
Le Folk-Lore de la France
Auteure: Paul Sébillot
Nombre de pages: 533« On constate encore des survivances très apparentes du rôle augural des animaux sauvages, qui a été considérable dans l’antiquité et chez les primitifs. La liste de ceux dont la vue est favorable est assez courte. Au XVe siècle c’était très bon signe de rencontrer un loup, un cerf ou un ours. Deux cents ans plus tard, le loup portait bonheur le matin, comme encore aujourd’hui dans les Vosges, et s’il se sauvait à grands pas il présageait du bonheur. Ces animaux de bon augure sont tous de gros mammifères, alors que les autres sont en général de petite taille, et que leur timidité est proverbiale ; cependant autrefois la vue d’un cerf, d’un chevreuil ou d’un sanglier présageait, un malheur. En Basse-Bretagne, celui qui voyait au brun de nuit la biche sainte Ninoc’h devait mourir le jour de ses noces et une autre biche qui hantait les landes de Kerprigent (Finistère) pronostiquait toujours des choses fâcheuses. On n’a pas, à ma connaissance, relevé la superstition relative au renard qui se trouve dans une poésie du XVIIe siècle : Un corbeau devant moi croasse, Deux belettes et deux renards Traversent l’endroit où je passe. Les Évangiles...