
Ce livre éclaire simultanément les processus d'islamisation de l'Afrique et d'africanisation de l'islam. Il analyse les multiples configurations dans lesquelles les musulmans d'Afrique inscrivirent leur action depuis plus d'un millénaire. Récusant la vision d'un Islam étranger à l'Afrique et dont l'expansion suivrait un modèle linéaire, l'historien américain David Robinson décrit la formation d'espaces musulmans originaux, dans des contextes particuliers, qui étaient soit païens, soit chrétiens, soit même déjà musulmans. Il raconte les luttes menées dans un esprit de réforme et d'où naquirent le sultanat du Maroc ou le califat de Sokoto (Nigeria). Il montre la façon dont l'islam était pratiqué en bonne entente avec des rois païens comme dans l'Ashanti (Ghana) ou dans un contexte de compétition comme au Buganda (Ouganda) où ils se trouvaient confrontés à des néophytes chrétiens. Autre cas étudié, celui de l'Éthiopie où l'islam coexista plus ou moins bien avec le christianisme, religion revendiquée des milieux dirigeants, alors qu'une première pénétration venant de La Mecque avait atteint cette région en 615, peu avant l'Hégire. L'ouvrage se...
Cinquante ans après la fin de la guerre d’Algérie des pistes nouvelles s’ouvrent pour la recherche historique sur un conflit qui a engagé pendant plus de sept ans l’Algérie, tout en impliquant l’ensemble du Maghreb. Fondée sur des sources inédites, cette recherche se focalise sur la dimension internationale de la guerre de libération nationale algérienne, en approfondissant le côté maghrébin de la lutte. Elle marque ainsi une rupture par rapport à la majeure partie de l’historiographie, centrée essentiellement sur l’engagement français dans le conflit. À partir de 1956 le Maroc et la Tunisie, devenus indépendants, offrent un hébergement aux bases du Front de Libération Nationale algérienne et de son bras armé, l’Armée de Libération Nationale : des relations singulières entre les combattants et les dirigeants algériens « de l’intérieur » et « de l’extérieur » d’un côté et les deux gouvernements « frères », de l’autre côté, se développent jusqu’en 1962. Dans ce contexte, la possibilité de mettre fin à la guerre d’Algérie à travers le projet d’une Fédération nord-africaine qui aurait garanti à la fois...
Phénomènes sociaux de grande ampleur, les pèlerinages ne sauraient être réduits à leur seule dimension religieuse. Ils participent en effet pleinement aux mobilités qui traversent la région, alimentant le développement touristique et les échanges commerciaux. Carrefours éphémères, évènements extraordinaires, les pèlerinages forment un creuset où viennent se croiser non seulement les hommes, mais également les biens et les idées qui essaiment au retour des pèlerins, entraînant des transformations matérielles, politiques, voire psychologiques, importantes et souvent durables. Rassemblant des foules parfois immenses, accompagnés d’intenses activités festives, ils sont à la fois défis à l’ordre public et mises à l’épreuve de l’espace public urbain qu’ils transforment et remodèlent. Les contributions réunies dans ce volume s’attachent à rendre compte, en multipliant les situations observées et les angles d’approche, de cet événement polymorphe qu’est le pèlerinage au Maghreb et au Moyen-Orient. Phénomène universel, il revêt dans cette vaste région maints traits spécifiques et il y demeure l’un des principaux vecteurs de...
Sans Habib Bourguiba, la Tunisie ne serait pas, à l’orée de 2019, la seule démocratie du monde arabe. Oriental occidentalisé, musulman nourri des Lumières, il a conduit son pays à l’indépendance et l’a ouvert sur le monde moderne. Il croyait à l’éducation de tous et à l’émancipation de la femme musulmane. À peine parvenu au pouvoir en 1956, il interdit la polygamie, la répudiation et les mariages prononcés sans le consentement de l’épouse. Ce « code du statut personnel », imposé à une société imprégnée des valeurs du Coran, est d’une audace folle pour l’époque, et le reste aujourd’hui. Au fil des années cependant, cet élan réformiste a cédé la place à un autoritarisme confus aggravé par la maladie. Telles sont les ombres et les lumières du « siècle de Bourguiba » qui s’étend de 1903, date officielle de sa naissance, à 2000, l’année où il s’éteint, treize ans après avoir été écarté du pouvoir par Ben Ali. Basée sur les archives françaises et tunisiennes ainsi que sur de nombreux entretiens avec ceux qui l’ont côtoyé, cette biographie témoigne de la place unique que le Combattant suprême occupe dans...
Près de soixante ans après la fin de la guerre d'indépendance algérienne, cette vaste fresque de l'Algérie coloniale, replaçant la guerre d'indépendance dans le temps long – car c'est bien dans la longue durée que le conflit s'enracine – est plus que jamais essentielle pour mieux comprendre la situation actuelle de la France et de l'Algérie, ainsi que leurs relations depuis 1962. Dans ce cadre historique, cet ouvrage, écrit principalement par des historiens (algériens, français et d'autres nationalités), met à disposition les travaux les plus récents, qui tiennent compte des interrogations actuelles des sociétés sur ce passé en France comme en Algérie. Il montre comment l'histoire de ces deux pays et de ces populations s'est nouée, dans des rapports complexes de domination et de violence, mais aussi d'échanges, dans les contextes de la colonisation puis de la décolonisation. Enfin, ce livre interroge les héritages de ces cent trente-deux ans de colonisation qui marquent encore les sociétés.
Longtemps restées, pour l’essentiel, l’apanage des historiens du droit et des chartistes, les archives judiciaires suscitent désormais un intérêt bien au-delà de ces cercles spécialisés, en particulier chez les historiens en quête de nouveaux objets. Et d’Europe les travaux s’étendent désormais aussi aux colonies et aux protectorats, dont les archives sont progressivement accessibles. La présente étude sur La justice française et le droit pendant le protectorat en Tunisie s’inscrit dans ce mouvement de recherche global et particulier. Le système judiciaire du protectorat de la France en Tunisie (1883-1956) est ici étudié dans son ensemble, tant en ce qui concerne ses acteurs (statuts des magistrats) que le fonctionnement des institutions (hiérarchie des ordres judiciaires et contrôle). Les contributions des différents auteurs montrent comment la Tunisie a pu servir de laboratoire d’expérimentation, les autorités ayant instauré ce protectorat de manière empirique. Les auteurs s’interrogent également sur l’exportation vers d’autres pays, voire vers la Franc, de certaines solutions pragmatiquement dégagées à partir du cas tunisien.
Alors que la guerre fait encore rage en Syrie et que les sociétés de la rive sud de la Méditerranée hésitent entre protestation ouverte et crainte de la violence d'État, il importe de saisir la place qu'occupent les morts de guerre dans ces pays du Proche et du Moyen-Orient, où ils paraissent si intimement liés à la culture politique. À chaque fois, ici comme ailleurs, que ce soit lors d'assassinats politiques, lors de massacres accompagnant une guerre civile ou sur des champs de bataille, il faut que les morts de guerre fassent sens, pour que leur potentiel de destruction soit affaibli. C'est pourquoi ils sont si importants à étudier pour comprendre ces sociétés car ils nous informent sur la fabrique du social, sur ses dynamiques de cohésion comme sur les tensions qui la traversent, notamment à l'occasion des processus de construction mémorielle dont ils sont l'objet. Beaucoup de ces morts sont des civils ; tous sont dits « martyrs ». L'omniprésence de cette figure confère aux morts de guerre une charge de sacralité religieuse qui les rattache à des univers symboliques nourris d'imaginaires religieux, ici essentiellement sunnite mais aussi chiite ou...
Les études postcoloniales se sont imposées comme un courant important des études culturelles et de la recherche en sciences sociales de langue anglaise. Il est de plus en plus reproché à l'UNiversité française de le signorer, alors que des militants et des historiens engagés interprètent la crise des banlieues dans les termes d'une "fracture coloniale" plutôt que sociale. Ce mauvais procès n'est pas fondé. Il occulte toute une tradition d'écrits et de travux qui ont perpétué en France une pensée critique sur la colonisation. Surtout, les études postcoloniales restent prisonnières du culturalisme et du récit national dont elles prétendaient émanciper les sciences sociales. Leur reconsidération fournit l'opportunité d'ouvrir de nouvelles pistes de réflexion pour l'analyse de l'Etat, au croisement de la science politique, de l'histoire, de l'anthropologie et de l'économie politique.
Voici une injonction pour la société musulmane de faire l'histoire. Assez peu reconnu à son époque et encore largement méconnu aujourd'hui, l'intellectuel algérien Malek Bennabi (1905-1973) a pourtant fait une entrée remarquée dans la vie intellectuelle en Algérie avec sa notion de " colonisabilité " en 1949. Il se fera connaître ensuite dans le monde musulman notamment avec ses définitions fonctionnelles de la culture et de la civilisation. Néanmoins, sa conception réformiste de la religion, nommée " idée religieuse " et ayant une fonction sociale, a été très peu analysée. Or, elle est la clé de voûte de la compréhension de la pensée de Bennabi. Pour lui, " l'idée religieuse " doit être une idée vécue comme une " vérité travaillante ", authentique avec l'islam et efficace dans le monde moderne. Il mélange des savoirs issus à la fois de la Tradition musulmane et des sciences humaines et propose de connecter l'islam authentique avec l'esprit technique cartésien. Ainsi, dans un contexte de décolonisation, Bennabi veut réaliser, par le déploiement moral et social de " l'idée religieuse " un projet de société pérenne, prospère et ouvert sur la...
Depuis le milieu du XIXe siècle, la presse française a intégré le fait sportif. Plus encore, elle a contribué à sa structuration, à son développement et à ses nombreuses inflexions. Dans le florilège de titres qui compose la presse, ceux appartenant à la sphère communiste s’emparent à la fin des années vingt de ce sujet pour en faire un élément à part entière des lignes éditoriales. Ce sont ces mécanismes, la place significative du sport dans la presse généraliste nationale et régionale, la création d’une presse sportive spécialisée et sa disparition que nous avons souhaités mettre à jour dans le cadre de ce recueil. D’abord opposés à une entreprise qualifiée de « bourgeoise » puis convaincus de sa diffusion, les journaux se révèlent parfois critiques, souvent propagandistes et porteurs d’un discours militant. En concurrence dans le paysage médiatique, ils se saisissent du phénomène social qu’est le sport pour mieux faire fructifier leur idéologie et leur audience. Les titres contribuent ainsi à construire une culture fondée sur des croyances collectives, sur des idéaux, sur un projet de transformation sociale, sur une conception ...
Si l’exclusion des indigènes de la participation politique dans le monde colonial est aujourd’hui largement connue et expliquée, nous en savons par contre bien moins sur l’accession des populations issues du peuplement des colonies au statut de citoyens, et dans quels contextes et conditions, ils ont su développer un sentiment d’appartenance à l’État-nation, fût-il colonial. C’est cet angle-mort de la connaissance sur l’époque coloniale que cet ouvrage prétend éclairer. Comprendre, à partir des deux cas exemplaires de colonies de peuplement françaises que furent l’Algérie et la Nouvelle-Calédonie, comment les Français d’Algérie et les Caldoches sont devenus citoyens. Pour cela, cette étude revient sur les classifications juridiques produites au sein de l’État colonisateur (ethniques ou confessionnelles) et réfléchit à leurs sens pour identifier les populations. Cette démarche implique de repenser la sociologie historique de la citoyenneté en contexte colonial. En effet, tandis qu’en métropole l’apprentissage de la citoyenneté repose sur la promotion d’une participation politique individuelle, libre, éclairée et coupée des...
La France en Algérie... Une histoire longue et douloureuse, dont les conséquences se font encore sentir dans les événements qui touchent les deux pays, liés pour le meilleur et pour le pire depuis près de deux siècles. Mais sait-on vraiment comment tout a commencé ?Du débarquement de l'armée d'Afrique à Sidi Ferruch, en 1830, jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale, l'auteur raconte les étapes de l'établissement de la France en Afrique du Nord : la guerre et la reddition d'Abd el-Kader ; l'arrivée et l'installation des premiers colons ; l'utopie du « royaume arabe », que Napoléon III ne sait pas imposer ; puis, après 1870, l'action de la République qui croit consacrer l'Algérie française.Pour les Algériens d'aujourd'hui, cette période est celle d'une très dure conquête, de la perte de leurs meilleures terres, de l'installation d'un régime oppressif et injuste. Les Français la méconnaissent trop souvent, quand ils n'en rejettent pas les fautes sur les seuls colons. Cependant, en 1914, le système colonial paraît solide, fondé sur une administration efficace, une certaine collaboration des élites musulmanes, le dynamisme des colons et la...
L'auteure a vécu son enfance au Maroc, à Agadir, avant le tremblement de terre du 29 février 1960. Le doux souvenir qu'elle a gardé de cette petite ville et de sa région l'a incitée à partir à la recherche du temps passé et à faire revivre le Souss el-Aqça des anciens auteurs par les souvenirs, la mémoire et l'histoire. Agadir se trouve en ce lieu étonnant où l'Atlas occidental et le soleil au couchant se joignent à l'océan. Réputé depuis toujours pour sa fertilité, sa richesse, exposé à toutes les convoitises, le Souss a fait preuve d'indépendance en marge du pouvoir central, se constituant parfois en principautés éphémères. Si ses populations laborieuses ont été pendant des siècles préservées des influences extérieures, elles ont néanmoins établi des relations commerciales privilégiées avec le Sahara et la prestigieuse Sijilmassa, grand lieu de passage des caravanes transportant l'or du Soudan. Agadir fut peut-être un site préhistorique, probablement un comptoir phénicien mais pendant des siècles un simple village de pêcheurs. Occupée par les Portugais qui créeront le bourg fortifié de Santa-Cruz au XVIe siècle, elle sera le port des...
Ce livre se veut une introduction aux contextes social, politique, litteraire et plus largement culturel du monde francophone hors de France. Il traite en particulier le role et le statut de la langue francaise - dans le passe (grandes decouvertes, colonisation) et dans le present : Quels sont les domaines d'utilisation du francais ? Par quelles parties de la population est-il parle ? Quels sont ses rapports avec les langues locales/nationales ? Quel sera son avenir face a ces langues et face a l'anglais, la premiere langue mondiale ? Les reponses a ces questions se trouvent, entre autres, dans une description des divers contextes du francais - une description que les auteurs ont voulu plus sobre et plus realiste que celles qu'on rencontre souvent dans le cadre du mouvement politique de la Francophonie. Le livre s'adresse a tous ceux qui souhaitent s'informer de plus pres de ces questions et inclure dans leurs references geoculturelles le monde d'expression francaise hors de France : les enseignants et etudiants des facultes des sciences humaines et sociales, les professeurs de francais des colleges et lycees, comme aussi le public general. Les auteurs sont specialistes de trois...
English summary: Colonial history is the focus of current debates and controversies in France, but also in Germany. If one looks beyond the political debates, the strong upturn noted in international research on the colonial history of the past twenty years becomes visible. Among the many publications, there are, however, very few that take into account comparative perspectives: In collaboration with young historians from Germany and France, a comparison of the methods and results of colonial history and an examination of the treatment of the respective other country provides a panorama of a century of German and French colonial policy and practice. The military apparatus, the internal security forces, but also scientists, economists, religious groups and journalists are the actors in this story. Furthermore, forms of violence and oppression are examined closely. Although the French and German colonial rule differed in their temporal and spatial extension, the juxtaposition of colonial projects and their implementation help expose the logic of the colonial experience. German and French text. German description: Die Kolonialgeschichte steht im Mittelpunkt aktueller Debatten und...
" Producteurs de savoir ", Germaine Tillion, Jacques Berque, Jean Servier et Pierre Bourdieu furent aussi des acteurs de la guerre d'indépendance algérienne. Ethnographe et résistante, Germaine Tillion s'engage dès 1955 contre ce qu'elle nomme la clochardisation des populations algériennes, s'oppose aux violences de la guerre et apporte finalement son soutien à la politique du général de Gaulle. Ancien administrateur colonial et professeur au Collège de France, Jacques Berque défend dès 1956 la création d'une nation algérienne, considérant les décolonisations comme la nouvelle phase d'une révolution anthropologique devant entraîner, via l'avènement du Tiers monde, l'unification de l'humanité dans sa diversité. Après sept années d'enquêtes ethnographiques, Jean Servier s'engage pour la défense de la souveraineté française en Algérie, offrant à plusieurs reprises son expertise aux autorités coloniales. Récemment agrégé de philosophie et envoyé en Algérie pour son service militaire, Pierre Bourdieu choisit d'étudier l'impact des politiques coloniales sur les populations algériennes, avant de prendre parti pour l'indépendance. En proposant de...
De la bataille de Poitiers aux croisades, des échanges intellectuels du Moyen Age à l'orientalisme, de la colonisation à la guerre d'Algérie jusqu'aux débats actuels sur l'immigration, plus de soixante-dix spécialistes, historiens ou grands témoins retracent treize siècles d'une histoire politique, sociale et culturelle tumultueuse et captivante. " C'est l'histoire culturelle qui domine ici, écrit Jacques Le Goff dans sa préface, et plus largement une histoire de l'imaginaire qui nous livre les fluctuations de l'image de l'Autre... Il s'agit de faire passer le musulman de la situation d'Autre à celle de concitoyen à part entière. Il reste sans doute un long chemin à parcourir, et l'éclairage de l'histoire depuis le Moyen Age y est nécessaire. " Un ouvrage de référence unique, passionnant et richement illustré.
Voici un livre d'histoire qui ne ressemble à aucun autre. Ecrit à chaud en 1952, alors qu'en Tunisie et au Maroc l'épreuve de force menaçait et que régnait en Algérie selon les spécialistes officiels " une extraordinaire quiétude ", il fait le point sur l'aboutissement d'un siècle de système colonial et décrit la succession d'occasions manquées qui entraînera une décolonisation violente et traumatique. Livre d'histoire immédiate, considéré en France et à l'étranger comme un ouvrage de référence, il conserve un demi-siècle après sa parution une présence saisissante par sa lucidité, l'honnêteté de ses choix et la vivacité de son style. Il demeure aujourd'hui encore une synthèse inégalée de l'histoire du Maghreb, indispensable à quiconque veut comprendre en profondeur les réalités maghrébines.
Le 25 juin 1940, l'armistice signé par la France avec l'Allemagne et l'Italie entre en vigueur. À Alger, les appels à la continuation de la lutte dans l'empire colonial n'ont plus lieu d'être. Le régime du maréchal Pétain peut étendre son emprise. La Révolution nationale, qui prétend créer un " homme nouveau " et lutter contre l'" anti-France ", peut s'épanouir, jusqu'au débarquement américain de novembre 1942. Voici le récit de cette période encore mal connue. Elle n'est pas une simple parenthèse : se pencher sur les prolongements de la Révolution nationale outre-mer permet en effet d'enrichir le débat sur la nature et les pratiques du régime de Vichy. Cela éclaire aussi une étape souvent occultée de l'évolution de la société coloniale, qui annonce les affrontements à venir. Jacques Cantier enseigne à l'université de Toulouse-Le-Mirail.
Originaire de Sétif, l'auteur s'est penché sur l'histoire des évènements de mai 1945. Il a consulté les archives françaises, algériennes, helvétiques et anglo-saxonnes pour élaborer le résultat d'une longue enquête, comparant les versions et les explications, le rôle des différentes institutions politiques et religieuses, l'implication des autorités civiles et militaires.
La liste exhaustive des ouvrages disponibles publiés en langue française dans le monde. La liste des éditeurs et la liste des collections de langue française.
De 1830 à 1950, de Louis-Philippe à Jacques Chirac, d'hier a aujourd'hui, la France a toujours fait appel à la population de ses anciennes colonies pour participer à des guerres qu'elle avait initiées, pour se défendre contre des assaillants étrangers, pour aider des peuples amis. En particulier, elle demandait le soutien aux tirailleurs algériens. Pour leur professionnalisme et leur talent reconnu en combat et en stratégie. Mais aussi - surtout ? - pour être en première ligne quand l'ennemi frappe. Et protéger les soldats français. Une réalité horrible, mais une réalité historique sur laquelle revient l'auteur dans son nouveau livre, à lire, à conserver, à ne pas oublier.
Pendant plus d'un siècle, la France a occupé l'Algérie, d'abord terre de conquête, puis espace de colonisation. Cette colonisation s'est accompagnée, immédiatement, d'un effort intense de connaissance de la société algérienne et du pays par des militaires et des administrateurs tout d'abord, relayés à la fin du XIXème siècle par des universitaires. Ce travail important a-t-il été une recherche désintéressée de " l'autre ", ou bien a-t-il été assujetti aux besoins de la colonisation et du pouvoir colonial, ou aux interrogations de la société française ? Les objets de la recherche sont-ils prédéterminés, orientés par les intérêts et les valeurs de la société dominante ? Et les mouvements mêmes de la société métropolitaine et algérienne, coloniale et colonisée, et notamment la lutte de libération nationale algérienne, sont-ils visibles dans les choix des objets de recherche ? C'est à ces questions que tente de répondre cet ouvrage, en s'appuyant sur une analyse de discours serrée des thèses soutenues en Droit et en Lettres sur l'Algérie pendant l'époque coloniale, tout en mettant en perspective à la fois l'histoire de l'université et des ...
Qu’est-ce qu’un notable colonial ? Quels sont ces Français qui, sous l’égide de l’administration, exercèrent leur influence dans les protectorats tunisien et marocain jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale ? Comment caractériser et éclairer les rapports de force et de pouvoir qui se nouèrent, de la fin du XIXe siècle à la fin des années 1930, entre une communauté expatriée et une administration d’importation à l’intérieur d’un espace touché par l’expansion coloniale ? Élus ou désignés, citadins ou ruraux, des Français s’impliquèrent dans la vie publique et la gestion économique de la Tunisie et du Maroc. Ils étaient propriétaires agricoles, avocats, entrepreneurs, journalistes ou négociants ; autour des Résidents et des fonctionnaires coloniaux, ils constituèrent un pilier incontournable du système colonial. Pour dessiner les contours de ces figures disparues, David Lambert explore les dimensions du concept de notable, qu’il construit sans s’interdire ni intrusions fécondes dans le champ des sciences humaines ni parallèles avec d’autres périodes historiques. Il parcourt ensuite les archives françaises, tunisiennes...
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