
Voici sans doute, enfin, la première étude d'importance sur l'histoire vraie romancée de la liaison de Barbey d'Aurevilly avec Vellini, une volcanique espagnole dont Barrès devait nous laisser cette remarque lapidaire qui passa à la postérité : « Barbey d'Aurevilly : un livre, Une vieille maîtresse ». L'auteure Julie Conton aborde ici, dans cette remarquable critique littéraire, la problématique de l'Eros chez Barbey et la développe en l'enrichissant, en une multiplicité de réflexions autour de la transgression, de la violence et du sacré, de la passion et de la fatalité. Le duo Gérard et Julie Conton brossent également un portrait astrologique de ce grand méconnu du XIXème, portent un regard singulier et intrigant sur les synchronicités temporelles autour d'Une vieille maîtresse, et révèlent par-là même les stupéfiantes connexions géométriques liant Barbey d'Aurevilly aux acteurs qui jouèrent les personnages de son roman au cinéma et à la radio. Les liens entre Vellini et Carmen, les deux bohémiennes andalouses, mais aussi entre Une vieille maîtresse et Tristan et Yseult, sont ici abordés dans une approche des plus novatrices. Cette étude...
« Allumer une poudrière sous les pieds des sots » : c’est en ces termes que Barbey d’Aurevilly, qui de 1832 à 1887 rédigea plus d’un millier d’articles pour la presse, résumait son ambition. Défenseur de la tradition catholique et monarchiste, prompt à dénoncer la décadence des moeurs, les coteries littéraires et la médiocrité intellectuelle de ses contemporains, ce connétable des lettres contribua aussi à façonner la légende noire du journalisme : pour lui, l’entrée dans l’ère des médias – marquée par le triomphe du conformisme et du commérage au détriment de l’indépendance et du débat d’idées – fut avant tout un désastre pour l’esprit.Offrant une sélection d’articles rédigés d’un bout à l’autre de sa carrière et traitant des sujets les plus variés, ce volume invite à découvrir l’oeuvre critique d’un polémiste hors pair, qui entendait dresser « l’inventaire intellectuel du XIXe siècle ».
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
On ne peut guère lire L'Ensorcelée sans avoir présents à l'esprit les partis pris idéologiques dont émane l'œuvre. Âpre et virulent défenseur du trône et de l'autel, Barbey d'Aurevilly ne fait pas mystère de ses engagements et émaille son récit de multiples sentences qui vouent aux gémonies la Révolution et ses partisans impies. Traversé de contradictions, pétri de mythes et riche de la polysémie de ses somptueuses images, le roman est toutefois bien autre chose qu'un manifeste univoque : Je viens de relire ce livre qui m'a paru encore plus chef-d'œuvre que la première fois, écrivait Baudelaire à Poulet-Malassis le 13 novembre 1858.
Est-il surprenant que l’un des premiers recueils de Littérature française pure proposés au lecteur par la Société des Publications de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Caen soit consacré à Barbey d’Aurevilly ? Au temps où Barbey était un des galeux des manuels scolaires, et même le rat pesteux mis en quarantaine — avec un Lautréamont ou quelque Villiers de l’Isle-Adam — par certaines Littératures, où on l’aurait accusé si on en avait parlé, de propager tantôt le virus du mauvais style, et tantôt les bacilles de sentiments extravagants et dangereux, l’Université de Caen s’honora, dès 1902, en accueillant la belle Thèse d’E. Grêlé sur Barbey d’Aurevilly, sa vie, son œuvre. Quand elle saisit la première occasion possible de publier soixante et quelques années plus tard, l’hommage multiple formulé en toute conscience scientifique, mais aussi en toute liberté et en toute ferveur, par le Professeur de Littérature française moderne et contemporaine et deux des meilleurs chercheurs de la Section qu’il dirige, — la Faculté éprouve au contraire la joie de continuer une tradition, et la satisfaction de remplir ce qui lui...
Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis Jules Barbey d’Aurevilly (1808-1889) a vécu de son métier de journaliste plus que de son œuvre proprement littéraire. Une trentaine de volumes rassemblant ses critiques de livres, de pièces de théâtre, ses articles polémiques furent publiés, en grande partie après sa mort. Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Les Diaboliques de Jules Barbey d'Aurevilly Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre. A propos de l’Encyclopaedia Universalis : Reconnue mondialement pour la qualité et la fiabilité incomparable de ses publications, Encyclopaedia Universalis met la connaissance à la portée de tous. Écrite par plus de 7 200 auteurs spécialistes et riche de près de 30 000 médias (vidéos, photos, cartes, dessins...), l’Encyclopaedia Universalis est la plus fiable collection de référence disponible en français. Elle aborde tous les domaines du savoir.
Qu’elle soit décrite, commentée ou interrogée, la parole relève dans les romans et les nouvelles de Jules Barbey d’Aurevilly d'un traitement si privilégié qu’il faut reconnaître en elle l’une des obsessions de cette œuvre : dans les récits, (se) parler – ou non – fait toujours l'objet d'un investissement décisif. Ce qui se dit, la manière dont cela est énoncé, les raisons pour lesquelles on s’exprime et les conséquences pour celui qui entend, tout ce qui ressortit à la parole revêt dans les fictions aurevilliennes une importance trop grande pour ne pas déterminer aussi bien leur écriture que leur réception. Au coeur même des enjeux narratifs, esthétiques et inconscients des textes, elle exerce sur toute chose une fascinante tutelle. Car, dans cet univers romanesque-là, il n’est pas de liberté : on peut dénier sa force, masquer son influence, se révolter contre son pouvoir, la parole reste ce à quoi tout est assujetti. Dès lors, l’ambition du travail de Laurence Claude-Phalippou consiste à donner une nouvelle actualité à l’intuition de Julien Gracq : « Il ne s’agit pas de défendre Barbey – il n’en a pas besoin – il...
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
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Biographie de J. Barbey d'Aurevilly qui évoque l'écrivain, le journaliste et le théoricien du dandysme dans sa fougue et son esprit, remettant en avant une oeuvre littéraire marquée par la foi et le péché. A l'occasion du bicentenaire de la naissance de l'auteur des "Diaboliques".
"Pascale Auraix-Jonchière (CELIS) et France Marchal-Ninosque (Centre Jacques-Petit) recueillent dans ce volume les actes d'un colloque qui s'est tenu au printemps 2008 à la MSH de Clermont-Ferrand. Ce colloque, "Barbey et l'esthétique", avait pour objectif d'envisager les rapports, souvent polémiques, que Barbey entretient avec les discours sur l'esthétique, avant de faire retour sur les principales caractéristiques de son écriture. Durant ces journées, s'est dégagée une ligne de force : qu'il s'agisse de critique, d'écriture intime ou de création romanesque, la pensée de Barbey s'articule autour de la notion féconde de paradoxe. Cet ouvrage met en regard les réflexions de l'écrivain et certaines des données d'une "esthétique en acte" et d'une authentique poétique." (source : 4e de couverture)
This work gives a view of Barbey d'Aurevilly's esthetics in the novel: his relation to realism, to fantasy, to the grotesque, to the sublime and to the question of exemplarity. Barbey d'Aurevilly's ambition is rooted in anti-modernism.
L'antimodernité est dans l'air du temps. Lorsque, dans les années soixante du XXe siècle, Jacques Petit a redonné sa chance à Barbey d'Aurevilly, il lui a fallu du courage : le catholique et monarchiste qui avait systématiquement pris ses contemporains à rebrousse-poil n'était plus généralement considéré que comme un matamore carnavalesque, un excentrique caricatural et le contrair e même d'un écrivain à prendre au sérieux. Deux cents ans après sa naissance, les choses ont bien changé. Barbey a vu son statut spectaculairement réévalué et s'est retrouvé en phase avec certaines des préoccupations de la modernité, tant par la violence sexuelle d'une fantasmatique intensément assumée que par les ruses d'une écriture d'une extrême sophistication. Nul ou presque ne partage ses idées, mais son art recueille désormais un large assentiment. Le colloque dont on trouvera ici les Actes se propose de s'interroger sur ce paradoxe : alors que la contradiction aurevillienne s'est mise au service des valeurs en déclin ou carrément obsolètes, jamais elle n'a paru plus attachante qu'aujourd'hui, voire plus nécessaire, jusque dans sa flamboyante impuissan ce et sa...
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