Pindare et les poètes de la célébration (3). Ronsard et les poètes de la monarchie
Auteure: Jean Ygaunin
Nombre de pages: 190
L’œuvre de Pindare, telle qu’elle a été transmise au-delà du monde grec, apparaît aux poètes capables de la lire, d’en analyser les éléments et d’essayer de rivaliser avec elle, comme la forme la plus parfaite d’une certaine poésie. Sur le plan des êtres, c’est un monde où dieux, héros et hommes sont rangés par clans, comme dans un monde aristocratique, selon une hiérarchie de la gloire octroyée par le Maître des dieux. Le poète, marqué d’un signe divin dès sa naissance, a conscience du rôle de porte-parole des événements ou des aspirations d’une époque, tantôt dans le monde aristocratique, tantôt dans le peuple, ou celui d’intermédiaire entre le monde divin et le monde humain, par la prière, comme le prêtre, par la connaissance de la volonté divine, reçue directement, comme le prophète. Il a la certitude que la poésie, langage parfait, apporte l’immortalité à la fois au poète et à celui ou à ce qu’il chante : l’éloge d’un notable de son temps, est lié à la conviction que cette postérité sera plus durable que celle des inscriptions sur les monuments. Le « grand lyrisme » est exaltation. Sur le plan des idées,...