
Les auteurs retracent la vie et l'itinéraire créatif du poète algérien. Avec une correspondance entre Jamel-Eddine Bencheikh et Jean Sénac.
La poésie algérienne de graphie française, selon la formule de Jean Sénac, a été aux avant-postes du combat algérien. Tantôt ténue, délicate, à l'image des tapisseries traditionnelles, tantôt vociférante et éclatée, tel un oued en crue, elle a accompagné les douleurs et annoncé les orages historiques. Insurrection de l'esprit, elle a dressé dans la nuit " le fanal de certitudes ". Poésie de résistance et de transition, elle a maintenu sa vigueur en dépit des oracles qui la vouaient au dépérissement au lendemain de l'Indépendance. Dans le sillage de Jean Amrouche, Kateb Yacine, Malek Haddad, Anna Gréki, Messaour Boulanouar, de nouvelles voix ont résonné face aux pesanteurs de la société et à l'impéritie des pouvoirs. L'heure du dynamitage des tabous et des mystifications était venue. Mais, dans les années quatre-vingt-dix, les poètes ont payé un lourd tribut à la barbarie. Par-delà les générations, cette anthologie réunit ces poètes connus ou à découvrir qui ont fait de la langue française, ce " tribut de guerre ", l'outil d'un dialogue nuptial entre les deux rives de la Méditerranée.
Mise en rapport des deux amours de Jean Sénac (1926-1973) : l'Algérie et la peinture et l'une à travers l'autre. Recueil de critiques d'art du poète algérien.
Les artistes maudits n'appartiennent pas seulement au passé. Au XXème siècle, trois écrivains français ont subi l'opprobre pour avoir célébré des amours différentes. L'auteur, qui a côtoyé ces artistes, démonte les mécanismes de la censure et nous fait découvrir la beauté littéraire de ces trois écrivais bâillonnés
Nous ne sommes ni critique d?art, ni historien, ni philosophe, mais plasticien. En tant que tel, nous passons l?essentiel de notre temps dans un atelier ? confectionner des ?uvres, laisser s?exercer le mouvement passionn? de notre ?lan cr?atif, bricoler et m?diter entre rationalit? et affectivit?. En investissant le domaine artistique avant tout en acte, nous ne pouvons pr?tendre donner ici une d?finition g?n?rale et objective de l?art. Notre ambition, bien plus modeste, consiste ? mettre en lumi?re ce que subjectivement nous pensons ?tre notre approche singuli?re dans ce vaste domaine. Il s?agit donc d?exposer comment, en tant que praticien, nous vivons cette activit?, d clairer le d?roulement r?el de nos investigations plastiques?: comment nous proc?dons dans la conception et la construction de nos ?uvres, en donnant des ?claircissements sur ce qui les anime.
Cet article des Curiosités Esthétiques (1855) intitulé De l'essence du rire et généralement du comique dans les arts plastiques fut initialement écrit par Baudelaire en guise d'introduction à son étude consacrée à la caricature. Il n'en écrira finalement que deux chapitres, intitulés : "Quelques caricaturistes" et "Quelques caricaturistes étrangers". Pour Baudelaire, le rire est sans aucun doute mauvais, satanique. Il est le signe du péché originel. "Le Sage ne rit qu'en tremblant", rappelle-t-il, adaptant une maxime attribuée à Bossuet. Voici un cours magistral et très pédagogique où Baudelaire, on le reconnaît bien là, fait une brillante démonstration de toute la cruauté du rire : "le rire est causé par la vue du malheur d'autrui" ou "le rire est au fond satanique, il est donc profondément humain." Il n'est pas question pour lui du comique "ordinaire", ou significatif, comme il le nomme, pas de celui de la traditionnelle satire sociale, déclenché à la vue d'une caricature et la monarchie de Juillet, temps de la jeunesse de Baudelaire, fut la grande époque de la caricature, avec Gavarni ou Daumier. La caricature est selon lui toujours un peu...
La dérision n'est pas la plaisanterie inoffensive qui fait sourire, ni l'humour qui habille délicatement la fausse modestie. Dans les sociétés médiévales, où l'individu n'existait guère que dans le regard des autres, elle était une arme, simple mais redoutablement efficace. Sans autres moyens que les mots et les gestes, quelquefois les images, elle permettait de démoraliser l'ennemi, de disqualifier le rival, d'abolir l'honneur et jusqu'à l'humanité du vaincu ou du condamné. Volontiers grossière ou sanglante, elle n'en reposait pas moins sur des codes sociaux connus de tous - bourreaux, victimes et spectateurs -, et son déroulement s'apparentait souvent à un véritable rituel politique ou judiciaire.À la fin du Moyen Âge, cependant, l'acharnement impitoyable de la moquerie le cède parfois à la compassion pour l'homme souffrant ou la réconciliation offerte à l'adversaire humilié. Les usages sociaux et politiques de la dérision sont comme un miroir, souvent cruel, parfois émouvant, dans lequel le Moyen Age occidental laisse affleurer quelques-uns des ressorts profonds de ses sensibilités collectives.
Je suis passé dérivé Rêvé Quelqu'un monte la garde Sur l'écume des mots Je suis passé vagabondé Tailleur de rêves
Commence par bien préparer ton examen. Jamais, dans son proche entourage, on n’aurait eu la sottise de lui prodiguer un tel conseil. Elle était faite pour étudier, pas besoin de la pousser. Son avenir était presque tout tracé, elle finirait agrégée de droit, d’histoire ou de lettres. Malgré cela, recalée en juin, elle était en train de réviser sa philo au lieu de profiter pleinement de ses vacances d’été sur la Côte. Ce qui ne l’empêchait pas de vagabonder dans ses pensées, et d’imaginer une improbable histoire sentimentale, jusqu’à se prendre pour un personnage de roman. Avec l’air de ne se soucier de rien, elle réfléchissait à tout. Il s’en passait même de belles dans sa tête où le rêve chevauchait allègrement la réalité. Elle était ainsi, et ça lui allait bien. Elle ne se distinguait pas des autres, mais elle se savait différente, et bientôt cela éclaterait au grand jour. Jeune fille intellectuellement précoce, elle raillait les prétendus surdoués, et c’est en cela qu’elle était prodigieuse. Pour elle, « les autres », qu’elle n’avait aucune raison d’aimer ou de détester, ce n’était pas l’enfer ni le paradis....
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