
Dans la lignée des études postcoloniales et des études sur le genre, Scènes des genres au Maghreb examine les manifestations du genre dans différentes formes d’expression artistique de l’espace franco-maghrébin. Ce volume réunit les réflexions et analyses captivantes de spécialistes en littérature, cinéma et linguistique dans le but d’éclairer la fonction structurante des mythes génériques et de souligner l’impact social des images et des codes genrés ainsi que leur incidence dans les différents champs artistiques. D’Isabelle Eberhardt à Yasmina Khadra en passant par Bernard-Marie Koltès, Assia Djebar, Abdelkébir Khatibi ou Rachid Boudjedra, la littérature du (ou en rapport avec le) Maghreb y occupe une place de choix, à côté d’œuvres cinématographiques de Julien Duvivier, Mehdi Ben Attia ou encore Merzak Allouache. L’ouvrage, qui aborde en outre la question de la musique (raï) et des traditions iconographiques et culturelles, interroge ainsi l’ensemble des modes de création, réécriture, subversion ou perpétuation des mythes.
Les écrivains francophones ont en commun de se situer « à la croisée des langues », dans un contexte de relations conflictuelles – ou tout au moins concurrentielles – entre le français et d’autres langues de proximité. Ce qui engendre chez eux une sensibilité plus grande à la problématique des langues, soit une surconscience linguistique qui fait de la langue un lieu de réflexion privilégié, un espace de fiction voire de friction. Si cette surconscience linguistique se traduit dans plusieurs récits par une interrogation sur la fonction du langage, une autre forme d’autoréflexivité traverse également l’ensemble de la production romanesque. Il s’agit alors de représenter, à travers un personnage d’écrivain, le « pourquoi écrire » et d’inscrire dans la texture même du récit la problématique de l’écriture. Ces « romanciers fictifs », doubles plus ou moins avoués de leurs auteurs, jalonnent les récits à la manière d’une figure récurrente dont les modalités renvoient à autant de variations autour du personnage de l’écrivain et de l’image publique qui lui est attachée. Quels sont leurs attributs et quelles fonctions leurs sont ...
Avec une honnêteté qui n’exclut ni l’enthousiasme ni la critique, Salim Jay, de par ses origines et sa double culture, explore avec passion la littérature née de l’autre côté de la Méditerranée. Ce Dictionnaire des romanciers algériens, travail de presque un demi-siècle, accorde une priorité évidente aux romanciers, des grands classiques aux jeunes plumes. Sans délaisser pour autant récits, témoignages et références à la poésie, au théâtre ou au cinéma. Arabophones, francophones, issus de l’immigration ou natifs, tous les auteurs élus ici et classés par ordre alphabétique sont le plus souvent associés au contexte de leur temps. Ils révèlent l’histoire de l’Algérie, son rayonnement, ses impasses, ses combats, ses métamorphoses et l’évolution des mœurs. De Belamri à Sénac, de Dib à Myriam Ben, sans oublier Albert Camus et tant d’autres, voici plus de deux cents écrivains, toutes générations confondues, à découvrir ou à reconsidérer à l’aune de la liberté d’une lecture exigeante.
En 1988, suite aux violentes manifestations de la jeunesse algérienne contre le pouvoir en place et la montée du fondamentalisme, Assia Djebar écrit 'Loin de Médine' ou les origines de l'Islam vécues du côté des femmes, intimes ou contemporaines du Prophète.
En août 2011 s’est tenue à Cerisy-la-Salle une décade « Narrations d’un nouveau siècle : romans et récits français, 2001-2010 » dont ce livre constitue les actes. À quoi ressemble une littérature qui accorde la part belle au roman mais sans exclusive générique, dans la concurrence de récits empruntant à tous les genres et de multiples arts ? Une littérature française parce qu’écrite en langue française, mais travaillée de l’intérieur et renvoyée à sa propre étrangeté par les évolutions de cette langue et les porosités multiculturelles que suscitent aujourd’hui des échanges mondialisés ? L’ouvrage rassemble les points de vue d’universitaires européens, canadiens et américains. Il se veut un observatoire critique des évolutions en cours de la littérature et un laboratoire théorique ouvert à différentes approches permettant d’en mesurer les enjeux en temps réel.
On connaît Lise Gauvin pour son engagement dans la francophonie. C’est en précurseure qu’elle convoque les cultures du monde, de l’Afrique aux Antilles françaises en passant par l’Europe. Elle explore le monde francophone avec des auteurs comme Édouard Glissant, Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, Maryse Condé, etc. Lise Gauvin compare la littérature québécoise avec d'autres littératures en faisant ressortir les points communs et les différences. Selon elle, la littérature du Tout-Monde est un « vaste ensemble dont on commence seulement à percevoir la richesse. » D’un monde l’autre. Tracée des littératures francophones, qui s’adresse au public lecteur et aux étudiants et professeurs intéressés par les littératures de langue française, n'est « ni un dictionnaire ni un véritable répertoire, nous dit Lise Gauvin, mais plutôt un voyage dans une bibliothèque, une introduction aux œuvres qui suit le parcours des auteurs recensés et une invitation à poursuivre soi-même l’itinéraire. »
Inscrit dans le cadre d’un programme de recherche de la Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine sur "La construction des jeunes générations en Europe du XIXe au XXie siècle", l’ouvrage se propose d’étudier les représentations du genre dans la littérature de jeunesse publiée en France de l’après-guerre à nos jours. Il s’appuie sur les apports de la sociologie pour penser le genre dans un domaine où l’éditeur, l’auteur, le prescripteur, le médiateur, sont rarement dépourvus d’arrière-pensée éducative. Analyser les discours véhiculés dans les livres pour enfants en croisant les regards de l’historien, du sociologue et du littéraire, c’est tenter d’apprécier comment évoluent les représentations du masculin et du féminin par l’adhésion aux codes culturels et symboliques ou par le rejet de ces codes. C’est aussi s’interroger sur le poids des ouvrages étudiés, sur la médiation dont ils font l’objet et sur la réception des jeunes lecteurs. La littérature de jeunesse apparaît comme un observatoire privilégié de la construction de la jeunesse dans la mesure où, selon les fonctions qu’elle se donne et les valeurs...
Cet ouvrage au titre ambitieux constitue moins un état des lieux qu'une interrogation sur un genre protéiforme dont l'expansion semble illimitée et qui occupe de plus en plus la scène littéraire. La première question concerne la notion de francophonie elle-même, ensemble hétérogène et extrêmement complexe. En effet, comment désigner les diverses littératures francophones sans les marginaliser ou les exclure, tout en prenant acte de leur statut singulier? L'écrivain francophone doit composer avec la proximité d'autres langues, avec une première deterritorialisation constituée par le passage de l'oral à l'écrit et avec cette autre créée par des publics immédiats ou éloignés. Condamné à penser la langue, il doit aussi penser les formes par lesquelles le monde se donne à voir ; son oeuvre, en jouant sur les codes des différents horizons culturels, devient une reconfiguration de la littérature. Qu'apporte le roman francophone à la forme roman? Quels en sont les modèles et de quelles manières s'y inscrit le palimseste? Quels types de rapports se sont créés entre ce genre d'origine européenne et les nouvelles littératures de langue française? Quelles...
Longtemps, les hommes ont défini la maternité à leur manière : succédant aux prêtres, les philosophes, les médecins, les politiques ont prescrit des règles de conduite aux " filles d'Ève ". Les femmes n'avaient pas leur mot à dire, à l'exception des mieux nanties ou des plus combatives. Progressivement, l'instruction des filles s'est généralisée, les femmes ont osé revendiquer leurs droits. Puis, grâce aux progrès scientifiques, elles ont pu limiter leur fécondité, devenir mères selon leur volonté et non plus selon leur " nature ". Et en gagnant leur vie, en accédant à l'espace public, elles ont pris la parole de plus en plus librement. Que disent les femmes, qu'écrivent-elles sur la maternité, sur la relation entre mère et enfant ? En leur donnant ici la parole, en mettant en valeur leurs dits et leurs écrits, présentés dans leur contexte historique et social, cet ouvrage, qui inclut une anthologie littéraire – du XVIIe siècle à nos jours –, offre une histoire passionnante et originale. D'une grande diversité (lettres, billets d'abandon, conseils de nourrices, traités d'éducation, poèmes, journaux, romans, autofictions, écrits pour la...
Comment établir des liens, systématiques plutôt qu'anecdotiques, profonds plutôt que superficiels, entre la vie des romanciers et leurs créations dans la perspective d'une sociologie de la création des oeuvres culturelles ? Si presque tous les sociologues de l'art et de la culture s'accorderaient sans doute à dire que les oeuvres portent en elles la trace des expériences ou des propriétés sociales de leurs auteurs, ils ont cependant davantage concentré jusque-là leur attention soit sur la carrière des créateurs, soit sur les formes différenciées de réception des oeuvres par des publics variés. Le lecteur trouvera dans ce livre, fruit d'un travail collectif mené durant quatre ans, une série d'études portant sur des auteurs aussi différents que Albert Cohen, Assia Djebar, Marguerite Duras, Jack London, John Fante, Paula Fox, David Lodge, Howard Phillips Lovecraft, Paul Nizan, Amélie Nothomb, Stendhal, Jules Vallès ou Émile Zola. Il s'agissait d'analyser les éléments les plus structurants de la vie de ces auteurs, de reconstruire les conditions de leurs existences et de leurs socialisations, en vue de comprendre la nature des intrigues élaborées dans des...
Karl Philipp Moritz, Richard Wright et Assia Djebar sont des écrivains transfuges, passés d'une classe sociale à l'autre, de mondes minoritaires et minorisés à un monde majoritaire entretenant des préjugés diffamants ou haineux contre ceux qu'il exclut. Leur posture est doublement critique tant à l'égard des rapports de domination qui structurent la société où ils ont fini par se faire un nom, qu'à l'égard des traditions qui paralysent le monde opprimé de leur naissance et d'où ils ont voulu s'échapper. Pour énoncer ces tensions, le geste autobiographique, plus que l'abstraction philosophique ou lou la généralisation sociologique, est une ressource irremplaçable.
L'ouvrage est composé d'articles, de contribution à des colloques d'études françaises et francophones de l'Université de Louisiane. Elle aborde diverses questions parmi lesquelles il faut citer: la situation des femmes en Algérie, la pratique et la fonction de la langue française dans le contexte culturel arabe, etc. L'oeuvre présente de larges aspects autobiographiques. Prix de la revue ##Etudes françaises##, 1999. La critique québécoise est partagé.
Ponti/Ponts est une revue en libre accès révisée par des pairs, qui se veut un haut lieu de rendez-vous des cultures francophones: du Québec et du Canada à l’Afrique subsaharienne, de la Belgique aux Caraïbes, du Maghreb à la Suisse et au Val d’Aoste, aux autres îles francophones dispersées partout dans le monde, toute la francophonie est conviée à cette rencontre, qui en est une de connaissance, de reconnaissance, de confrontation.Chaque numéro de la revue, qui paraît une fois par an, présente des études critiques, des textes de création et un vaste répertoire de notes de lecture concernant les œuvres linguistiques, littéraires, culturelles des différents espaces francophones. Les essais critiques et les textes de création sont réunis dans un dossier thématique, qui peut inclure aussi des études linguistiques; celles-ci peuvent porter même sur des sujets libres.
Rares sont les occasions pour le père de prendre la parole dans la littérature française. Le roman contemporain ne fait pas exception. Si le récit de filiation a pris une ampleur sans précédent dès les années 1980, la figure paternelle est invariablement sommée de garder le silence. Il arrive pourtant que le père parvienne contre toute attente à formuler un « je » aussi surprenant que ponctuel. Quelles sont les modalités de ces narrations, les spécificités de l'imaginaire où elles entraînent personnages, auteur et lecteur ? Que se joue-t-il dans le roman lorsque le père est soudain établi narrateur ? À travers la mise en dialogue des points de vue proposés par les sciences humaines et sociales et l’exploration des espaces littéraires de la paternité, en particulier ceux de Philippe Forest, Gisèle Fournier, Sylvie Gracia et Laurent Mauvignier, cet essai définit un roman du père qui offre, sans autre raison peut-être que le plaisir du jeu, des perspectives inhabituelles sur l’identité paternelle, mais aussi sur les enjeux de l’écriture aujourd’hui.
C'est au moment où ils veulent affirmer leur paternité que le constat s'impose : les pères sont une espèce en voie de disparition. Comment la société réagit-elle à cette évolution, en particulier sur les plans politique et juridique, car la vraie question est peut-être : quelle autorité l'Etat conservera-t-il lorsque le père qui la symbolisait aura disparu ? " Mon père est mort je n'avais pas trois ans et je n'ai pas vu grandir mes trois enfants. Cela m'autorise-t-il à parler du père ? Cela me permet sûrement de parler de l'absence de père. Les orphelins de père ne manquent pas, ceux qui réfléchissent aux conséquences du manque créé par l'absence non plus. Le sujet nourrit un nombre d'œuvres considérable. Mon propos est d'ailleurs de m'appuyer sur ce travail de témoignages et de réflexions autour d'une question de plus en plus d'actualité : et si le père disparaissait ? " Marc Mangin Décimés par les guerres de la première moitié du xxe siècle, désacralisés par le mouvement féministe des années 60 et 70, les pères seraient devenus interchangeables, réduits à une " figure ", une " fonction ", quand bien même, depuis des décennies, les...
Ce livre est le fruit d’une rencontre inédite entre une historienne française et une avocate algérienne, toutes deux différemment engagées dans le mouvement de libération des femmes. Leurs échanges nourris portent sur les sujets qui traversent le débat intellectuel et la société française : la France et l’Algérie, la mémoire et l’histoire, la domination masculine, le retour du religieux, le féminisme et les vifs débats qui l’animent autour de la question de la différence et de l’universel. Un texte d’une grande richesse qui renouvelle notre approche du féminisme. Michelle Perrot est historienne, professeure émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris-Diderot. Ses travaux pionniers font d’elle l’une des initiatrices de l’histoire des femmes en France. Elle a notamment dirigé avec Georges Duby L’Histoire des femmes en Occident. Wassyla Tamzali est écrivaine, avocate et intellectuelle féministe algérienne. Elle s’engage au Front des forces socialistes à l’ouverture démocratique en Algérie (1989-2003). Ancienne directrice des droits des femmes à l’Unesco à Paris, elle fonde en 2015 et dirige les Ateliers sauvages,...
Paru en octobre 2009, Retour a Reims a rencontré un écho considérable et suscité de très nombreux débats. C'est à partir de cet accueil et des questionnements qu'il a fait surgir que Didier Eribon entreprend aujourd'hui de reprendre et d'approfondir le récit et les réflexions qui s'entrecroisaient dans cet ouvrage. En ancrant toujours, bien sûr, sa démarche dans l'expérience vécue et dans l'exploration d'une mémoire personnelle et d'une histoire familiale dont il s'attache à restituer les significations sociologiques et politiques. La société assigne des places. Elle énonce des verdicts, qui s'emparent de nous et marquent nos vies à tout jamais. Elle installe des frontières et hiérarchise les individus et les groupes. La tâche de la pensée est de porter au jour ces mécanismes d'infériorisation et la logique de la domination sociale. C'est à un véritable renouvellement de l'analyse des classes, des trajectoires, des identités (le genre, la race...) et du rôle central et ambivalent des institutions (notamment le système scolaire, le droit, la politique...) dans leur fabrication que nous convie Didier Eribon. Avec pour horizon l'idée fondamentale que...
Pour retrouver François, un amant de vingt ans son aîné, Thelja quitte Paris. Les amours brèves mais fulgurantes de cette femme qu'un mari et un enfant attendent à Alger, et de ce Français veuf, tourmenté par le passé, dureront neuf nuits. Neuf nuits au cours desquelles se conjugueront leurs désirs, leurs émois, leurs plaisirs. Au-dehors, la ville de Strasbourg se remet de son histoire récente et abrite d'autres personnages aussi troublants que les deux premiers Eve, une petite juive enceinte des œuvres d'un jeune Allemand, Jacqueline qui monte Antigone dans un théâtre de banlieue, et d'autres encore, ombres qui hantent la scène avec leurs mémoires vives et sensibles. Cantique d'amour, ode aux saveurs de la vie, ce roman ne manque pourtant pas d'exposer ses héros, sans fard, aux regards impitoyables de l'Histoire.
This volume seeks to revisit the Franco-Maghrebian representations of masculinity in the line of the New Men’s Studies examining the cultural codes, the aesthetical expressions as well as their interconnectedness with the socio-political realities. Dans la lignée des études sur le masculin, ce volume a pour objectif de revisiter les manifestations de la masculinité en contexte franco-maghrébin en éclairant autant les codes culturels, les expressions littéraires et cinématographiques que leur rapport aux réalités sociopolitiques.
Les plus grands spécialistes pour tout savoir les écrivains francophones Le Dictionnaire des écrivains francophones réunit plus de cent soixante articles empruntés au fonds de l’Encyclopædia Universalis. À travers des œuvres aussi diverses que celles de Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Kateb Yacine, Georges Schéhadé ou Patrick Chamoiseau, on voit comment les littératures francophones ont progressivement affirmé leur existence propre en même temps que s’affirmait la notion de « francophonie », au moment des décolonisations, lorsqu’on prit conscience que le français, loin de se réduire à une identité nationale, pouvait exprimer les valeurs et les rêves des peuples les plus divers. Comment proclamer à travers la langue une spécificité culturelle, tout en s’éloignant du modèle centralisateur français ? Ce souci se manifeste dès la fin du XIXe siècle chez les écrivains de Belgique (Émile Verhaeren, Maurice Maeterlinck, Henry Bauchau et Pierre Mertens), ainsi que dans la littérature québécoise des années 1960 et de la « révolution tranquille » (Gaston Miron, Réjean Ducharme), ou dans la littérature de Suisse romande (Jacques...
Le Dictionnaire de la Littérature française du XXe siècle réunit près de cinq cents articles empruntés au fonds de l’Encyclopaedia Universalis, dressant un panorama de la littérature de langue française du XXe siècle, en France et dans les différents pays francophones. De Raymond Abellio à Paul Zumthor, on trouvera donc la présentation de la vie et de l'œuvre d'écrivains tels que Louis Aragon, Roland Barthes, Hervé Bazin, Simone de Beauvoir, Samuel Beckett, Albert Camus, Aimé Césaire, Hélène Cixous, Colette, Marguerite Duras, Jean Echenoz, Annie Ernaux, Jean Giraudoux, Édouard Glissant, Julien Gracq, Hervé Guibert, Michel Houellebecq, Eugène Ionesco, André Malraux, Patrick Modiano, Francis Ponge, Marcel Proust, Raymond Queneau, Jacques Réda, Nathalie Sarraute, Jean-Paul Sartre, Léopold Sédar Senghor, Georges Simenon, Claude Simon, Élie Wiesel, Marguerite Yourcenar, et bien d'autres. Des articles sont également consacrés à des revues littéraires telles qu'Acéphale, les Cahiers du Sud, Critique, la N.R.F. ou Tel Quel, au surréalisme ou à l'évolution du roman français. Un index facilite la consultation du Dictionnaire de la Littérature...
Approfondissant la réflexion engagée et sans compromis entamée avec son best-seller, NO LOGO, Naomi Klein dénonce ici l'existence de forces concertées pour assurer la prise de contrôle totale de la planète entière aux tenants d'un ultra-libéralisme mettant sciemment à contribution crises et désastres pour substituer la seule loi du marché et la barbarie de la spéculation aux acquis des civilisations et aux valeurs politiques et culturelles qu'elles se sont employées à établir. Remarquablement conduite et documentée, cette histoire secrète du libre marché est un ouvrage que doivent lire toutes affaires cessantes les citoyens du monde détenteurs d'une responsabilité impossible à déléguer.
"Elle fut secrète quelques jours chauds de printemps, Nous nous cachions dans les parcs, les prés et les champs, Simplement pour l'illusion d'être ensemble, Notre passion fut connue pour que tout flambe. Un rien venait profaner nos regards chastes, Un bouton d'or que la lumière contraste, Des insectes fous venant lisser leurs antennes Réveillaient en nous des désirs indigènes." Anodines en apparence, les questions qui motivent l'écriture de ces textes. Et pourtant d'elles, M. Daniel fait littéralement les prétextes de ces pastilles poétiques qui donnent aussi bien à lire l'autoportrait d'un homme que son quotidien. Entre légèreté et gravité, Bretagne et Maghreb, apaisement et questionnement, cette oeuvre introspective dit encore la recherche et la préservation du bonheur, où qu'il se niche, au sein de gestes simples, de rencontres émouvantes, de regards désarmants.
Tandis que, dans son bureau, aux heures bachiques du bouclage de son journal il est assailli par des nouvelles de massacres, un journaliste tente de se réfugier dans son passé. Dans ses enfances, fils du Ravin de la Femme sauvage et de veuve de Chahid, dans son adolescence, pastichant au Bois de Boulogne un roman policier à la James Bond, l’agent secret 007, dont il a gardé le manuscrit. Mais c’est une autre guerre qui vient mêler ses horreurs, ses armes, ses cris et ses promesses, à celle des manchettes de son journal de sang. S’amorcent alors, dans ce spectacle macabre, des itinéraires brouillés au fil desquels Bugeaud de la conquête à la baïonnette se métamorphose en Bijoh, le monstre des ténèbres qui se repaît d’enfants ; Zohra, l’héroïne des maquis de la Libération en Zohra la petite fille réfugiée au faîte d’un poteau électrique pour échapper à ses tortionnaires ou en Zohra, la serveuse du bar des Tropiques, rescapée d’un carnage dans les orangeraies natales, s’armant de son tire-bouchon pour égayer de vieux briscards à l’heure de la cuvée. Mais comment dire les tragédies ininterrompues d’un pays en évitant tous ces...
Avec humour, lucidité et courage, Yasmina Khadra nous donne ici l'un des textes les plus surprenants de ces dernières années. Lorsqu'en janvier 2001 Yasmina Khadra publie L'Écrivain et révèle sa véritable identité - il est commandant dans l'armée algérienne et s'appelle Mohammed Moulessehoul -, il ne s'attendait pas à devoir rendre des comptes sur son passé d'officier supérieur. Yasmina Khadra a décrit mieux que quiconque les mécanismes de l'intégrisme qui menace notre monde et des organisations politico-financières qui détruisent son pays. Pourtant on lui demande de renier une institution dont il explique justement dans L'Écrivain le rôle capital qu'elle a joué dans son existence. Face à cette déconvenue, Yasmina Khadra a réagi en écrivain. Sans aigreur ni amertume, il a choisi de raconter son désarroi à ses lecteurs, les seuls interlocuteurs qui lui paraissent dignes de le juger. On croise dans son livre Nietzsche, Kateb Yacine, ses maîtres de toujours. Mais aussi ses propres personnages qui le persécutent : Zane, l'abominable nain des Agneaux du Seigneur, Salah l'Indochine, l'immonde recruteur du GIA d'À quoi rêvent les loups et le regretté...
Nous glissons du passé lointain au passé proche, de la troisième personne, à la première ; extraordinaire évocation du père, instituteur de français, de la mère, des cousines, des femmes cloîtrées vives et dont le cri et l'amour nous poursuivent. Assia Djebar, sans conteste la plus grande romancière du Maghreb, nous donne ici son œuvre la plus aboutie.
Prix Renaudot des Lycéens 2019 Sélection Les 30 meilleurs livres de l'année 2019 du magazine Le Point Sélection Les 100 livres de l'année 2019 du magazine Lire Chaque année, à la mi-carême, se tient un très étrange Bal des Folles. Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires. Réparti sur deux salles – d’un côté les idiotes et les épileptiques ; de l’autre les hystériques, les folles et les maniaques – ce bal est en réalité l’une des dernières expérimentations de Charcot, désireux de faire des malades de la Salpêtrière des femmes comme les autres. Parmi elles, Eugénie, Louise et Geneviève, dont Victoria Mas retrace le parcours heurté, dans ce premier roman qui met à nu la condition féminine au XIXe siècle.
« La renaissance ou la réforme de l’islam n’arrivera pas seule, il nous faut agir. Selon moi, l’homosexualité, quoi qu’on en dise, n’est pas un choix ; et il faudrait être fou pour choisir d’être homosexuel lorsque l’on vient du milieu socioculturel d’où je viens. Bien heureusement, ici en France, ce n’est plus un délit. Je pense que c’est la représentation que certains Français de confession musulmane ont de leur religion, pas l’islam en lui-même, qui pose problème. C’est l’être humain dans toute sa complexité, sa connaissance, sa liberté d’autodétermination, sa capacité à l’empathie, qui font de lui un créateur de possibles, le successeur de Dieu sur terre selon les enseignements du Coran. J’ai compris que l’homosexualité telle que nous la vivons aujourd’hui, telle du moins que la loi française nous permet de la vivre, ne va pas à l’encontre des principes d’un islam éclairé. » Né à Alger en 1978, Ludovic-Mohamed Zahed a grandi entre la France et l’Algérie. Il est doctorant en anthropologie du fait religieux sur la question de l’islam et l’homosexualité. Il a créé plusieurs associations, dont HM2F...
Ce livre traite du corps socialisé, que l'on habite et qui vous habite. Le corps que l'on regarde, que l'on danse, que l'on promène, que l'on photographie. que l'on écrit, que l'on touche, que l'on domine. Le corps vécu y est décrit dans ses expressions quotidiennes : selon la doctrine musulmane et les proverbes ou dictons populaires, à travers le culte du Saint et la spiritualité du Cheikh, par la transe et la communication avec l'au-delà, dans la déambulation de l'espace public, au hammam comme lieu de parole et d'expression du plaisir corporel, sous le hijab et le corps voilé et stratégiquement protégé du regard de l'homme. Le corps dominé est évoqué lors des illégitimes flâneries de femmes dans la rue. Mais c'est aussi le corps violenté. Violence symbolique par l'assignation d'une identité sociale au corps biologique. Violence physique du contrôle familial de la virginité, de l'excision et de l'amputation du désir, de la sexualité annexée et du corps féminin stigmatisé par le corps masculin. Le corps représenté est traité au prisme des arts qui en proposent une lecture critique et sublimée, voire transgressive : la danse contemporaine comme rejet ...
Pour Bekrane, la cinquantaine venue, retrouver l'Algérie après vingt années passées en France est à tous égards un défi. Défi de surmonter une rupture douloureuse avec Marise, sa compagne ; défi de renouer avec son enfance et d'écrire, peut-être, le livre qu'il porte en lui. Défi, enfin, de voir un pays en proie à l'agitation de l'islam intégriste dériver inéluctablement vers la violence et la guerre civile. Une liaison brève et passionnée avec Nadjia, autre exilée de passage, avec qui il partage les souvenirs tragiques de la lutte pour l'indépendance, l'aidera-t-elle à recomposer les fragments d'une mémoire éclatée ? C'est au plus intime - les retrouvailles avec une langue arabe qui est celle aussi de l'amour, le dialogue jamais achevé avec le français, langue de la culture humaniste et, non sans ambiguïtés, de la tolérance politique - que se jouera pour Bekrane un conflit historique dans lequel toute sa vie est engagée.
L’objectif des co-directeurs de cet ouvrage est de contribuer à combler un manque en demandant à des critiques et spécialistes d’apporter les compléments d’information nécessaires à une meilleure connaissance des relations entre la Littérature et les cinémas arabes. À PROPOS DE L'AUTEUR Cet ouvrage a été rédigé sous la direction de Ahmed Bedjaoui. Diplomé de l’IDHEC (Institut de cinéma de Paris) et titulaire d’un doctorat en littérature et cinéma américains, Ahmed Bedjaoui est connu pour avoir produit et animé la fameuse émission Télé cinéclub. Producteur et critique de cinéma, il continue à enseigner le cinéma et à participer à son développement.
Si l'histoire du colonialisme a le vent en poupe, celle des colons reste souvent dans l'ombre. Joël Michel jette une lumière nouvelle sur ce qu'on appelle un peu abstraitement l'impérialisme européen en étudiant la colonisation de peuplement, l'aventure de ces pionniers qui, à la différence des armées de conquête, s'installèrent, firent souche, créèrent une société différente de celle qu'ils avaient imaginée. Si l'histoire du colonialisme a le vent en poupe, celle des colons reste souvent dans l'ombre. Joël Michel jette une lumière nouvelle sur ce qu'on appelle un peu abstraitement l'impérialisme européen en étudiant la colonisation de peuplement, l'aventure de ces pionniers qui, à la différence des armées de conquête, s'installèrent, firent souche, créèrent une société différente de celle qu'ils avaient imaginée. L'européanisation du monde, au XIXe siècle, se manifeste par une formidable poussée démographique qui touche, marginalement, une Afrique bien moins accueillante que les Amériques et l'Australasie. Français, Espagnols et Italiens d'Algérie et de Tunisie, Boers et Britanniques d'Afrique du Sud, de Rhodésie et du Kenya, Portugais...
Metka Zupan?i? a réalisé une série d’essais sur dix femmes francophones, qui vivent entre le Québec, l’Ontario, la Belgique, la Tunisie et la France. Elle y adopte une orientation critique qui se nourrit du mythe orphique et de ses avatars, tels qu’on peut les trouver dans leurs oeuvres – où le démembrement se voit remplacé par ce qu’elle appelle le remembrement (terme qui fait référence à la reconstitution de terrains agricoles à partir de parcelles dispersées). Ces écrivaines, avançant en écriture et en maturité, ressentent la nécessité de modifier les rapports avec les femmes tels qu’ils avaient été promus par les féministes des années 1970. Le contact de la fille avec la mère, enviable et détestable, prison et liberté, lien et rupture ; le réseau à former, dans lequel il s’agit d’établir sa propre individualité pour ensuite revenir au groupe et à la communion nécessaire : voici quelques-unes des questions qu’elles posent. La littérature est le moyen d’évoquer la généalogie, la démultiplication du féminin, l’altérité et l’identité, la variété et la ressemblance. Dans ce mouvement sans fin, le remembrement des...
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