A3 se propose de réunir des textes critiques consacrés aux écrivains de l’Afrique, de l’Amérique noire et des Antilles. Les ouvrages qui paraîtront au rythme de 4 volumes par an seront des études originales traitant d’un auteur, d’une œuvre ou d’une question. La perspective retenue est avant tout celle de l’essai : A3 présentera des informations et, à cet égard, un soin particulier sera donné à la partie documentaire de chaque volume (bibliographie, documents, repères chronologiques, etc.). Mais A3 entend aussi poser des questions, ouvrir des pistes, interpeller. S’adressant à tous ceux qui, lecteurs, chercheurs ou curieux, désirent en savoir plus sur ce qui se passe et s’écrit dans le champ littéraire africain, américain et antillais, A3 constituera un espace où pourront s’entrecroiser et se confronter des approches critiques, diverses par leurs orientations méthodologiques, mais toujours conçues dans un souci de faire accéder le lecteur à une problématique précise et susceptible de renouveler les points de vue prévalant jusqu’alors.
Pensée à l’intention des étudiants, des maîtres et tous les amateurs de la littérature négro-africaine, la collection COMPRENDRE ouvre à la compréhension fructueuse soit d’un auteur, soit d’un genre, soit d’un courant littéraire.
Quel sera le sort de Fama, authentique prince malinké, aux temps de l’indépendance et du parti unique ? L’ancien et le nouveau s’affrontent en un duel tout à la fois tragique et dérisoire tandis que passe l’histoire, avec son cortège de joies et de souffrances. Au-delà de la fable politique, Ahmadou Kourouma restitue comme nul autre toute la profondeur de la vie africaine, mêlant le quotidien et le mythe dans une langue réinventée au plus près de la condition humaine. Dès sa parution en 1970, ce livre s’est imposé comme un des grands classiques de la littéraure africaine.
Cet ouvrage sonde les spécificités du corpus littéraire colonial belge au moment de la décolonisation (1945-1960). Cette période de grands bouleversements géopolitiques n'épargne pas " l'empire belge " qui pendant ces années, d'abord sur un mode subreptice, donne les premiers signes de son agonie. C'est donc dans ce climat proto-révolutionnaire, qui coïncide par ailleurs avec la consécration d'écrivains congolais tels que P. Lomami-Tshibamba ou A.-R. Bolamba et l'avènement de leaders politiques tels que P. Lumumba, que la littérature coloniale belge d'expression francophone " vit " ses dernières heures. Orientalisante, ethnologisante et volontiers dénigrante vis-à-vis de l'altérité centrafricaine, ce corpus - toujours hanté par les " fantômes " de Léopold II et de Stanley - n'en est pas moins travaillé par les questionnements qui caractérisent cette période de rupture. Pour explorer les traits saillants de cette mémoire littéraire, les écrits - romans, nouvelles, essais - de quatre auteurs principaux sont mis à contribution : Georges Duncan, Henri Cornélus, Marcel Tinel et Joseph Esser. Les deux premiers continuateurs d'une poétique " conradienne "," ...
Des printemps arabes aux attentats de Paris, Bamako et Tunis, des élections présidentielles algériennes à la crise des réfugiés, cette sélection de chroniques de Kamel Daoud publiées ces six dernières années donne à entendre une voix libre, puissante et provocante dont l'audience ne cesse de s'étendre dans le monde.
Un demi-siècle après la vague des indépendances de 1960, l’année 2010 a marqué, pour de nombreux pays d’Afrique, le cinquantenaire de leur accession à la souveraineté et a été jalonné de multiples célébrations. Cet ouvrage se propose de faire revivre ce moment clé des indépendances, à travers une série d’analyses témoignant du moment de l’indépendance, de la diversité des réactions qu’il a générées et du souvenir que les Africains ont construit ou conservé de ces journées de fête – ou de doute – jusqu’au jubilé de 2010. À partir d’un questionnement renouvelé, les contributions mettent à jour l’extrême diversité des perceptions et des vécus qui coexistent et la complexité jamais démentie du rapport entretenu à cet événement fondateur. Colère et joie se sont mêlées à Tananarive et au Cameroun, fierté et déception ont été perceptibles à Lomé et Dakar. Des fêtes officielles parfois convenues aux bals où l’on a dansé « jusqu’à fatigué », les sociétés africaines ont tenté de s’approprier le moment « indépendance » en faisant parfois entendre des voix discordantes, notamment celles des « vaincus »...
De nombreux pays du continent africain, surtout dans sa partie subsaharienne, célèbrent le cinquantième anniversaire de leur indépendance en 2010. Il s'agit d’un événement dans la mesure où l’Afrique, qui a tragiquement traversé des siècles de souffrances physiques et morales, individuelles et collectives, durant deux « Grands Dérangements » – la traite négrière (le plus grand génocide de l’histoire de l’humanité) puis la colonisation – est enfin, semble-t-il, dirigée par ses propres enfants. Les auteurs de cet ouvrage souhaitent procéder, un demi-siècle plus tard, à l’analyse du sens de cette indépendance et à une méditation sérieuse sur le bilan de l’exercice du pouvoir par les Africains eux-mêmes. C’est aussi une occasion de s’interroger sur l’intolérable paradoxe de l’Afrique : continent gorgé de richesses humaines et naturelles, mais continent paupérisé, assisté et fragilisé...Une trentaine d’intellectuels d’Afrique et de la diaspora (parmi lesquels Patrick Chamoiseau, Alain Mabanckou, Odile Tobner, Irele Abiola, Carlos Vamain...) se prononcent librement, chacun à sa manière, sous l’angle de son choix, sur le...
Ex-écrivain, ex-journaliste sportif, ex-mari, Frank Bascombe habite toujours dans le New Jersey, et travaille dans l'immobilier. Les élections approchent. Qui sera le prochain président des Etats-Unis, Bush ou Dukakis ? Frank attend avec impatience le week-end du 4 Juillet. Justement, il s'agit d'une fête, et pas n'importe laquelle : celle de l'Indépendance. Mais la vie dont il avait cru pouvoir se protéger va le frapper cruellement, au moment où il s'y attend le moins. Il ne lui restera plus, alors, qu'à tenter de faire face, avec tout l'humour, le courage et l'intégrité dont il est capable. "Et si, s'interroge la critique, Richard Ford avait écrit le Grand Roman Américain de la décennie, le roman de nos vies ? Est-ce qu'il ne ressemblerait pas à cela ?" Traduit de l'anglais par Suzanne V. Mayoux
L'inspecteur Melchor, ancien délinquant et fils de prostituée féru de Victor Hugo, est appelé à Barcelone pour enquêter sur une affaire de chantage contre la maire de la ville. La diffusion d'une sextape, enregistrée pendant ses années d'étudiante au cours d'une soirée très arrosée, pourrait mettre un terme à la carrière de cette populiste au discours xénophobe.
Il y a cent cinquante ans, l’Amérique latine accédait à l’indépendance après vingt ans d’une terrible guerre civile. Dans cette longue lutte contre l’Espagne, la France, par sa diplomatie et sa philosophie, a tenu une très grande place. Jean Descola a choisi de faire revivre cette aventure de la liberté à travers les hommes, les Français, qui l’ont animée et qui l’ont poursuivie jusqu’à nos jours, à Cuba et en Bolivie, par exemple. Ils sont de toutes sortes, ces Français : aventuriers, voyageurs, agents secrets, soldats, savants, intellectuels, avec des figures étonnantes, comme l’abbé De Pradt, Boussingault, le corsaire Laffite, Flora Tristan... Leur histoire est une aventure que Jean Descola a mis en scène dans ce livre qui est comme un grand film fourmillant de personnages et d’événements.
Michel Marion est un armateur breton, né à Kemper vers 1450. Il devient un des receveurs des finances ducales vers 1480. Passionnément attaché à l’indépendance de la Bretagne, il vend tous ses biens pour venir au secours du duc de Bretagne, François II, assiégé dans Nantes par les troupes françaises. A ses frais, il affrète un navire de guerre, recrute des soldats, participe activement à faire lever le siège de Nantes et meurt au combat en 1487. Il ne verra donc pas la défaite de 1488 et la mort du dernier duc. De ces éléments biographiques très succincts mais historiquement bien vérifiés, l’auteur nous fait revivre — au jour le jour — les dernières années du duché de François II et d’Anne de Bretagne, à travers l’émouvant itinéraire de ce Michel Marion, inflexible et exalté défenseur de la Bretagne « libre ». Essai autant que roman historique — paru en 1882 —, voilà un ouvrage et une existence singulière qui reste tout simplement à découvrir ! Comte de Saint Jean (1818-1899), pseudonyme d’Adine Riom, née au Pellerin (Loire-Atlantique), femme de lettres, petite-nièce de Joseph Fouché. On lui doit des romans et recueils de...
En septembre 1941, Jean-Michel HERTRICH, après avoir enseigné neuf ans dans les collèges d’Indochine, prend le dernier bateau qui reliera l’Indochine à la France. Il trouvera la France défaite, occupée, il résistera courageusement, mais au cours de son combat toujours il continuera de rêver à cette Indochine où il a laissé une partie de son être. Dès 1944, il veut être de ceux qui vont repartir en Indochine... Il n’a pas de titre qui lui permette d’intégrer des unités combattantes alors il se débrouille, il devient journaliste-correspondant de guerre et en juillet 1945, il rejoint en Inde la Mission Militaire Française. Mais août 45 c’est la bombe, le Japon capitule. La conférence de Potsdam a décidé qu’en Indochine les Japonais seraient désarmés par les Chinois au Nord et par les Anglais au Sud du 17e parallèle. Quant à la France elle est oubliée : rien n’est prévu pour permettre son retour en Indochine. Plus que jamais il faut se débrouiller et HERTRICH se débrouille : il part avec le premier contingent anglais qui arrive à Saïgon, le 6 septembre 1945, quelques jours après que l’Administrateur CEDILLE ait été parachuté avec...
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
A l'occasion du cinquantenaire des Indépendances africaines, célébré durant toute cette année en France comme dans 14 pays d'Afrique, et du quarantième anniversaire de l'avènement de la notion même de francophonie, paraît la première biographie consacrée à Ahmadou Kourouma, écrite par le journaliste et écrivain Jean-Michel Djian. L'auteur retrace (il ne s'agit pas ici d'une biographie à thèse, ni d'un compte rendu exhaustif, mais d'une biographie inspirée, intuitive) l'itinéraire surprenant du grand écrivain ivoirien, montrant combien Kourouma est devenu une figure incontournable dont se réclame aujourd'hui toute la nouvelle génération des écrivains africains, de Kossi Efoui à Fatou Diome, de Abdourahman Waberi à Alain Mabanckou. Il a clos un " siècle désespéré " et ouvert une nouvelle page, en émancipant l'Afrique des questionnements de l'héritage colonial et post-colonial, et en libérant de façon décisive une parole entravée par des discours dominants d'inspiration le plus souvent " ethnologique ". En ce sens, il est l'illustration d'une certaine modernité africaine qui, mise à l'épreuve des espoirs et des désillusions des Soleils des...
2003-2013. Il y a dix ans, déjà, Ahmadou Kourouma déposait sa plume pour aller au pays des chasses éternelles. Avant ce grand voyage, l'écrivain transmettait à l'auteur du présent ouvrage une copie du manuscrit de son premier roman: Les Soleils des indépendances. Quel est donc le chemin parcouru du manuscrit jusqu'à l'opus publié? Par quel processus la conscience de l'écriture – production – se transforme-t-elle en conscience de l'écrit – produit –? En confrontant la genèse du texte à celle de l'avant-texte, cette étude offre un regard inédit sur le fulgurant parcours d'un classique de la littérature francophone. La réflexion n'est ni doctrinale ni théorique, et même si l'auteur défend l'idée d'une approche "socio-génétique" des manuscrits africains, son investigation se révèle pratique et originale. Jean-Francis Ekoungoun signe un décryptage littéraire d'une valeur inestimable, qui sonde notamment les rapports éditoriaux ambigus que Paris continue à entretenir avec ses anciennes colonies.
Le texte littéraire ne naît pas en apesanteur, selon Edward Saïd. Il se présente dans un contexte historique et social et dépend pour son existence d'instances de pouvoir spécifiques : maisons d'édition, presse, critique, comités de prix littéraires. Ce constat s'impose avec encore plus de force lorsque l'on considère la situation des auteurs africains francophones qui sont presque entièrement tributaires de l'infrastructure éditoriale parisienne et des autres instances légitimantes du pays (anciennement) colonisateur. Cette étude présente le discours éditorial et critique de la première édition de quatre romans africains francophones publiés en métropole pendant les années 1950-1970. En dépit d'un climat politico-social plutôt favorable aux écrivains africains au début des années 1950, la politisation croissante des maisons d'édition au cours de la deuxième moitié de cette décennie n'a pas manqué d'avoir une forte incidence sur la réception des romans de l'époque. Ainsi, le sort du Pauvre Christ de Bomba, roman férocement anticolonial de Mongo Beti, sera très différent, par exemple, de celui de L'Enfant noir de Camant Laye, dont le texte brosse ...
Les Soleils des indépendances d'Ahmadou Kourouma est l'un des romans les plus marquants de la littérature africaine d'expression française du XXe siècle. Les Soleils des indépendances d'Ahmadou Kourouma est l'un des romans les plus marquants de la littérature africaine d'expression française du XXe siècle. Célébré par la critique dès sa publication, le roman a connu un immense succès qui ne s'est jamais démenti, en raison des qualités formelles de son écriture et de la puissance du récit. Mais c'est aussi une œuvre qui fait débat, en raison de la dimension politique de son propos : le récit dresse un réquisitoire sans concession de la société et de la gouvernance ivoiriennes dans la période de la post-indépendance. Kourouma n'est pas un simple chroniqueur. Ses ambitions dépassent le cadre conjoncturel dans lequel on a pu vouloir l'enfermer. Optant pour un style résolument hybride et une parole affranchie de toute langue de bois, il mise sur une nouvelle esthétique romanesque qui rend solidaires culture et langue, et qui multiplie les innovations au risque de bousculer la tradition écrite française. Ses audaces, tant linguistiques que politiques,...
Travail d'étude de l'année 2012 dans le domaine Lettres - Afrique, cours: Language and Literature, langue: Français, résumé Cet article examine le thème du pessimisme comme une perspective dominante dans Les Soleils des Indépendances d'Ahmadou Kourouma. Il retrace le pessimisme à travers le jeu des personnages et les indices spatio-temporelles tels que Kourouma les déploie dans ce texte. A cet égard, l'article y examine certains des personnages clés dans le cadre spatio-temporel dans lequel ils évoluent. L'examen de ces phénomènes révèle la réalité de l'idée de l'Afro-pessimisme. L'indépendance de l'Afrique telle que perçue à travers ces trois phénomènes littéraires que sont les personnages, la spatialité et la temporalité, est un échec total sur tous les fronts, un concept vide de substance. Par conséquent, l'étude conclut que la mort tragique de Fama, le protagoniste du texte, dans sa tentative de reconstruction de sa dignité et humanité perdues sous les soleils des indépendances est une évidente manifestation et concrétisation du pessimisme dans ce texte romanesque d'Ahmadou Kourouma.
Cet essai confronte scientifiquement le poids des astres sur les destinées singulières et collectives, à partir des discours postcoloniaux. Ses auteurs éclaircissent des questionnements au confluent des sciences divinatoires (astronomie, astrologie, cosmologie). Les évènements mis en discours ont des valeurs prémonitoires et symboliques dans les mentalités des peuples de la postcolonie et imposent ici de scruter leur imaginaire à partir de la littérature ou des sciences sociales et humaines.