’activité humaine d’un long XVIe siècle, des environs de 1450 jusqu’à la mort du roi Henri IV, seuil de l'âge classique. Les Travaux d'Humanisme et Renaissance sont le navire-amiral des éditions Droz.
Géographies est le premier livre à étudier ce que les Français des XIIe-XVIe siècles savaient de leur pays, riches ou pauvres. Citant 200 poèmes, romans et pièces de théâtre, les quatres parties, divisées en petits chapitres, présentent ce que les Français percevaient de la France (paysage sonore et visuel), ce qu'ils en savaient (productions, monuments, légendes), ce qu'ils en disaient (listes, proverbes) et ce que la culture française signifiait pour eux (langue, vin). La nation française s'est ainsi construite dans la diversité, en façonnant des identités régionales diverses dans le Nord et le Midi. Tout en permettant de découvrir une littérature riche et méconnue, ce livre, illustré de 20 cartes originales, fait dialoguer Moyen Âge et Renaissance, Histoire, lettres et géographie. Léonard Dauphant est né en 1980 à Vénissieux (Rhône). Ancien élève de l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm (2001-2005) et agrégé d'Histoire. Sa thèse d'Histoire médiévale, publiée en 2012 chez Champ Vallon sous le titre : Le Royaume des quatre rivières. L'espace politique français (1380-1515), a reçu plusieurs prix. Il est actuellement maître de...
C'étaient des statues sculptées, dans le sable, d'une étrange et poignante beauté. Les corps se lovaient dans une faible dépression, ceints d'un lambeau de tissu gris souillé de vase. On songeait à adam et Éve avant que Dieu vînt souffler la vie dans leurs narines de limon. Le rocher de Tombelaine émergeait de la brume. Suspendu comme un mirage saharien au-dessus des nuées, le Mont-Saint-Michel brillait de toutes ses tuiles vermeilles, de tous les vitraux de sa pyramide abbatiale.
syngué sabour, n.f. (du perse syngue «pierre», et sabour «patiente»). Pierre de patience. Dans la mythologie perse, il s'agit d'une pierre magique que l'on pose devant soi pour déverser sur elle ses malheurs, ses souffrances, ses douleurs, ses misères... On lui confie tout ce que l'on n'ose pas révéler aux autres... Et la pierre écoute, absorbe comme une éponge tous les mots, tous les secrets jusqu'à ce qu'un beau jour elle éclate... Et ce jour-là on est délivré.