Propos sur l'intraduisible
Auteure: Olga Artyushkina
Alors que l’activité de traduction est universelle, se pose la question de la part du traduisible et de l’intraduisible et, surtout, celle de la nature de ce dernier. La traductologie (Jakobson, Mounin, Meschonnic, Berman) a théorisé de diverses manières la traduction, ses processus et ses acteurs, de l’auteur en langue source jusqu’au lecteur en langue d’accueil, le possible, le nécessaire et l’impossible à traduire. Dans la pratique, tout traducteur littéraire est confronté à des éléments qu’il juge « intraduisibles », mais les textes traduits proposés à la lecture se présentent implicitement comme les équivalents exacts des originaux et comportent rarement la trace des hésitations et interrogations des traducteurs, le plus souvent sous la forme de notes explicatives en bas de page. L’intraduisible peut être d’ordre référentiel : l’inexistence dans la langue d’une culture donnée d’une entité quelconque, matérielle ou notionnelle, peut aller de pair avec une existence de moyen lexical. Ce fait a été décrit à propos des traductions de la Bible, dans la confrontation du vocabulaire liée à la neige chez les Inuits, etc....