Mémoire, souvenirs, oubli
Auteure: Sigmund Freud
Nombre de pages: 97Les troubles de la mémoire ont toujours préoccupé Freud et, ce, avant même la découverte de l'inconscient.
Les troubles de la mémoire ont toujours préoccupé Freud et, ce, avant même la découverte de l'inconscient.
L'espérance de vie augmente, c'est un fait, mais l'espérance de vie en bonne santé diminue. Ce constat nous invite à nous poser des questions cruciales : comment accueillir la vieillesse ? Comment accepter les inévitables transformations physiques et psychiques ? Comment profiter de ce moment unique qu'est la vieillesse pour s'épanouir, se donner du plaisir... Autrement dit, comment apprendre à vieillir et à être heureux d'avancer en âge ? Au-delà de leur regard bienveillant sur la vieillesse, les auteurs proposent des actions concrètes pour vivre en meilleure santé. Ils explorent de multiples domaines de la vie, en donnant la parole aux professionnels - gériatre, gérontologue, psychologue, sexologue, posturologue, spécialistes de la finance, de la mode, de la beauté, etc. Un panorama complet de la longévité. Les clés pour une vieillesse digne d'être vécue, tout en retardant le vieillissement pathologique. Des conseils adaptés aux envies et aux capacités de chacun. Une équipe d'auteurs à la pointe dans leur domaine. Le livre laisse aussi une place aux séniors eux-mêmes qui nous livrent leur vision de leur propre longévité. Sous la direction de Nicolas ...
À quel âge est-on vieille aujourd’hui? Comment les femmes perçoivent-elles l’effet de seuil du processus? Si Balzac périmait nos aïeules à trente ans, la réalité perçue par les intéressées s’avère moins tranchée: George Sand septuagénaire encourage son «vieux troubadour» déprimé de Flaubert à patienter jusqu’à ce «plus bel âge de la vie» pour accéder au bonheur. Duras se dit vieille à dix-huit ans, Beauvoir s’étiole dans ses vingt, avant de vivre l’itinéraire à rebours. Leurs cadettes sénescentes confient désormais à leurs journaux intimes l’émoi de leurs reverdies successives et se sentent assez gaillardes pour renouveler leur jouvence jusqu’au marathon final.Face à la parole des anthropologues, philosophes, gérontologues et autres psychologues, les femmes écrivains (Beauvoir, Cannone, Cixous, Detambel, Duras, Ernaux, Huston, O’Faolain, Rolin...) libèrent au XXIe siècle une énergétique de crise aux antipodes des idées reçues. Vieillir est bien un art du temps, avec ses ruses, ses foucades et ses têtes à queue turbulents. C’est aussi une affaire de style existentiel et d’intelligence du rapport au monde, auquel...
La 4e de couv. indique : "Jacques Bethemont est un géographe érudit et sa géographie, originale à bien des égards, s'en trouve revigorée de la plus belle des manières. Sa culture grecque ne date pas d'hier, ni sa culture latine, ni sa culture allemande. Son rapport à la connaissance fut, de manière constante, exigeant et curieux, et son honnêteté scientifique est reconnue par ses pairs : sans faille. Tout au long de sa vie, il a accru et bonifié son savoir en bien des domaines, toujours à bon escient et en toute circonstance. Ce passionné de lecture géographique, de littératures française et étrangère, s'est enrichi l'esprit pour mieux en faire bénéficier ses étudiants. Sa personnalité de professeur d'université s'impose à son public, sans jamais laisser indifférent. Pour lui la géographie est à la fois une éthique et une esthétique, justifiant qu'il ait recours à des références d'auteurs français et étrangers, à des évocations mythologiques des civilisations anciennes, aux us et coutumes des peuples. Il en ressort un profil particulier d'enseignant, avec une conscience rare de la lenteur du temps et des adaptations cahotiques de l'action...
Les femmes et les hommes ne sont pas inertes face à leur vieillissement, lequel s’impose pourtant à eux de façon contraignante. Vieillir engage en effet un travail psychique intense qui mobilise les fragilités de chacun, au risque de la souffrance, et parfois de la pathologie, mais aussi ses ressources et ses potentialités de changement. En explorant les principaux aspects d’une aventure marquée par l’intranquillité et aussi communément partagée qu’éminemment subjective, Benoît Verdon nous montre comment la confrontation à la finitude, à la moindre capacité, ne fait pas en soi de la vieillesse un temps de soumission ; elle est plutôt un temps de compromis, de construction et d’invention pour vivre encore et, parfois, se rencontrer enfin.
II en est des êtres humains comme des plantes, certains sols leur conviennent mieux que d'autres. Ce fut ce qui arriva à Denise Delsaux-Gindre lorsqu'elle fut transplantée de France en Tunisie. La beauté de la nature, la douceur du climat, la gentillesse des autochtones, la sécurité faisaient que, pour elle, vivre en Tunisie était très agréable et lui a laissé un inoubliable souvenir. Puis la guerre, que son père avait voulu fuir, la rattrapa. Combats, bombardements, privations, évacuation. Après les hostilités, trop jeune pour se poser certaines questions, elle fut étonnée quand elle apprit que l'on ne voulait plus des Français dans ce que l'on lui avait désigné être un Protectorat. Dans cet ouvrage elle relate les liens tissés entre elle et ses compatriotes avec des êtres humains différents par la couleur de leur peau, leur langage, leurs moeurs, leur religion et où, oubliés et même pour certains totalement ignorés, les combats qui eurent lieu durant la Seconde Guerre mondiale ont contribué à ramener la paix en Europe. Heureusement persiste un foyer de fraternité en l'Homme qui, même s'il n'obéit pas toujours à son élan, le pousse à...
L’intelligence de l’art réfléchit sur l’universalité du phénomène artistique, le reliant à l’aspiration constitutive des humains vers le plus-être et l’expérience augmentée. Ce livre présente l’art comme la grande technologie de l’Être, c’est-à-dire un ensemble de techniques, de savoir-faire, d’instruments et d’activités dont la fonction première, intemporelle, est d’augmenter la qualité de notre rapport au monde.
Les Cahiers de Psychologie Clinique sont une revue semestrielle interdisciplinaire ouverte à l’expression des diverses approches en psychologie clinique et en psychothérapie. Elle publie des articles cliniques, des articles de recherche, de description et d’évaluation de démarches psychothérapeutiques, de présentation et d’analyse des formations en santé mentale, des notes de lecture. Elle ouvre aussi ses colonnes à l’expression de réflexions sur les problèmes sociaux, éthiques ou politiques liés à l’exercice de la psychologie clinique.
« Il faut du temps pour que le réfugié apprenne l’exil, mais je n’étais réfugié de nulle part. D’où m’avait-on expulsé ? De quelle matrice? Fils du vide, il me fallait ouvrir une porte sans chambranle, sans mur, sans demeure. Il me fallait inventer la vie. » Amnésique à la suite de la guerre, le petit Jean-Paul Baron va tenter, au delà de la révolte, de retrouver son enfance durant toute une vie perçue comme un roman foisonnant. Rejetant sa mère qu’il ne reconnaît pas, il se réfugie dans le gironde la littérature, signe des poèmes d’émeute sous le nom de Danielle Sarréra. La mort prématurée du père le projette dans le milieu inconnu du matériel textile et le mène dans une Asie mystérieuse. Il n’aura pas le choix, il sera Baron dans les affaires et Frédérick Tristan dans l’écriture. Le Laos, le Vietnam et la Chine notamment nourrissent l’imaginaire de l’écrivain tout comme ses séjours en Europe de l’Est. Dans cette destinée dense en rencontres surgissent les ombres d’André Breton, de Jacques Prévert, Georges Perec, François Augiéras, Gaston Bachelard, Roland Barthes, Henry Corbin, Mircea Eliade, Emmanuel Lévinas et de...
Le "bel Alcibiade" avait au charme, savait séduire, était riche et particulièrement bien entouré. Elève de Périclès, ami des sophistes, protégé de Socrate, il était promis à une carrière pleine d'honneur, de succès et de gloire. Elle fut auréolée de scandales, de manipulation et autres trahisons qui eurent raison de sa popularité, de sa vie et surtout de la démocratie athénienne. Dans un style élégant et limpide, Jacqueline de Romilly relate les péripéties de son héros ambitieux, séduisant et opportuniste, et dénoue les intrigues et contre-intrigues stupéfiantes qui ont émaillé son bref parcours politique. Elle met l'accent à maintes reprises sur la fragilité de la démocratie : en Grèce comme de nos jours, les rivalités politiques et les scandales sont toujours menaçants ; et il suffit d'un politicien démagogue et dénué de scrupule pour faire basculer le destin d'une nation dans le chaos.
Pourquoi les textes de la Grèce antique, d'Homère à Platon, continuent-ils d'influencer toute la culture européenne ? Quelle qualité unique cet héritage si divers recèle-t-il, qui justifie une présence aussi vivace au cours des siècles ? A ces questions, la grande helléniste, auteur de La Grèce antique à la découverte de la liberté, donne ici sa réponse. De façon constante et obstinée, à travers la tragédie ou la science politique, la mythologie ou l'histoire, l'esprit grec cherche l'universel, ce qui concerne tout homme, en tous temps et en tous lieux. Chaque étude de ce recueil aborde et serre de près un exemple précis ; en sorte que chacune est aussi une passionnante leçon qui nous convie à découvrir cet héritage d'un œil neuf.
La loi, qui a peut-être été trop célébrée à une certaine époque, n'a pas bonne presse dans l'éthique chrétienne actuelle, c'est le moins qu'on puisse dire, puisque certains n'hésitent pas à l'en bannir purement et simplement. Il s'agit cependant d'une notion et d'une réalité fondamentales dont il faudrait redécouvrir la fonction constitutive pour l'agir humain en général et pour l'agir chrétien en particulier. Cet ouvrage veut y disposer par une réflexion pluridisciplinaire qui fait appel à la philosophie, au droit, à la sociologie, à l'exégèse, à la psychanalyse et à la théologie, en vue d'éclairer quelque peu la signification du concept de loi et, par conséquent, la fonction que celle-ci joue dans l'éthique chrétienne.
À seize ans, on m’a embarqué dans un camion et je me suis retrouvé dans un camp d’entraînement islamiste. Il y avait une fille, Laya. Une fanatique, une rebelle. Elle était séduisante. Elle ressemblait à ma cousine Sultana, celle qui criait «Suce-moi les seins! Suce-moi le sein!» quand nous faisions l’amour. Sauf que Laya ne voulait pas faire l’amour avec moi. Elle préférait écouter mes histoires. Le soir, nous fumions le haschich et je racontais. Parfois, des tirs éclataient. Des choses se sont passées en Algérie, je crois. Des émeutes, des séditions. Moi, je fumais et je racontais. Les mêmes histoires et pourtant chaque fois différentes. Dans mon village, on m’appelait «le poète». Je tenais ça de mon père, qui avait œuvré toute sa vie à traduire le saint Coran en berbère, la langue de l’amour et des oiseaux. Mon père était un fou. Comme moi. Poète et fou, c’est pareil. Amin Zaoui chante l’amour des femmes et celui des livres, la passion des histoires. Mais La chambre de la vierge impure est aussi un livre de résistance. Dans la fumée psychotrope, les récits qui s’enchâssent ont l’étrange vertu de renvoyer à l’état de...
Education, Transmission, Rénovation à la Renaissance regroupe les actes d'un colloque organisé du 3 au 6 décembre 2003 par le CRCI (Centre de Recherche sur la Circulation des Idées) et le GADGES (Groupe d'Analyse de la Dynamique des Genres et des Styles). La double approche philosophique et littéraire, sous le patronage de Madame Jacqueline de Romilly qui ouvre les travaux, s'intéresse à la permanence de l'humanisme à travers sa dimension la plus fondatrice, l'éducation. Ã_duquer, transmettre, rénover, tels ont été les maîtres mots d'une réflexion destinée à éclairer le débat actuel sur l'humanisme. Que partageons-nous avec les humanistes de la Renaissance ? Peut-être une même expérience de la rupture dans l'éducation et dans sa transmission. L'imprimerie et Internet bien sûr, chacun en leur temps, conduisent à penser cette transmission comme un enjeu spirituel et intellectuel central. La puissance de la nouveauté, il faut se l'approprier et l'articuler avec les ressources du passé. L'humanisme est riche de toutes ces réformes, rénovations, retractatio et repastinatio, et autres formes de restitutions...
"De mes souvenirs d’enfance, je ne garde qu’un arbre penché sur une rivière. La fraîcheur de l’eau, le soleil l’après-midi, les noyaux d'abricots, et c’est tout. Oubliés les prénoms de mes amis. Les noms de famille de mes voisins. Les parfums et les jeux. La faute à un choc : à neuf ans et demi, je quittais un pays pour un autre. Deux ou trois heures de voyage, ça peut vous tuer une mémoire, et faire sauter les plus beaux souvenirs : ceux de l’enfance insouciante. Ce petit éloge est né de ce choc. Aujourd’hui, j’ai atteint le demi-siècle et je cours toujours après ces souvenirs qui s’éloignent à toute vitesse. Il paraît que la mémoire est un muscle qu’il faut faire travailler. C’est à cette gymnastique littéraire que je vous convie."
« Écrire sur mes parents, écrire sur ma sœur Agnès, c’est ma litanie des saints à moi, c’est ressusciter des visages, des paroles, des secrets, c’est ressusciter des vies disparues. Comme j’aurais voulu ressusciter les vies disparues sous le hangar, près de la ferme abandonnée, alors que tombait cette pluie de fin du monde, quand j’ai ramassé les papiers de famille de ces inconnus, toute leur vie dispersée, jetée aux quatre vents, livrée aux passants. » A. R. Dans ce récit à la fois simple et prenant, porté par une langue musicale, Alain Rémond poursuit la quête qui a fait le succès de ses récits autobiographiques, depuis Chaque jour est un adieu.
Aux deux extrémités du marais poitevin, deux mondes : l'un qui serait celui de la terre et des livres, l'autre celui de la mer et de la mécanique. Ma vie s'est construite autour des objets qui peuplaient ces mondes. FB
L’humaniste Paolo Giovio incarne la pensée du milieu intellectuel moderne sur les Turcs et l’Europe sans jamais entrer dans des controverses religieuses. Il remplit son rôle de conseiller en conduisant son public à se forger sa propre opinion. Sa vaste culture humaniste allie une connaissance parfaite de l’histoire, des sciences et des arts à une remarquable maîtrise de l’art rhétorique. L’œuvre de Giovio traduit le sentiment de son milieu vis-à-vis de la question turque dans un contexte rendu difficile par les offensives de l’Empire ottoman et les guerres fratricides entre chrétiens. Son œuvre abondante et amplement documentée offre une information très précise sur les Turcs. La présentation par Giovio d’événements notables visant à alerter ses contemporains et les renseigner sur leurs adversaires permet non seulement de mieux connaître les Ottomans mais également de pénétrer dans la mentalité de son temps et d’apprécier comment l’idée d’une Europe contrainte de se défendre contre ses ennemis a pu se constituer alors, jetant les bases de celle d’aujourd’hui, héritière des conceptions humanistes.
Les Bienveillantes (The Kindly Ones), caused a literary sensation in 2006. Described as “deliberately repellent” by The New York Times, Jonathan Littel’s novel tells the story of World War II through the eyes of former SS officer Maximilien Aue. This is the first academic study of this controversial, best-selling work. Twenty-one leading scholars discuss the aesthetics, themes and characters of the novel, as well as formal aspects of Littel’s writing. They tackle ideas surrounding parricide, genocide, ant-Semitism and the Holocaust as well as LIttel’s portrayal of both historical and fictional characters. The collection offers a deeply varied range of approaches to Littel’s work and is essential reading for anyone interested in representations of World War II, the Holocaust and contemporary French literature.
« Le jour où mon père a débarqué avec son sourire conquérant et la GTS, j’ai fait la gueule. Mais j’ai ravalé ma grimace comme on cache à ses parents l’odeur de sa première clope. J’ai dit “ouais”, j’ai dit “super”, la mort dans l’âme, même si j’avais compris que la GTS pour la GTX, c’était déjà le sixième grand renoncement, après la petite souris, les cloches de Pâques, le père Noël, Mathilde, la plus jolie fille de la maternelle, et ma carrière de footballeur professionnel. » Par petites touches qui sont autant d’instantanés de vie, Kolia convoque les figures, les mots, les paysages qui ont compté : la route des vacances, les filles, Totor le paysan aux cèpes et la maison de famille, des livres, quelques sauterelles, Raspoutine le berger allemand... Des petits riens qui seront tout. Un premier roman remarquable, plein d’émotion, d’humour, de poésie, de profondeur, où la petite musique singulière de l’enfance ouvre sur une partition universelle. Un parfum inoubliable. Causette
SRAS, grippes aviaires, virus Ébola, Mers-Cov... Depuis quelques dizaines d’années, les maladies infectieuses font l’objet d’une attention croissante de la part des scientifiques, des gestionnaires de risques, des médias et du public. Comment expliquer que les maladies infectieuses ne cessent d’émerger ? Et quels sont les défis que cette situation génère ? À travers cinq chapitres, des spécialistes analysent, depuis leurs différents domaines scientifiques, les dynamiques écologiques, sociales, institutionnelles et politiques associées aux maladies infectieuses émergentes. Mais plus qu’un éclairage pluridisciplinaire, cet ouvrage montre comment les concepts, les résultats scientifiques et les plans d’action des agences internationales ou gouvernementales se construisent et se répondent. Dans un langage clair et accessible, l’ouvrage explore les continuités mais aussi les réorganisations produites par la notion de maladie infectieuse émergente, tant dans l’activité collective que dans notre rapport au monde biologique. Il montre également les défis, mais aussi les opportunités dont se saisissent les acteurs qui y sont confrontés. Cet ouvrage,...
Victor Lanoux face à la maladie. À l'automne 2007, à Lyon, Victor Lanoux, souffrant d'un problème cardiaque, se voit contraint d'arrêter un tournage. Sept heures sur la table d'opération et, au réveil, l'acteur se retrouve paraplégique. Avec une volonté hors du commun, il décide de se battre. C'est d'abord son orteil droit qui bouge. La lutte se poursuit à Garches, jour après jour, pendant des mois, et finalement Victor Lanoux gagne la partie. Il a aujourd'hui complètement retrouvé l'usage de ses jambes et a même repris le tournage de Louis la Brocante. C'est donc sa lutte de chaque seconde, entouré des siens, et sa renaissance, qu'il nous raconte ici, agrémentée de flash-back savoureux sur sa carrière et sa vie, une vie encore plus précieuse qu'avant. " Cette aventure m'a conforté dans l'idée que si on est effectivement pas grand-chose, on peut aussi être beaucoup. " V. L.
Dès ses premières conceptualisations, aux XVIIeme et XVIIIeme siècles, l’idée de progrès implique l’abolition des limites jusque-là imposées au savoir et au pouvoir de l’homme : l’humanité est indéfiniment perfectible, l’avenir ouvert et constellé de promesses. Maître de la nature, sujet souverain, l’homme dispose du réel qu’il imagine malléable et manipulable à l’infini. C’est au cours du XXeme siècle que les croyances progressistes vont être ébranlées par la découverte d’une barbarie scientificisée et technicisée. La crise environnementale, le constat des « dégâts du progrès » renforceront la vision catastrophiste d’un progrès « meurtrier ». La puissance dangereuse mais bénéfique de Prométhée s’est transformée en pouvoir de destruction. D’où le dilemme paralysant : retour impossible à l’optimisme progressiste ou fuite nihiliste dans la désespérance. La promesse d’une amélioration de la condition humaine demeure cependant un horizon de sens pour l’humanité. Aussi importe-t-il de repenser le progrès. Une telle entreprise suppose d’en retracer quatre siècles d’histoire conceptuelle et politique et d’en...
"L'auteur essaie de nous faire partager son amour de la langue française et de nous en donner le goût. C'est-à-dire qu'elle insiste plus sur les beautés de cette langue que sur les dangers qui la menacent. A partir d'un mot qu'elle a choisi, elle cherche à en préciser le sens, la valeur correcte, l'étymologie, ainsi que l'évolution qui, en fonction des changements de la société, des découvertes scientifiques, ou des réflexions des écrivains, a chargé ces mots de nuances nouvelles. S'il existe des inventions inutiles et pédantes, qui ne sont en réalité que des fautes portées par une mode souvent précaire, il existe aussi des changements qui reflètent notre histoire et notre pensée.
« Né en 1930 dans le Midi de la France, dans un milieu presque populaire, je suis professeur honoraire dhistoire romaine au Collège de France. Je me suis marié trois fois, comme Cicéron, César et Ovide. Jai été membre du Parti communiste dans ma jeunesse et jai écrit des livres sur des sujets divers. Je vis depuis longtemps dans un village de Provence, au pied du mont Ventoux. » Souvenirs dune traversée du siècle, promenade dans lAntiquité, réflexions profondes et anecdotes savoureuses, souvent émouvantes, récits dexpériences personnelles parfois douloureuses émaillent ce beau livre qui est comme laboutissement dune vie hors norme. Paul Veyne, le grand historien de Rome qui a bousculé tant didées reçues, sy montre tour à tour facétieux, grave, indifférent à lopinion dautrui. Avide de culture et de poésie, détaché du monde académique, il préfère à la société des hommes la contemplation des nuages.
Réunion d'études parues de 1983 à 2005, ce livre veut rendre à Sartre la place qui lui revient dans la critique littéraire du XX° siècle. Une place paradoxale. Il renia l’héritage de Taine et Lanson, mais ne fut pas toujours contre Sainte-Beuve. Il s’appuya sur des sciences humaines comme la psychanalyse ou le marxisme, mais au prix de leur détournement. Sartre a publié au début de sa carrière des articles de « vraie » critique commandés par des revues littéraires aussi prestigieuses que La NRF. Ils offrent, entre autres aperçus, une poétique complète du roman nouveau, bien avant les manifestes du Nouveau Roman. On y trouve un éreintement programmé de Mauriac, un compte rendu ambigu de L’Etranger de Camus, une complice référence à l’ami Paul Nizan. Dans les écrits intimes de la même période (lettres et carnets), on voit aussi à quel point Sartre fut un lecteur insatiable. Dans Qu’est-ce que la littérature ? il analysera en philosophe cet acte de lecture, préfigurant l’esthétique de la réception d’après 1970. Les manuscrits des Mots témoignent de la culture de leur auteur, et de la lutte qu’il mena pour ne pas se laisser aliéner...
Nouvelle édition augmentée d'une postface de l'auteur en 1989
Viens donc Jules, disait au bout d'un moment un buveur raisonnable, ne réveille pas les morts, ils ont bien trop de choses à faire, sers-nous donc une tournée... Et Grand-père quittait son piédestal, un peu tremblant, emporté sans doute par le souvenir de cette femme qu'il avait si peu connue, si peu étreinte, et dont la photographie jaunissait au-dessus d'un globe de verre enfermant une natte de cheveux tressés qui avaient été les siens et quelques pétales de roses à demi tombés en poussière. Il saisissait une bouteille, prenait son vieux torchon à carreaux écossais et, lent comme une peine jamais surmontée, allait remplir les verres des clients.
En racontant la vie et les aventures des dix-huit personnages qui se sont succédé au 29e fauteuil de l'Académie française depuis 1634, Amin Maalouf ne retrace pas seulement cette « généalogie en partie fictive » dont parlait son prédécesseur Lévi-Strauss ; il nous fait revivre de manière charnelle, incarnée, quatre siècles d’histoire de France. Si « un roman est un miroir que l’on promène le long d'un chemin », selon le mot de Stendhal, le roman de la France que nous relate ici l’auteur est une Légende des Siècles à partir d'un fauteuil. Son premier occupant se noie dans la Seine, Montherlant se suicide dans son appartement avec vue sur la Seine, et l’Académie elle-même siège dans un petit périmètre longé par la Seine, entre le Louvre et le quai Conti ; unité d’un lieu à partir duquel se déploie le kaléidoscope d’une histoire en train de se faire. Le pouvoir des rois et des cardinaux, des hommes d’épée et des négociateurs, l’autorité grandissante ou déclinante des philosophes et des savants, l’influence des poètes, des librettistes, des dramaturges et des romanciers : autant de visages de la gloire qui nous parlent des âges...
Qui étaient les pirates ? Au nom de quel idéal ont-ils hissé leur drapeau à tête de mort, cet énigmatique « Jolly Roger » ? En quoi ont-ils perturbé durablement le commerce colonial et les traites négrières du début du XVIIIe siècle ? Dans cet ouvrage passionnant et novateur, Marcus Rediker raconte une fabuleuse histoire. Celle des quelques milliers de « scélérats » qui refusèrent de se soumettre à l’ordre mercantile et à l’exploitation pour préférer la liberté et la jovialité, dussent-ils le payer de leur vie. Professeur d’histoire à l’université de Pittsburgh, spécialiste incontesté de la piraterie et du monde de la mer, Marcus Rediker est l’auteur de L’Hydre aux mille têtes (éditions Amsterdam); À bord du négrier (Le Seuil, 2013) et Les Révoltés de l'Amistad (Le Seuil, 2015). Sa thèse, Between the Devil and the Deep Blue Sea, a paru en 2010 sous le titre Les Forçats de la mer (Libertalia).