
Critiques littéraires. Situations, I
Auteure: Jean-paul Sartre
Nombre de pages: 320A paru pour la première fois dans Situations, I en 1947
A paru pour la première fois dans Situations, I en 1947
Dans son essai Qu'est-ce que la littérature ? (1947), Sartre analyse les différents rôles que cette activité a tenus dans la société française, du XVIIe siècle à la Seconde Guerre mondiale, et explique les raisons qui l'ont poussé à opter pour la littérature engagée ; il se prépare résolument à "avoir le monde entier sur la tête" selon l'expression de Jean Paulhan, parfois au détriment de son oeuvre propre - articles sur la future naissance d'Israël (1948), sur la guerre d'Indochine (1949), appartenance au Rassemblement démocratique révolutionnaire dans l'espoir de contribuer à conjurer la menace de "guerre atomique" entre l'Union Soviétique et les Etats-Unis. Il continue néanmoins à s'intéresser à d'autres aspects de la littérature, à Franz Kafka, à Nathalie Sarraute, aussi bien qu'aux poètes de la Négritude, à l'art de Giacometti comme à l'avenir de la culture.
Apparue dans le contexte des années 50 et 60, l’œuvre de Debord s’est efforcée d’achever le projet à la fois artistique, éthique et politique porté par le dadaïsme et le surréalisme dans la première moitié du XXe siècle : jusqu’à affirmer la nécessité pour l’art de se supprimer en tant que tel, pour mieux se réaliser dans la vie et comme vie. Les différents articles qui composent ce recueil entendent revenir sur quelques-unes des principales expériences, ou quelques-uns des principaux concepts mis en jeu pour cela : situations, dérives, détournements. On les examinera dans leur systématicité, leur complexité voire leur ambiguïté ; on s’interrogera sur leur devenir, après le reflux y compris des mouvements révolutionnaires dans les années 70, ainsi que sur celui du programme de dépassement de l’art dont ils procédèrent. Comme autant de manières d’en questionner l’intérêt aujourd’hui encore, pour penser et agir un projet émancipateur. Qu’est-ce qu’être contemporain ? Être déphasé par rapport au donné du présent ; savoir qu’il est construit, autrement dit déconstructible et reconstructible : se le réapproprier en...
Jean-Paul Sartre est devenu le caillou du XXe siècle : nul, ou presque, ne le rencontre qui ne se donne le plaisir d'un coup de pied peu pensé. Injustice hâtive, retour de galet, qui est en passe de faire de l'auteur de La Nausée, sinon un philosophe sans invention, du moins un écrivain sans saveur - sans autre goût que politique. C'est donc contre cette méconnaissance littéraire que les études ici rassemblées voudraient prendre position. Elles tentent de relire les oeuvres sartriennes - avant tout La Nausée, "L'Enfance d'un chef", les biographies existentielles, mais aussi Les Séquestrés d'Altona et Les Mots - en mettant l'accent sur les effets ironiques de leurs structures, sur la connivence qu'elles réclament du lecteur, par un jeu savant mené avec la tradition littéraire, sur la perversion existentialiste qu'elles accomplissent du mysticisme. Car Sartre, s'il a un jour conçu la littérature comme engagement, la définissait encore comme "herméneutique du silence"--Cela méritait aussi un coup de plume.
Des spécialistes de la critique génétique, chacun avec son propre point de vue, entreprennent collectivement d'étudier les avant-textes de l'autobiographie Les mots. « Copyright Electre »
Raconter l’histoire de la littérature française depuis Flaubert en ne prenant appui que sur les faits de langue et de style, tel est le projet de ce livre. Vers 1850 est en effet apparue l’idée d’une prose qui ne serait plus définie par opposition à la poésie et d’une langue littéraire qui ne serait plus le modèle du français commun mais son autre. Se croisent ici l’histoire des grands genres de cette prose (le roman, l’essai, l’autobiographie...), l’histoire de la langue française comme objet social et imaginaire (tel que le construisent, par exemple, l’école, la presse ou le discours normatif), et l’histoire de la pensée critique, esthétique et linguistique. En analysant la relation de la littérature à la langue parlée, le développement des outils permettant de représenter la pensée, l’évolution de la phrase et de l’ordre des mots, le maintien d’une langue « lyrique », l’opposition entre une langue « conservatoire» et une langue « laboratoire », les auteurs suivent près d’un siècle et demi de recherches sans lendemain ou consacrées. Ils reprennent des débats passionnés et souvent oubliés et révèlent un panorama sans ...
Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis En janvier 1948 paraît simultanément à New York et à Paris La Recherche de l’absolu de Sartre (1905-1980). Cet essai a valeur de manifeste et illustre magistralement la position de l’écrivain-philosophe vis-à-vis des artistes. Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur La Recherche de l'absolu, Situations III de Jean-Paul Sartre Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre. A propos de l’Encyclopaedia Universalis : Reconnue mondialement pour la qualité et la fiabilité incomparable de ses publications, Encyclopaedia Universalis met la connaissance à la portée de tous. Écrite par plus de 7 200 auteurs spécialistes et riche de près de 30 000 médias (vidéos, photos, cartes, dessins...), l’Encyclopaedia Universalis est la plus fiable collection de référence disponible en français. Elle aborde tous les domaines du savoir.
Deux parties : textes philosophiques répartis dans les divers volumes des Situations de 1939 à 1968, et essais qui mêlent rhétorique de la persuasion, acuité critique et rigueur polémique.
Textes extraits de Situations, tomes I à X
Toujours au cœur de la création littéraire et du débat intellectuel, La Règle du jeu, revue dirigée par Bernard-Henri Lévy, continue à publier les textes de ses grandes signatures, parmi lesquelles Yann Moix, qui prend ici le parti pris de Francis Ponge ainsi que György Konrad et ses notes marginales sur les Juifs. Mais elle s'intéresse également à la poésie avec Fernando Arrabal et publie, entre autres, une pièce d'Alain-Didier Weill qui met en scène un insolite dialogue entre Freud et Einstein. La collaboration avec l’IMEC qui, à chaque numéro, offre à nos lecteurs un cahier avec des documents d’archives inédits des grands auteurs publie, dans ce numéro 52, un extrait du premier et encore jamais publié roman d'Edgar Morin, introduit par Olivier Corpet. Ce numéro comporte également un exceptionnel volet « images » composé de superbes et très rares photos des jazzmen des années 50 tels Thelonious Monk, Sacha Distel, Miles Davis, Charles Mingus, Charlie Parker, etc. ainsi que d’un entretien soigneusement illustré avec Eduardo Kac, le pape du Bio-art.
Entre la littérature et le cinéma que Marguerite Duras dit bâti sur une « défaite de l'écrit » s'ouvre un espace de jeu, s'entretissent des relations fructueuses explorées ici sur le mode de la fiction, du témoignage ou du commentaire par des créateurs (écrivains, cinéastes) ou des universitaires.
Nouvelle édition revue et augmentée par Arlette Elkaïm-Sartre en 2010
La philosophie de Michel Foucault, plus actuelle que jamais, n'apporte pas de solution, mais apprend à penser et à intervenir à partir des zones d'ombre de notre société. Jeannette Colombel suit ici le parcours du philosophe dont elle confronte la pensée aux problèmes de notre temps : l'exclusion, le chômage, les rivalités ethniques, le sida, etc. Prologue. Parcours et souvenirs I. Incertitude et finitude Présentation Histoire de la folie Surveiller et punir La volonté de savoir Intermède. Le sable du silenceIII. La constitution du sujet moral Remerciements Notes.
Cet ouvrage présente un panorama historique et thématique de la pensée esthétique occidentale. La réflexion philosophique s'y intègre dans le concert des multiples approches dont l'art et l'expérience du beau, du sublime ou encore de la mimèsis peuvent faire l'objet. Un dialogue approfondi avec la littérature artistique, la critique et les sciences de l'art apparaît, en effet, comme un axe nécessaire de l'approche philosophique elle-même, dont la dynamique propre oriente néanmoins l'ensemble ici proposé. Le volume se structure en deux parties. La première, la plus importante par le nombre de pages, retrace la genèse historique des grands concepts esthétiques de la tradition occidentale, de Platon à Derrida, de la pensée analytique anglo-saxonne à la phénoménologie en passant par la théologie de l'image et l'idéalisme allemand. Dans la seconde partie, les concepts ainsi dégagés entrent en action face à quelques interrogations majeures que rencontrent, aujourd'hui, la philosophie de l'art et l'esthétique. On y relance les outils que nous a livrés la tradition, sans se refuser à emprunter telle ou telle voie rapide qui, par exemple, remonte de l'art...
Peut-on écrire une histoire de la philosophie au XXe siècle ? N'est-ce pas trop tôt pour le faire ? Les raisons ne manquent pas de reculer devant un tel projet. La philosophie du XXe siècle est si riche qu'il est difficile de l'embrasser dans sa dimension internationale. Et ce siècle est lui-même difficile à isoler de ceux qui le précèdent. Il valait pourtant la peine de relever le défi, et de tenter cette expérience inédite, tout au moins sous une forme aussi ambitieuse. En regard de la confusion régnante, il devient d'autant plus urgent de mettre en perspective les débats contemporains. Les philosophes eux-mêmes en ont besoin, le grand public aussi, ainsi que les étudiants. Ce livre n'a pas d'autre ambition que de les y aider, en leur fournissant sous une forme accessible un maximum d'informations. Bien entendu, il ne s'agit pas d'un simple répertoire, d'une collection de dates, d'auteurs et de doctrines (même si, en fait, on y trouve toutes celles qui ont compté). Quelques grands débats ont dominé le siècle : il importe à la fois d'en préciser les thèmes et d'en ressaisir les enjeux. L'auteur a donc pris ses responsabilités. Il a fait des choix. Il les ...
La reception de l'oeuvre sartrienne a evolue: les lectures actuelles ne sont plus celles des contemporains de l'auteur de L'etre et le Neant. En temoignent les contributions ici rassemblees, qui toutes interrogent librement parfois de facon intempestive la pensee de Sartre, qu'ils invitent a redecouvrir sous un jour nouveau. Le principe du present livre a ete de placer au centre de la reflexion une oeuvre qui, bien que determinante pour la pensee contemporaine, n'occupe toujours pas pleinement la place qu'elle merite dans l'institution philosophique universitaire en France. Concu dans un esprit solidairement explicatif et critique, cet ouvrage questionne les enjeux actuels de la lecture de Sartre. La premiere partie, - Themes et concepts -, propose un eclairage nouveau de certains aspects et concepts specifiques de l'oeuvre. La seconde, - Art et litterature -, presente des articles davantage consacres a la theorie sartrienne de la litterature, de la poesie et de l'art. La troisieme partie, - Confrontations et receptions -, expose la facon dont Sartre a pu etre lu par les philosophes des generations suivantes et les reponses qu'il aurait pu leur adresser. Enfin, la quatrieme...
C'est le pari qu'on fait les valeureux auteurs de cet ouvrage dont la tâche consiste à traquer la bête effrayante sur un terrain de chasse particulier : celui du littéraire. La quête ici participe à la multiplication des monstres qui apparaissent désormais un peu partout entre les lignes. Que ce soit en tant que procédé ou en tant que métaphore de l'écriture, le monstrueux anime tout un pan de la littérature. On comprend que ce système d'excès fait du monstre la minifestaion d'infinis possibles, ce que la littérature voit comme une force et une contrainte à l'origine de l'inspiration. Les études réunies dans ce volume déterminent la spécificité des oeuvres qui naissent de cette influence. Car, définir le monstre, c'est aussi définir la communauté de normes dans laquelle il s'insère. Si l'anomalie est le premier degré de l'écart, celui de l'altération de la norme, l'énormité, en est le second, puisqu'il suppose l'émergence d'une autre norme engendrée par la naissance d'une entité é-norme. En effet, parce qu'il se présente comme un écart, le mostre réfléchit la norme, étant entendu qu'il la projette et la pense. Métaphoriquement, le monstre...
Nouvelle édition revue et augmentée par Arlette Elkaïm-Sartre en 2012
LAURENT DISPOT : LES CARNETS JUDEA PEARL : entretien avec Salomon Malka JUDEA PEARL : Préface inédite de « I am Jewish » DE L'AMERIQUE NORMAN MAILER : entretien avec Bernard-Henri Lévy FRANCIS FUKUYAMA vs BERNARD-HENRI LEVY KATARINA VAN DER HEUVEL : LE DICTIONNAIRE DES REPUBLICAINS FREDERIC INTEN : entretien avec Bernard-Henri Lévy (paru dans The Bomb) ANATOLE LIEVEN/BERNARD-HENRI LEVY : entretien paru dans American Prospect JEAN-PAUL BOULE : LE VIEUX SARTRE M. BORGNA : SUR PASOLINI DAVID GHAKUNZI : MARIMA POUR MADIBA (extraits) JACQUES MARTINEZ : DALI A LA LOUPE GILLES HERTZOG : THEATRE
Le sillage de Kafka, c'est la postérité paradoxale d'un écrivain dont la stérilité en tous domaines était devenue le tourment, et qui n'en a pas moins inexorablement transformé notre manière de lire, d'écrire, et d'appréhender le monde. L'oeuvre de Kafka a été méditée - jusqu'à l'obsession -, célébrée - jusqu'à l'idolâtrie -, imitée - jusqu'au maniérisme. Sa personne même est devenue un mythe littéraire. La modernité fait un usage immodéré de la notion de « kafkaïen » pour caractériser ici un système politique, là une crise identitaire, tantôt une impuissance à agir, tantôt une incapacité à comprendre. Sillage de Kafka invite à une traversée des arts et de la littérature, tels que cette oeuvre les a transformés et ébranlés. On y croisera Sartre, Anders, Deleuze, Coetzee, Kertész...
Paris, 1932. Trois amis se réunissent dans un célèbre café de Montparnasse. Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir écoutent Raymond Aron, de retour de Berlin, parler d'une forme de pensée radicalement neuve qu'il a découverte : la phénoménologie. En guise d'explication, Aron pointe son verre du doigt et dit à Sartre : « Tu vois, tu peux parler de ce cocktail, et c'est de la philosophie ! » Intrigué et inspiré, Sartre élabore une théorie philosophique fondée sur l'existence vécue, dont le quartier de Saint-Germain-des-Prés va devenir l'emblème. Des cafés aux clubs de jazz, des cénacles intellectuels aux nuits blanches de Boris Vian chantées par Juliette Gréco, l'existentialisme va faire vibrer Paris et se diffuser dans le monde entier, de l'après-guerre aux mouvements étudiants de 1968. Avec l'érudition et l'humour qui ont fait l'immense succès de Comment vivre ?, Sarah Bakewell fait revivre un courant fondateur de l'histoire de la pensée du XXe siècle et nous plonge dans l'atmosphère effervescente du Paris existentialiste.
Dans la France des années 60 et 70, des écrivains et des cinéastes comme Jean-Paul Sartre, Jean Genet, Jean-Luc Godard ou Chris Marker s’engagent en faveur des luttes tiers-mondistes. Après l’engouement des intellectuels pour l’URSS au début du siècle et les luttes de décolonisation, la révolution cubaine, la résistance vietnamienne et le mouvement palestinien symbolisent désormais l’espoir d’un socialisme à visage humain. Cette floraison de témoignages – articles, essais, pièces de théâtre, films de fiction et films militants – permet l’émergence d’une nouvelle forme d’engagement artistique : un engagement critique qui n’exclut ni la lucidité idéologique ni la sensibilité esthétique. À travers une rhétorique comparée de la littérature et du cinéma engagés, cet essai propose une exploration d’œuvres parfois méconnues d’artistes pourtant majeurs, qui s’interrogent sur les conditions d’une authentique politisation de l’art.
En des chapitres synthétiques et incisifs, Michel Winock signe une analyse inédite de ce qui fait la gauche française : les unions, les désaccords, les événements, les hommes, les programmes et les batailles qui ont construit son histoire de 1789 à nos jours. En des chapitres synthétiques et incisifs, Michel Winock signe une analyse inédite de ce qui fait la gauche française : les unions, les désaccords, les événements, les hommes, les programmes et les batailles qui ont construit son histoire de 1789 à nos jours. Il montre comment, de la vision originelle romantique, entière, passionnée de 1789, découlent des liens étroits avec les différentes pensées utopistes du xixe et du premier xxe siècle. La Commune, l'affaire Dreyfus, le congrès de Tours révèlent pourtant l'existence de voies multiples à gauche. Surtout, la division entre socialistes et communistes marque définitivement l'évolution idéologique et les modes d'exercice du pouvoir des différentes formations. D'accusations de compromission en tentatives d'alliance électorale, les partis de gauche nouent un rapport ambivalent au pouvoir, sous le Front populaire comme pendant la IVe République et...
A toutes les époques, s'est manifestée chez les hommes de lettres une présence à la politique qui a pris des formes variées, constamment réinventées selon les occasions et les circonstances. Pourquoi, dès lors, la question de l'engagement a-t-elle si visiblement obsédé les écrivains du XXe siècle ? C'est que la modernité a, pour paraphraser Baudelaire, " dépolitiqué " les écrivains : l'engagement a alors cessé d'être une évidence communément ressentie et partagée. Il est devenu une ombre portée sur la littérature toute entière. Dans la foulée de la révolution d'Octobre 1917, comment concevoir une littérature absente du débat et incapable d'être en prise sur l'Histoire et le temps présent ? Mais comment aussi conserver au fait littéraire, en son principe dégagé du politique et de ses contraintes, sa spécificité et son autonomie ? Plus qu'une histoire politique des écrivains, ce livre cherche à comprendre comment se sont négociés, à travers l'engagement, les rapports entre littérature et champ politique.
Nouvelle édition revue et augmentée par Arlette Elkaïm-Sartre en 2018
Cette histoire chronologique des intellectuels est moins une histoire des personnes, des idées et des œuvres – mais c'est aussi tout cela – le récit de leurs affrontements, de leurs amitiés ou des leurs haines. C'est un livre d'action décrivant les empoignades non pas de vieux sages rassis, embaumés par nos manuels, mais de jeunes gens fougueux qui se traient de " Tartuffe moisi " et font le coup de poing. A travers les années Barrès, les années Gide, les années Sartre, on renoue avec la réalité – et la symbolique- des événements, on redécouvre la chair de ces hommes – grands acteurs ou personnages secondaires – qui ont tenté, par leurs idées, d'agir sur le siècle. Perdant leur couleur sépia, ils se rencontrent, déjeuner ensemble, se fâchent ; ils sont grippés, amoureux, vachards. Ils créent des revues, les sabordent, s'engueulent. Lucides ou partisans, qu'ils influent ou non sur les événements, à tort ou à raison, ils s'engagent, quitte à se renier ou à être désavoués. Au-delà de leur vivante figure, défile l'histoire du siècle depuis l'affaire Dreyfus, qui vit l'émergence du terme d'intellectuel, à la mort de Sartre et d'Aron qui a...
Nouvelle édition augmentée et mise à jour en 1992
Contributions : Jean-Claude Milner, Bernard-Henri Lévy, Gilles Hanus, Laurent Dispot, Jacques Henric, Pascal Kané, Abdelwahab Meddeb, Patrick Mimouni, György Konrad...
Hobbes nous dit que le mot « liberté » est spécieux. Il existe de fait un contraste frappant entre la plénitude que peut donner l’énonciation du mot, comme dans le célèbre poème d’Éluard, et le sentiment de vide provoqué par la désolante diversité des usages concrets, parfois ouvertement contradictoires. Tôt ou tard, la réflexion bute sur la polarité de la liberté comme affirmation de l’ordre censé nous protéger de la licence, de l’anarchie ou du nihilisme, c’est-à-dire de la « fausse » liberté, ou comme négation de l’ordre dont les contraintes sont suspectées d’être oppressives et incompatibles avec la « vraie » liberté. Les contradictions entre les conceptions de l’ordre associées à la liberté donnent une justification à la conception de la liberté comme négation. Mais celle-ci est également difficile à tenir car elle risque de nier son objet en basculant dans la licence illimitée. Le conflit entre la liberté comme affirmation et la liberté comme négation n’est pas un défaut du concept. Il faut plutôt dire : la liberté est l’un des concepts qui servent à penser la production historique d’objets par l’activité...
Nouvelle édition revue et augmentée par Arlette Elkaïm-Sartre en 2013
A travers l'étude des genres les plus divers : récit d'enfance, autobiographie à la troisième personne, mais aussi biographie, interview, entretien radiophonique, film biographique, document vécu, autobiographie au magnétophone, sont proposées ici sept variations sur une formule de Rimbaud : Je est un autre. Dépliement des instances qui s'expriment à travers le "je" autobiographique le plus lisse : coulisses de la première personne, quel que soit le théâtre sur lequel elle se donne en spectacle. Mais aussi, très vite, mise en question de la notion d'auteur : dans l'interview, dans le récit de vie ethnographique, on a deux auteurs au lieu d'un. A quoi s'ajoute le pouvoir de définition de chaque média : le "je" écrit et le "je" télévisé ont-ils quelque chose en commun ? Si les Essais de Montaigne sont nés de l'imprimerie, quelle forme nouvelle engendrera l'ère du magnétophone ?
Architecte d'une œuvre plurielle, le recueil est de toutes nos lectures. Puzzle ou série, cycle ou mélange, il se feuillette, se reprend, se quadrille ou se picore. Mais qu'est-ce donc qu'un recueil ?
Le volume 3 de La Totalité analyse les différentes façons dont la notion de totalité a été conçue et est présente dans les philosophies, depuis les présocratiques jusqu'à nos jours. Après avoir traité de la question du système (la philosophie comme tout), il détermine quatre positions théoriques possibles vis-à-vis de la totalité : la totalité actuelle (des présocratiques à Hegel, en passant par Spinoza), la totalité impossible (Pascal et Kierkegaard), la totalité refusée (Auguste Comte, la philosophie analytique, et les philosophies " de la différence ") et enfin la totalité potentielle, qui met la totalité aux prises avec l'absolu (Platon, Descartes, Kant) ou bien avec l'Histoire (Marx, Sartre). Ainsi l'ensemble de la philosophie se trouve-t-il reparcouru à travers une notion dont la plupart des pensées modernes avaient fini par nous faire oublier le sens central. La conclusion de ce volume introduit à la trilogie de La Totalité réalisée (les volumes 4, 5 et 6 de La Totalité) dont il représente comme la conscience d'ensemble.
La guerre d'Algérie fut un moment clé de l'histoire récente des intellectuels français. Mais, qu'ils aient sapé l'effort militaire ou sauvé l'honneur du pays, quel rôle ont-ils vraiment joué ? Ont-ils pesé sur l'événement ou l'Histoire s'est-elle faite sans eux ?
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