Cet ouvrage rassemble des contributions d'analystes sur la production romanesque de Tierno Monénembo, les procédés qui concourent à l'écriture, les choix culturel, littéraire, politique et idéologique des oeuvres. Malgré la diversité apparente des lectures, les différentes contributions se croisent, se recoupent en des points essentiels et dévoilent l'universalité du discours de Monénembo. Les études s'intéressent en particulier aux liens entre écriture, fiction et histoire. Monénembo se positionne comme le témoin des traces de l'histoire, des réalités de son temps, des soubresauts qui ont secoué l'Afrique et surtout son pays la Guinée. En de telles orientations, les oeuvres sont envisagées comme des témoignages, la mémoire de l'histoire et des temps modernes. L'imaginaire de Monénembo explore des espaces géographiques et culturels variés. Par les lieux de production des oeuvres, les déplacements des personnages, il s'exprime ainsi chez Monénembo une volonté de transcender les barrières géographiques, ethnologiques, sociologiques et raciales. Son écriture non réductible à un ancrage territorial, se révèle transnationale et transculturelle.
Roman d'aventures africaines, critique sociale et chroniques d'un Africain ayant acquis un bagage culturel et social, de retour au pays. Une nouvelle querelle des Anciens et des Modernes, version noire.
Au Rwanda, Faustin Nsenghimana, né d'un père hutu et d'une mère tutsi, est l'aîné de quatre enfants. Son père, Théoneste, considéré comme l'idiot du village, lui a appris à voir clair : c'est-à-dire, à s'accommoder de tout. Il a treize ans lorsque des hommes entourent les collines de Nyamata et exhortent les gens à aiguiser les machettes et les couteaux. Ses parents sont massacrés, il prend la fuite, mène une vie errante et misérable pendant des mois. Et lorsqu'enfin il retrouve ses frères et sueurs, sa vie est de nouveau bouleversée... Usant de la fiction romanesque pour évoquer le génocide rwandais, Tierno Monénembo place ce personnage de jeune garçon, fuyard, orphelin, pensionnaire et prisonnier, au c'ur d'une tragédie qui secoua tout le continent africain.
Au début des années 1880, Aimé Victor Olivier, que les Peuls appelleront Yémé et qui deviendra le vicomte de Sanderval, fonde le projet de conquérir à titre personnel le Fouta Djalon et d'y faire passer une ligne de chemin de fer. On a presque tout oublié de lui aujourd'hui : il fut pourtant un précurseur de la colonisation de l'Afrique de l'Ouest, ses aventures faisaient le régal des gazettes de l'époque. Au cours de ses cinq voyages successifs, Sanderval parvient à gagner la confiance de l'almâmi, le chef suprême de ce royaume théocratique qu'était le pays peul, qui lui donne le plateau de Kahel et l'autorise à battre monnaie à son effigie. De ce personnage haut en couleurs, Tierno Monénembo nous offre une foisonnante biographie romancée. L'épopée solitaire d'un homme, Olivier de Sanderval, qui voulut se tailler un royaume au nez et à la barbe de l'administration française... et des Anglais. Tierno Monénembo, né en Guinée, a choisi l'exil dès 1969. Il a publié de nombreux romans au Seuil, depuis Les Crapauds-brousse qui l'a révélé en 1979, jusqu'à L'Aîné des orphelins (2000) et, plus récemment, Peuls (2004).
Loin de l'Afrique idéalisée, Tierno Monénembo - figure majeure de la littérature francophone contemporaine - est un écrivain de l'exil, très marqué par les turbulences de son siècle. Dans ses romans, il raconte l'histoire de son pays, la Guinée et, plus largement, celle du continent africain. Une histoire trouble et incertaine où les temps funestes de la colonisation ne masquent pas les difficultés de l'indépendance. Restituant les récits dans leur contexte historique et politique, Noémie Auzas s'attache à retrouver la signification profonde d'une oeuvre foisonnante en tissant les nombreux liens entre cette Afrique malmenée - tous les personnages vivent dans la précarité et l'errance - et le courant baroque européen caractérisé par le mouvement, la fluctuation et l'indistinct. Etudiée avec brio, cette rencontre de l'Afrique et du baroque se révèle particulièrement féconde car elle nous permet d'appréhender l'oeuvre de Monénembo comme un parcours initiatique, en nous menant de la surface instable à la profondeur mémorielle, et en nous invitant ainsi à ne pas demeurer un lecteur "aux-paupières-de-chouette."
Tout commence en lisière de la forêt des Vosges, un jour de 1940, quand un père et son fils partis cueillir des champignons tombent par hasard sur un " pauvre nègre " endormi au pied des arbres. Conduit au village, ce jeune Guinéen adopté en France à l'âge de 13 ans, à la fois austère et charmeur, y fera sensation. Il saura enflammer les cœurs, s'attirer des protections. Mais ce n'est qu'un début : en 1942, il entre en contact avec la Résistance et crée un des premiers maquis de la région. Lancés sur ses traces, les Allemands l'appelleront " le terroriste noir ". Qui a trahi Addi Bâ ? Une de ses nombreuses amantes ? Un collabo professionnel ? Ou tout simplement la rivalité opposant deux familles aux haines séculaires ? À travers cette figure fascinante, c'est tout un pan méconnu de notre histoire qui défile : ceux que l'on appelait les tirailleurs sénégalais. C'est aussi la vie quotidienne de la population des Vosges, évoquée par Tierno Monénembo avec une verve irrésistible... comme s'il s'agissait d'un village africain. Né en Guinée en 1947, Tierno Monénembo a reçu le prix Renaudot pour son dernier roman, Le Roi de Kahel (2008). Son œuvre,...
Ignacio Rodríguez Aponte, un Noir de La Havane, gagne sa vie en allant cueillir à l'aéroport les gringos pleins aux as et les Européens romantiques. Un jour, Ignacio récupère à sa descente d'avion un certain El Palenque, venu rôder sur les traces de sa propre histoire qu'il ignore. Natif de Guinée, ses racines maternelles sont ici. Tout a commencé un matin lointain des années cinquante, quand les " barbus " de Fidel Castro pourchassés par les troupes de Batista trouvent refuge sur le domaine agricole du grand-père Alfonso. Une amitié bourrue naît entre les deux hommes et le grand-père obtient, de la main de Castro, une lettre signée lui garantissant dans le futur paradis communiste la propriété privée de son domaine... C'est cette lettre qui vaudra tous les ennuis du monde à la jeune et belle Juliana, et aussi sa passion amoureuse pour un saxophoniste guinéen, beau garçon aux manières de brute. Tierno Monénembo nous entraîne dans une aventure foisonnante où le malheur se noie dans les rythmes de la salsa, les ondulations des corps et le rhum à flots. Un hymne aux origines africaines de Cuba. Né en Guinée en 1947, Tierno Monénembo a connu un vif...
Les études réunies dans ce volume portent sur des textes littéraires contemporains de langue française qui résultent d'une situation de contact culturel et elles s'interrogent, de manière explicite ou implicite, sur ce phénomène. Elles visent à relever le potentiel créatif inhérent à une situation de contact culturel et analysent les stratégies narratives qui inscrivent la migration dans le texte littéraire.
Etudes critiques par Amina Bekkat. Tierno Monémembo : Auteur guinéen dont l'oeuvre s'oriente autour de deux axes, l'impuissance des intellectuels en Afrique et la vie des africains en exil. L'Aîné des orphelins est l'histoire d'un jeune garçon condamné pour meurtre dans le Rwanda du génocide.
Ponti/Ponts est une revue en libre accès révisée par des pairs, qui se veut un haut lieu de rendez-vous des cultures francophones: du Québec et du Canada à l’Afrique subsaharienne, de la Belgique aux Caraïbes, du Maghreb à la Suisse et au Val d’Aoste, aux autres îles francophones dispersées partout dans le monde, toute la francophonie est conviée à cette rencontre, qui en est une de connaissance, de reconnaissance, de confrontation.Chaque numéro de la revue, qui paraît une fois par an, présente des études critiques, des textes de création et un vaste répertoire de notes de lecture concernant les œuvres linguistiques, littéraires, culturelles des différents espaces francophones. Les essais critiques et les textes de création sont réunis dans un dossier thématique, qui peut inclure aussi des études linguistiques; celles-ci peuvent porter même sur des sujets libres.
Cet ouvrage au titre ambitieux constitue moins un état des lieux qu'une interrogation sur un genre protéiforme dont l'expansion semble illimitée et qui occupe de plus en plus la scène littéraire. La première question concerne la notion de francophonie elle-même, ensemble hétérogène et extrêmement complexe. En effet, comment désigner les diverses littératures francophones sans les marginaliser ou les exclure, tout en prenant acte de leur statut singulier? L'écrivain francophone doit composer avec la proximité d'autres langues, avec une première deterritorialisation constituée par le passage de l'oral à l'écrit et avec cette autre créée par des publics immédiats ou éloignés. Condamné à penser la langue, il doit aussi penser les formes par lesquelles le monde se donne à voir ; son oeuvre, en jouant sur les codes des différents horizons culturels, devient une reconfiguration de la littérature. Qu'apporte le roman francophone à la forme roman? Quels en sont les modèles et de quelles manières s'y inscrit le palimseste? Quels types de rapports se sont créés entre ce genre d'origine européenne et les nouvelles littératures de langue française? Quelles...
Construit à partir de l'essentiel de l'oeuvre romanesque de Tierno Monénembo, cet essai met en exergue l'implicite d'une trentaine d'années d'écriture et de vie littéraires en explorant les principales instances narratives. Ainsi, le lecteur découvre, dans chaque page, dans chaque paragraphe et dans chaque roman les fragments du mythe personnel de l'écrivain qui apparaissent progressivement comme les pièces d'un puzzle. Toute la subtilité de la langue française et du talent de l'écrivain résident dans la mise en scène de la technique romanesque. Cette analyse psychocritique de l'oeuvre littéraire de Monénembo se veut avant tout être une étude portant sur la psychologie des personnages principaux. Elle tâche donc de mettre en exergue le malaise identitaire de ces personnages et celui de l'exilé. Somme toute, face aux traumatismes sociopolitiques, les personnages désemparés éprouvent la nostalgie du royaume d'enfance. Cette présence récurrente dans l'oeuvre romanesque n'est pas anodine. Elle résulte d'un passé troublant apparaissant obstinément et parfois inconsciemment dans les récits des narrateurs. Ces derniers s'inspirant en général de l'univers...
This annual French XX Bibliography provides the most complete listing available of books, articles, and book reviews concerned with French literature since 1885. Unique in its scope, thoroughness, and reliability of information, it has become an essential reference source in the study of modern French literature and culture. The bibliography is divided into three major divisions: general studies, author subjects (arranged alphabetically), and cinema. Number 59 in the series contains 12,703 entries. William J. Thompson is Associate Professor of French and Undergraduate and Interdisciplinary Programs in the College of Arts and Sciences at the University of Memphis.
Cet ouvrage a pour objectif de comprendre et d'expliquer les préoccupations de Tierno Monénembo concernant les exilés : dénonciation des souffrances que ceux-ci endurent ; ferme condamnation des pouvoirs autoritaires et des régimes dictatoriaux en Afrique, qui sont responsables de la situation ; plaidoyer pour que les peuples africains retrouvent la paix et la liberté, afin de jouir du fruit de leur labeur et mener une vie décente. La diversité de l'expérience exilique des personnages et la variété de la technique d'écriture de l'auteur font de la production romanesque de Tierno Monénembo une oeuvre à valeur universelle.
Cet essai, bâti à partir des sept premiers romans de Tierno Monénembo, entreprend une mise en relief des stratégies narratives au-delà d'une simple technicité scripturale. Son roman n'est pas neutre face aux monstres politiques et sociaux et tourne aussi en dérision ces peuples confiant leur destin et leur gestion sur la foi d'un simple sourire ou du bagout de l'homme politique. Cette démarche convoque ainsi une écriture de l'excès qui convertit le paradigme du réalisme cru du roman africain en un paradigme de l'hyperréalisme.
The annual French XX Bibliography provides the most complete listing available of books, articles, and book reviews concerned with French literature since 1885.
"Sa-saye, vagabond! Comment, diable, es-tu monté de l'état de chien errant à celui de bâtisseur d'empires? Tes premières traces, tu les as laissées dans le Tékrour. Cet État rivalisa avec le Ghana, jusqu'à son occupation par le Mali au XIIIe siècle. Ton peuple de bohémiens connut alors le supplice du bâton et du fer. La délivrance ne viendra qu'au XVIe siècle. Un sauveur émergea de ta nuit. Son nom: Koly Tenguéla. En 1512, il se débarrassa du joug malien et se tailla un immense État. Ce redoutable empire des Dényankôbé, c'est le centre de ta mémoire, le pivot de ton remuant passé. Il durera jusqu'en 1776. Mais au moment où ce récit commence, tes pouilleux d'ancêtres vivaient à la merci des chefs sédentaires, sous l'effet de leurs propres chicanes. Les chicanes, vous ne connaissez que ça, bande de mauvais coucheurs! Vous vivez de chicanes et d'errances. C'était déjà ainsi, bien avant votre séjour dans le Hoggar, bien avant votre traversée du Fezzan, bien avant votre départ du pays mythique de Héli et Yôyo, au bord du Nil..." Tierno Monénembo raconte l'épopée des Peuls dans une langue somptueuse et familière. On songe à ces oeuvres comme le...
La question de l'exil est récurrente dans l'oeuvre de l'écrivain guinéen Tierno Monénembo. Elle renvoie dans la fiction à des situations précises : la réalité d'un pouvoir oppressif qui fait fuir le personnage, la recherche des racines. Au delà de ces différentes situations, l'auteur raconte le périple d'un moi écrivant et écrit marqué par cette confrontation avec la pluralité des univers traversés, l'autre et soi-même. Le but de notre analyse, c'est de rendre la complexité de cette démarche mais surtout d'interroger ces différentes postures du moi exilé. La posture la plus évidente serait la reconquête de la liberté à travers l'exil mais il s'agit aussi d'avancer l'hypothèse que cette position désenclave d'une certaine manière le regard en ouvrant le projet d'écriture à la variété des mondes. Dans le cas précis des littératures africaines , cet exil, quoique douloureux, permet à l'écrivain d'aller au-delà du cercle communautaire, touchant ainsi sa part d'universel.
Voici la première publication en peul/français du royaume de Gabou affronté au royaume du Fouta. Les événements furent si tragiques (la guerre qui provoqua la chute du royaume mandingue) qu'on en conserve la date : 1867. Voici la première épopée qui en offre la "vision peule". Le royaume de Gabou (15e-19e siècle) comprenait le sud-est du Sénégal, l'est de la Guinée Bissao et le nord de la Guinée Conakry. La vision peule et musulmane transforme cette épopée dynastique en épopée religieuse, et donc ici en djihad sous l'égide d'Allah et de son prophète.
Tout écrivain est un lecteur et tout lecteur est un critique. Avons-nous lu est le résultat de plusieurs années d’étude du roman contemporain, principalement français. Il y a trois parties : Le Figaro littéraire, Marianne et Nice-Matin, les journaux où ces textes on paru entre 2001 et 2009. J’ai essayé de ne pas être trop gentil quand j’étais gentil et de ne pas être trop méchant quand j’étais méchant, mais j’ai échoué. La littérature n’est pas un jouet, c’est un jeu. On ne la possède pas, c’est elle qui nous a. Avons-nous lu est le récit d’une décennie dans les livres des autres, un moment de l’histoire des lettres qui n’aura pas de fin. L’art est le monde de l’injustice : un artiste sur mille a du talent. Bien divin qui dira qui.
A partir d'un corpus de quatorze romans d'Afrique noire, parus entre 1979 et 2004, cet essai avance l'hypothèse de traits, de pratiques et de moments postmodernes qui irriguent les textes africains. La grille de lecture est construite autour des discours postmodernes esquissés par Jean-François Lyotard, Jean Baudrillard, Guy Scarpetta et une critique transculturelle des genres qu'on retrouve chez Josias Semujanga. Au-delà d'une exubérance des formes, d'une autoreprésentation extrême qui le rapproche de mouvements et écoles périphériques (avant-garde, Nouveau Roman, surréalisme...), le postmoderne littéraire se décline comme un hyperréalisme traduisant un état dynamité du social. Il rend compte du simulacre des sociétés actuelles, de la désontologisation des valeurs dans la désémantisation du signe. Il ne poursuit pas une essence métaphysique. Ici se trouvent ses points de contact avec un roman africain postcolonial... excentrique. A l'instar du roman postmoderne, le roman africain ne construit plus : il déconstruit, déspatialise, détemporalise, déchronologise à souhait dans une fin joyeuse ou apocalyptique de l'historicité. Les personnages et la...
Dans la veine théorique qui postule que la modification des médias infléchit et transforme la littérature d'une époque, ce livre tente de cerner les mécanismes et les figures produits par l'intrusion des médias dans les textes littéraires francophones, principalement africains.
Cet ouvrage est publié par le Groupe de Recherches en Littératures Africaines (GRELAF) de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Nouakchott avec le soutien de la Coopération Française en Mauritanie à travers le Projet AFRAM. Il résulte du colloque international organisé du 05 au 07 mai 2014 qui a réuni une vingtaine d'enseignants-chercheurs venus de divers pays (Côte d'Ivoire, Cameroun, Sénégal, Tunisie, France, USA et Mauritanie) autour de la problématique de "la poétique de l'histoire dans les littératures africaines francophones". Les différentes contributions regroupées ici, en quatre parties, parcourent des sujets aussi divers que pertinents, en rapport avec l'actualité littéraire africaine : la littérature à la frontière de l'imaginaire et du Réel, le rapport à l'autre ou la littérature en zone d'intermédiation, l'écriture des tragédies de l'histoire, et enfin l'histoire et les littératures nationales. Les seize articles de cet ouvrage ont le mérite d'être le produit d'une réflexion dynamique qui instrumentalise les théories littéraires pour une analyse efficiente du texte littéraire dans ses nombreuses expressions...
Cet ouvrage est une vraie thèse de socio-critique et tout lecteur curieux de la littérature du pays de Sékou Touré y trouvera de quoi satisfaire ses interrogations. M. Diallo commence par situer très minutieusement le cadre géographique, les régions, le climat, en regard de l'espace symbolique évoqué par les romanciers. Il explore ensuite le contexte historique et politique dont il nous rappelle les péripéties; enfin, il analyse la problématique sociale qui se dégage de ces récits à travers les rapports entre individus et collectivité.
Le travail anthropologique de terrain entrepris en Afrique ou la Caraïbe démontre une vitalité de l'oralité à une époque où on la dit morte. La traduction qui est rarement considérée dans le domaine de l'oralité est mise en avant alors que le théâtre et la littérature offrent un espace important où mettre en pratique les techniques de l'analyse critique et comparative. Une auteure de textes littéraires propose aussi sa pertinente réflexion illustrative de l'utilisation qu'elle fait de l'oralité.
Algérie, années 80. Une jeune femme court éperdument à travers la rocaille, son bébé dans les bras. Seule, sans protection, ses chances de survie sont minces, quand la population mâle à l’unisson se déchaîne contre « la pécheresse ». Il n’y a pas longtemps, elle vivait paisiblement avec Papa Hassan et Maman Asma. Tout cela est si loin. Chassée du village et de la tribu, Zoubida aura beau déployer une énergie surhumaine pour défendre sa vie et celle de son enfant, elle finira par tomber entre les griffes du terrible Mounir, en un lieu hors du temps qui paraît être tout à la fois prison, harem et lupanar. La violence, ici, est plus archaïque que politique, car elle jaillit des entrailles de la société. Et n’en est que plus inquiétante. Mais, avec l’énergie d’un romancier amoureux de la vie et de tous ses plaisirs, Tierno Monénembo nous offre le plus beau portrait qui soit : celui d’une jeune Algérienne dont l’intelligence et le courage, face à l’obscurantisme, rayonnent comme un soleil. Né en Guinée en 1947, Tierno Monénembo a connu un vif succès avec Le Terroriste noir (2012). Il a reçu le prix Renaudot pour Le Roi de Kahel (2008)....
Cet ouvrage envisage de conduire une réflexion critique sur la littérature émergente du Nigeria à travers les réalisations artistiques d'un de ses dignes représentants dans l'espace francophone. Ainsi, cette thèse pourrait même être un tremplin, sinon une motivation pour les "poéticiens" francophones, leur permettant d'approfondir leurs recherches et leurs connaissances dans le cadre de la littérature africaine émergente en général, et de celle nigériane d'expression anglaise en particulier. Le présent ouvrage se veut constituer une contribution littéraire à la découverte de l'auteur nigérian Cyprian Ekwensi dont, depuis des années, les oeuvres romanesques circulent dans l'espace francophone grâce à la traduction de deux de ses romans de l'anglais vers le français.
Écoutez, fils d'Afrique, le cerdou du pasteur qui entonne les mélodies de la solitude ou, plutôt, les airs de nostalgie que distillent le baylol, le moola et le nghéenghéerou. Ces airs qui parfument l'atmosphère du haut du rocher sur lequel se perche le berger au chapeau de paille. Ces mélodies qui accompagnent sa parole ou keebawol, tirée de la littérature fulfulde. J'aimerais être transporté dans ce passé lointain que l'on ignore, chaque fois qu'on l'interroge sur l'origine des Peulhs !
Revue de réflexion et d'étude, Revue Africaine est un lieu de débat et un support d'expression pour les chercheurs travaillant sur l'Afrique. Le lecteur y trouvera aussi bien des réflexions sur "le texte littéraire africain" ou "la crise du savoir en Afrique" que sur les "migrations et l'interculturalité" au Maghreb ou la "part d'Afrique chez l'Afro-Américain".
Dôya Malal fut le premier Peul. Il eut sept fils et cinq filles. Les deux premiers mâles étaient jumeaux. Comment choisir, de Birom et Birane, celui qui aurait tous les honneurs ? Celui à qui on réserverait les morceaux de choix et les laits les plus crémeux ? Tous deux sont également grands, forts et intelligents. Celui qui saura répondre à une devinette sera l'aîné. La saga des Peuls commence...
Le mensuel interafricain d'information.