
Cet ouvrage aspire à renouveler la lecture de l'œuvre de Leopoldo Alas Clarín à partir d'une analyse stylistique de l'intégralité de ses écrits en prose, sans perspective hiérarchique. Son objet est de montrer que l'ironie est une catégorie esthétique, et que l'esthétique clarinienne est ironique. Il fait appel aux références culturelles de l'auteur et aux échos internes à son œuvre pour décrire son vitalisme intellectuel et explorer le phénomène d'intimité textuelle. Traditionnellement, le concept d'ironie en fait un outil au service de la satire. Or, cette étude change de perspective, et conçoit l'ironie comme un mode de représentation. Elle est l'instrument privilégié par Clarín dans sa mise en relation des voix textuelles et des acteurs de l'échange créateur, dans un mouvement intégrateur des emprunts qui manifeste la puissance du démiurge et qui défie le lecteur à partir des failles du langage. Le style clarinien est mélange et combinaison, fragmentation et recomposition du réel sous la plume d'un esprit qui joue avec sérieux : il nourrit un réalisme complexe qui porte l'empreinte d'une subjectivité créatrice forte.
Ce volume, qui souligne le dixième anniversaire de la mort de Raymond Klibansky (1905-2005), rassemble les principaux textes que le philosophe a écrits sur plus de six décennies. Ces textes illustrent les étapes du parcours exceptionnel de ce grand érudit de la tradition platonicienne formé à Heidelberg et réfugié à Londres à partir de 1933. Proche d’Ernst Cassirer, collaborateur à Hambourg de la Bibliothèque Warburg puis à Londres du Warburg Institute, pour lequel il coédita, entre autres ouvrages, le Corpus Platonicum Medii Ævi (1940-1962) latin et arabe ainsi que le fameux Saturn and Melancholy (1964), Klibansky devint professeur à l’Université McGill à Montréal en 1946. S’ouvrant sur sa conférence inaugurale de 1932 qui traite du rapport entre philosophie et histoire, le recueil convoque près de 25 siècles d’histoire de la pensée, de l’Antiquité à la Renaissance et de l’époque moderne jusqu’à la fin du xx e siècle. Il offre des textes parus à l’origine dans quatre langues différentes ainsi qu’un document d’archive et propose également une biographie intellectuelle de l’auteur préparée par les directeurs de l’ouvrage. Un ...
Propose dix leçons de lecture des premières nouvelles fantastiques de Julio Cortazar, inédites du vivant de l'écrivain argentin.
« En juin 2005, le gouvernement québécois annonçait sa décision de remplacer l'enseignement religieux confessionnel par un programme d'éthique et de culture religieuse. Cette décision aura des répercussions importantes sur les programmes de l'enseignement moral, qui n'avait été jusque-là qu'une solution de rechange à l'enseignement confessionnel. Six questions centrales ressortent lorsqu'on s'interroge sur la place de l'enseignement de l'éthique dans le programme scolaire d'une école laïque : •Quelle contribution l'enseignement de l'éthique peut-il apporter à la formation générale des jeunes ? •Comment cet enseignement pourra-t-il intégrer les développements récents de la recherche en éthique ? •Comment cet enseignement s'articule-t-il à l'éducation à la citoyenneté ? •Quels aménagements faut-il prévoir pour cet enseignement dans le programme scolaire ? •Comment l'enseignement de l'éthique s'articulera-t-il à celui de la culture religieuse ? •Quelle formation devraient posséder les enseignantes et les enseignants chargés de cet enseignement ? Les contributions rassemblées dans cet ouvrage pourront certainement éclairer ceux qui auront ...
« L’Espagne est un pays absurde et métaphysiquement impossible, et l’absurde est son nerf et son soutien », a écrit Angel Ganivet, l’un de ses plus amers et plus lucides produits, et qui d’ailleurs s’est suicidé. L’Espagne du dernier quart de siècle va-t-elle démentir ou confirmer Ganivet. C’est la question, essentielle pour l’Europe, que pose L’Espagne sur le fil. Depuis novembre 1975, la péninsule est entrée dans ce que l’on est convenu d’appeler l’après-franquisme. A-t-elle pu amorcer, va-t-elle pouvoir réaliser le passage de la dictature à la démocratie, échapper aux affrontements violents, à l’anarchie, à l’intervention de l’armée ? Pour répondre à ces questions, il faut non seulement bien connaître la période récente, les dernières années du franquisme, les débuts du nouveau régime, mais il faut aussi se familiariser avec les mentalités des partenaires politiques, analyser les antécédents mouvementés et complexes dans lesquels ces mentalités se sont forgées. Où en sont, aujourd’hui, les divers courants de la gauche espagnole ? Que veulent-ils et que peuvent-ils ? Le franquisme, lui, n’est que trop connu. Mais ...
Ce travail avance l'idée que le projet philosophique fichtéen consiste en une exploration de la notion même de philosophie dont les contours peuvent être esquissés à partir du remplacement du nom 'Philosophia' par le nom Wissenschaftslehre. Cette substitution est le fruit d'une réflexion sur les conditions de possibilité non seulement de la connaissance scientifique, mais aussi du savoir philosophique en tant que tel, lequel doit être compris non comme un rapport sujet-objet, mais comme une activité autoréflexive visant à articuler une vision systématique du tout. Une telle conception pose un défi au langage philosophique, en ceci qu'il ne saurait être conçu comme un langage représentatif et qu'il devient par là, selon Fichte, irréductible à un texte écrit ; face à ce défi, il est nécessaire de constamment réactiver le philosopher derrière les concepts, ce que Fichte fait en présentant sa philosophie dans différentes langues conceptuelles. Le constant éveil de cette activité dépend pourtant d'un travail pédagogique visant à : (i) rapprocher la langue savante de la langue quotidienne, (ii) engendrer une conscience historique et (iii) établir un...
« Connaître signifie connaître avec certitudes des objets, donc suivant les sciences : il n'y aurait de certitude qu'affirmative et scientifique. Le reste, ce qui se dit ailleurs, en philosophie ou littérature, n'apporterait aucune certitude. Voilà ce que nous tenons tous, spontanément, pour allant de soi. Ce livre veut la mettre en question. Car précisément une question, à condition qu'elle ait un sens, peut aboutir à une certitude, pourvu que nous comprenions pourquoi et comment elle doit rester sans réponse. Les questions sans réponses donnent aussi des certitudes, mais des certitudes négatives. Ainsi ne doit-il pas y avoir de réponse à la question sur la définition de l'homme – car définir l'homme aboutit toujours à en finir avec certains hommes. Ainsi la question de Dieu survit-elle à tout argument sur l'impossibilité de l'expérience de Dieu, précisément, parce que Dieu, par hypothèse, concerne ce qui nous reste impossible. Ainsi le don, et ce qui le confirme par redondance, le pardon et le sacrifice, n'admet-il aucune condition de possibilité, précisément parce qu'il transcende l'économie des échanges. Ainsi l'événement advient sans aucune...
Actes du IVe Colloque International sur le théâtre, domaines hispanique, hispano-américain et mexicain, en France, organisé les 8, 9 et 10 octobre 1998 à l’Université de Perpignan, par le Centre de Recherches Ibériques et Latino-américaines de l’Université de Perpignan.
Comment imaginer notre existence d'hommes, notre souci du bien, notre présence dans le monde ? Pour explorer ces questions, Rémi Brague propose de retraverser l'histoire de la pensée. Son livre restitue le rapport mouvant de l'homme à l'univers : il en interroge les origines antiques et les sources bibliques, en retrace les inflexions médiévales et en décrit le naufrage à l'époque moderne. Pendant deux mille ans, l'homme s'est vu comme un monde en petit, dressé vers le ciel, fait pour le contempler. Il a cru que la sagesse qu'il cherchait était en phase avec celle qui gouvernait déjà l'univers. L'ordre et la beauté du monde étaient le modèle imposant du bien. Tendre vers la vertu, c'était imiter le ciel. Sur terre, lutter contre le mal, c'était résorber une infime exception au regard de l'immensité du bien. Là-dessus, Platon était en accord avec la Bible. Mais cette image antique de l'être dans le monde, qui survivait encore au Moyen Age, allait s'effacer à l'aube des temps modernes. Elle a fait place à des "visions du monde" où des fragments épars empruntés à l'image ancienne se mêlent à des modèles concurrents autrefois refoulés. Ainsi l'univers...
Includes sections, "Comptes rendus" and "Notes bibliographiques."
Réunit des contributions à un colloque inspiré par l'essai de J.L. Borges ¤¤El escritor argentino y la tradicion¤¤, paru dans le recueil ¤¤Discussion¤¤. Propose des analyses sur les rapports entre les traditions en matière de fiction et les oeuvres d'écrivains argentins tels J.L. Borges, A. Bioy Casares, L. Lugones, M. Fernandez, etc.
MLN pioneered the introduction of contemporary continental criticism into American scholarship. Critical studies in the modern languages--Italian, Hispanic, German, French--and recent work in comparative literature are the basis for articles and notes in MLN. Four single-language issues and one comparative literature issue are published each year.
This volume contains fifteen essays, primarily in the areas of Romance philology and medieval literature, by former students, colleagues, and distinguished scholars, presented to Louis Francis Solano upon retirement from active teaching.
Each vol. includes an annual bibliography; 1915-20 consist of bibliography only.
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