Sortir du chaos. Les crises en Méditerranée et au Moyen-Orient
Auteure: Gilles Kepel
Nombre de pages: 241Cartes inédites de Fabrice Balanche
Cartes inédites de Fabrice Balanche
Pour la première fois dans la France contemporaine, quatre cents candidates et candidats issus de l'immigration, surtout nord-africaine, se sont présentés aux élections législatives en juin 2012, principalement dans des circonscriptions populaires. Gilles Kepel, aidé par l'Institut Montaigne, a " zigzagué l'Hexagone " entre janvier 2013 et janvier 2014 pour en rencontrer une centaine. Pourquoi et comment ont-ils choisi d'entrer en politique afin d'incarner la souveraineté du peuple français? Avec pour matériau le Journal de ces voyages et le verbatim de ces entretiens, Passion française saisit un état de crise sociale et politique sans précédent, qui voit les polémiques sur l'identité française et l'islam, sur l'exclusion et le rejet du " système " battre leur plein, tandis que le Front national rafle la mise, y compris, au-delà du paradoxe, dans certaines cités. Gilles Kepel polarise son récit sur deux régions emblématiques : Marseille et ses quartiers nord, et Roubaix, la ville la plus pauvre de France, l'une et l'autre héritières d'une riche culture ouvrière. Dans les deux cas, il observe la prégnance des marqueurs de l'islam dans le tissu social et...
L'ouvrage de référence sur les massacres du 7 octobre 2023 et ses conséquences dans le monde La razzia qui a dévasté, le 7 octobre 2023, l'État juif où 1 140 personnes ont été massacrées, violées, mutilées a été suivie d'une hécatombe lors de l'assaut sur Gaza en représailles, dans lequel ont péri plus de 25 000 Palestiniens. Ces holocaustes – au sens religieux originel de sacrifices de masse – incarnent la malédiction de la Terre sainte dans notre période tragique. Engrenage de violence et d'aveuglement dont les logiques remontent loin dans l'histoire des deux peuples. Gilles Kepel montre comment les protagonistes de ce drame entremêlent, dans leurs actes et discours, mystique et politique. À l'islamisme radical du Hamas sunnite et de ses alliés chiites inspirés par l'Iran s'opposent les suprémacistes juifs qui assurent la survie d'un gouvernement Netanyahou aux stratégies ambiguës. Du Yémen au Liban, ce choc exacerbe les tensions régionales et connaît des répercussions mondiales. Il prend l'allure d'une guerre planétaire contre l'Occident et ses valeurs, opposant Apartheid et Shoah. En s'appropriant la notion de " génocide ", certains États...
C'est le bilan de vingt-cinq ans d'islamisme que dresse l'auteur de "Les banlieues de l'islam", où le mouvement est analysé dans ses diverses dimensions : historique, culturelle et sociale. Pour mieux comprendre un des principaux phénomènes politico-religieux de la fin du XXe siècle.
Coédition Gallimard / France Culture
Depuis le 11 septembre 2001, deux Grands Récits opposés se sont disputés l'intelligence du monde : la guerre américaine contre la terreur et l'exaltation du martyre par les jihadistes. En voulant nous sauver du Mal - l'un pour parachuter la démocratie au Moyen-Orient, l'autre pour assurer l'apothéose de l'islamisme radical sur la planète - ils ont enfanté la barbarie. En restent des images d'abjection et de violence qui peuplent les écrans de télévision et d'ordinateur : otages occidentaux égorgés en Irak, victimes déchiquetées d'attentats-suicides, prisonniers musulmans dénudés à Abou Ghraïb ou torturés à Guantanamo. Mais sur le terrain, ni les néo-conservateurs ni Al Qaida ne l'ont emporté, basculant au contraire dans la déchéance morale. Et ils ont ouvert la voie à leur ennemi commun de Téhéran - ravivant les conflits entre chiites et sunnites, entre Persans et Arabes, sur les rives pétrolifères d'un Golfe désormais hanté par la menace nucléaire. Avec les succès remportés par le Hezbollah face à Israël, la conquête de Gaza par Hamas, le fiasco de l'occupation de l'Irak, la paix américaine, qui devait simultanément sécuriser l'État...
Cartes inédites de Fabrice Balanche
Quatre-vingt-treize : la Seine Saint-Denis est la figure des transformations révolutionnaires que connaît la France contemporaine. Un département dans lequel l'importance de la présence musulmane s'inscrit au cœur des bouleversements de la démographie et de l'immigration, de la marche forcée de la désindustrialisation à la haute technologie, de la persistance du chômage, d'une intégration sociale difficile à mettre en œuvre – mais aussi de la percée des nouvelles générations dans le champ politique, culturel ou économique. Ces contrastes très accusés sont l'une des caractéristiques les plus saillantes et les moins connues de l'islam de France. C'est cela que nous donne à voir Quatre-vingt-treize, en partageant avec le lecteur l'expérience du terrain au quotidien, depuis les mosquées et les HLM jusqu'aux lambris des palais de la République, et la perspective historique de trois décennies écoulées, à travers l'islam des 'darons', des Frères et des jeunes. Entre la tentation salafiste et la participation aux élections, le halal et l'internet, l'islam de France déploie une multiplicité de facettes qui s'inscrivent dans une citoyenneté encore...
Bilan et perspectives du 7 Octobre. L'effet de souffle de la razzia pogromiste perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023, puis de l'hécatombe des Palestiniens à Gaza, a bouleversé l'ordre du monde instauré après la Seconde Guerre mondiale. Après avoir proposé une analyse approfondie des logiques politico-religieuses qui déchaînent ces passions meurtrières, l'auteur d' Holocaustes livre ici une mise en perspective du basculement qui en résulte. Chamboulement géopolitique d'abord, avec l'émergence d'un " Sud Global " autoproclamé qui révoque l'hégémonie du " Nord ". Séisme moral ensuite, quand le terme de " génocide ", historiquement lié à la création de l'État d'Israël, est subverti jusqu'au sommet des instances de l'ONU. Fracture sociétale enfin, dans les démocraties du " Nord " taraudées par une polarisation identitaire inédite, entre wokisme d'extrême gauche et populisme d'extrême droite. Du blocage des campus à l'irruption des causes palestinienne et israélienne dans les élections majeures d'Europe et d'Amérique, Gilles Kepel revient sur les lignes de faille que le 7 Octobre approfondit dans notre actualité et notre devenir. Une histoire...
A partir d'une enquête par entretiens semi-directifs, ce livre présente une analyse des comportements identitaires de la population musulmane en France, en lien avec l'Islam. Des rappels historiques, des comparaisons avec d'autres groupes sociaux dans leur maniement du religieux et du politique sont présentés avec le souci de laisser la parole aux acteurs sociaux dans l'interprétation de leur situation.
Avec près de 3 000 000 de musulmans, plus de 1 000 mosquées et lieux de prières, quelque 600 associations confessionnelles, l'Islam est la deuxième religion de l'Hexagone. Gilles Kepel retrace la progression de l'Islam en France de puis 1926, les querelles qui animent cette communauté plurinationale et les événements qui la soudent, les problèmes politiques, sociaux, économiques, qui l'opposent à la société française ou l'en rapprochent, le sensible regain des jeunes générations pour la religion de leurs pères, le débat entre insertion ou assimilation. Une étude lucide et sereine sur les musulmans en France, mais aussi un regard éloquent des musulmans sur la France, révélant des abîmes de malentendus de par et d'autre. Une enquête sur le terrain, un ouvrage de réflexion. Le livre de référence sur une question qui touche tous les points sensibles de la vie française.
Avec la collaboration d'Antoine Jardin
Cartes de Fabrice Balanche
L'agglomération de Clichy-sous-Bois et Montfermeil a été rendue célèbre dans le monde entier depuis qu'en sont parties les émeutes de l'automne 2005. On sait moins que cette banlieue enclavée, qui concentre des populations cumulant des handicaps sociaux et culturels, accueille aujourd'hui le plus important Programme de rénovation urbaine de France, témoignant d'un important effort de solidarité nationale. Comment les habitants de l'agglomération voient-ils la cause des difficultés que vivent la plupart d'entre eux ? Se sont-ils organisés pour fairer face à l'adversité et envisager l'avenir ? Comment cohabitent des populations d'origines très diverses, de l'habitat social aux zones pavillonnaires ? Que peut faire l'école pour éduquer et socialiser des jeunes générations fragiles en provenance des pays les plus déshérités du continent africain ? Comment assurer la sécurité, en liaison avec un nouveau commissariat, et quelles leçons tirer des émeutes ? Comment les jeunes commencent-ils à s'engager significativement en politique ? Quelles sont les incidences sur les équilibres électoraux à venir ? Comment la religion, l'islam en premier lieu, a-t-elle...
A partir de la mise en perspective des attentats du 11 septembre 2001, tente de démontrer que le terrorisme islamiste est vu par ses auteurs comme une occasion de sortir du déclin politico-religieux des années 90 et d'enclencher une nouvelle dynamique. Permet de comprendre les enjeux du conflit, les conséquences en termes de réorganisation du monde et la manière dont l'Europe est concernée.
Les élections européennes de mai 2014 ont été marquées par une forte percée des eurosceptiques. En France, le Front national est arrivé en tête des suffrages dans 71 départements sur 101. En posant la question « Qu’arrive-t-il à la France ? », la Revue des Deux Mondes cherche à comprendre et à décrire une crise sans précédent. Sommes-nous aux portes d’une nouvelle ère historique ? En ouverture du numéro, Alain Juppé analyse les taux de plus en plus élevés des abstentionnistes. Les Français témoignent d’une forte méfiance à l’égard des élus. Selon le maire de Bordeaux, le pouvoir politique a perdu sa capacité d’agir sur le réel. À cette cause s’ajoute la relation complexe qu’entretiennent les citoyens avec l’autorité. La perte de confiance en l’avenir et la peur identitaire créent de profondes fractures dans la société française. Pour Ezra Suleiman, la France a perdu de sa grandeur en raison notamment de son incapacité à se réformer : les élites sont profondément attachées à leurs statuts, ce qui empêche toute forme de transformation. Jacques de Saint Victor explique le malaise ambiant non par des institutions bancales...
Le 17 décembre 2010, à Sidi Bouzid, une ville du centre de la Tunisie, Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant de fruits et légumes, s'immole par le feu – et embrase le monde arabe. Les régimes de Ben Ali, Moubarak, Kadhafi sont précipités dans les flammes, et l'incendie porte à Bahreïn, au Yémen et jusqu’en Syrie. En deux ans, les révolutions ont abattu des dictatures, mais fréquemment porté au pouvoir les Frères musulmans. Le salafisme prolifère, nourri du désenchantement de jeunes et de déshérités dont la pauvreté s’est accrue. Et al-Qaida, qu’on croyait enterrée, resurgit de la Syrie au Mali. Que sont devenues la liberté, la démocratie, la justice sociale revendiquées par les 'printemps arabes'? Quel est le rôle des pétromonarchies du Golfe dans l’arrivée au pouvoir des partis islamistes? Pourquoi le conflit entre sunnites et chiites est-il en train de détourner l’énergie des révolutions, tandis que la Syrie s'enfonce dans des souffrances inouïes? Gilles Kepel, familier du monde arabe depuis quatre décennies, est retourné partout – Palestine, Israël, Égypte, Tunisie, Libye, Oman, Yémen, Qatar, Bahreïn, Arabie saoudite, Liban,...
Face aux radicalités musulmanes, les intervenants sociaux sont en première ligne. Ils sont appelés à mettre en oeuvre une politique de prévention de la radicalisation juvénile. À partir d'une enquête de terrain dans la protection de l'enfance, cet ouvrage décrit la réalité de la prévention, mais aussi les risques de radicalisation politico-religieuse et de replis identitaires de la jeunesse. Il met au jour l'ambivalence des intervenants sociaux : conscients que la tentation islamiste constitue un terreau propice à la violence, ils sont déchirés entre leur volonté de participer à la politique publique de prévention et leur crainte de contribuer à la stigmatisation des musulmans.
Il serait dramatique, et éminemment regrettable, qu'aucune voix ne s'élève aujourd'hui pour dénoncer « l'antisémitisme », dont les manifestations spectaculaires se sont multipliées au cours des deux dernières années - sans que les médias ne leur accordent la moindre place, à quelques exceptions près, - au moment même où se produit une très forte résurgence. Pierre-André Taguieff nous alerte sur cette seconde vague, post-nazie, ayant pris une forme tout à fait nouvelle : héritière des arguments traditionnels de l'antisémitisme, elle allie antisionisme et processus d'islamisation. Il la nomme nouvelle judéophobie. Ses expressions les plus récentes : en France, la multiplication des actes déliquants contre des synagogues, mais aussi les insultes et menaces adressées à des familles juives installées en banlieue, et tout récemment, un certain match de football France-Algérie ; au niveau international, la conférence de Durban, à la fin du mois d'août 2001, au cours de laquelle se jouèrent des pressions énormes pour stigmatiser et exclure les organisations israéliennes et juives ; et puis, les déclarations d'Oussama ben Laden depuis le 11 septembre....
Les grandes religions occidentales dans le monde contemporain.
Cette édition totalement inédite des textes d'Al-Qaida a été publiée aux PUFen 2005 dans la collection "proche Orient", que dirige Gilles Kepel. Elle est rééditée en "Quadrige" avec une préface inédite de G. Kepel et une actualisation portant principalement sur al-Zawahiri et al-Zarqawi (mort en Irak depuis). Tout l'intérêt de l'ouvrage est de présenter en vis-à-vis des extraits de textes des quatre figures de l'islamisme contemporain, et des commentaires et des analyses de spécialistes des mouvements islamistes contemporains.
Pour la première fois dans la France contemporaine, quatre cents candidates et candidats issus de l’immigration, surtout nord-africaine, se sont présentés aux élections législatives en juin 2012, principalement dans des circonscriptions populaires. Gilles Kepel, aidé par l’Institut Montaigne, a zigzagué l’Hexagone entre janvier 2013 et janvier 2014 pour en rencontrer une centaine. Pourquoi et comment ont-ils choisi d’entrer en politique afin d’incarner la souveraineté du peuple français? Avec pour matériau le Journal de ces voyages et le verbatim de ces entretiens, Passion française saisit un état de crise sociale et politique sans précédent, qui voit les polémiques sur l’identité française et l’islam, sur l’exclusion et le rejet du système battre leur plein, tandis que le Front national rafle la mise, y compris, au-delà du paradoxe, dans certaines cités. Gilles Kepel polarise son récit sur deux régions emblématiques : Marseille et ses quartiers nord, Roubaix, la ville la plus pauvre de France, l’une et l’autre héritières d’une riche culture ouvrière. Dans les deux cas, il observe la prégnance des marqueurs de l’islam dans le...
Dans le monde post-Guerre froide, l'hybridation est devenue la règle et non plus l'exception, générant des entités inclassables : guérillas marxistes vivant du trafic de cocaïne ; gangsters salafisés ; sectes religieuses vouées au terrorisme ; financiers à la fois spéculateurs et criminels ; paramilitaires mutant en cartels de la drogue... Dans le monde post-Guerre froide, l'hybridation est devenue la règle et non plus l'exception, générant des entités inclassables : guérillas marxistes vivant du trafic de cocaïne ; gangsters salafisés ; sectes religieuses vouées au terrorisme ; financiers à la fois spéculateurs et criminels ; paramilitaires mutant en cartels de la drogue... Tous les entrepreneurs du crime tendent aujourd'hui à changer d'ampleur et de forme. L'ère de l'hybridation a commencé... Et le terrorisme trouve ainsi des nouvelles sources de financement. Des corps hétérogènes et inconciliables font désormais symbiose. Hier, acteurs " politiques " (terrorisme, guérillas, milices, mouvements de libération) et criminels de " droit commun " (bandes, gangs, cartels, mafias) vivaient séparés dans les espaces et selon les logiques de la Guerre froide ...
Ce livre présente le mouvement islamiste issu de l’internationalisation du mouvement des Frères musulmans, tel qu’il s’est développé en Europe : Florence Bergeaud-Blackler le nomme frérisme. Elle explore ici, de façon factuelle et documentée, l’origine du mouvement, son fondement doctrinal, son organisation et ses modes opératoires, ainsi que ses méthodes de recrutement et d’endoctrinement. Elle montre comment il étend son emprise au cœur même des sociétés européennes en s’appuyant sur leurs institutions, en subvertissant les valeurs des droits de l’homme ou en « islamisant » la connaissance. Ni réquisitoire ni dénonciation complotiste ou militante, c’est le résultat d’une enquête de fond étayée et référencée, menée selon les méthodes des sciences humaines, et qui cerne précisément un objet, l’islamisme frériste, qui construit un système-islam décliné dans trois directions : une vision, une identité, un plan. Le propos ne vise ni une religion ni une communauté de croyants, mais décrit un mouvement qui cherche à se servir d’eux pour imposer une stratégie d’islamisation des pays non musulmans dans toutes sortes de...
De l'Algérie à la Syrie, en passant par la Tunisie, le Yémen, la Libye, l'Égypte et la France, l'un des grands spécialistes de l'islam politique restitue ses rencontres avec nombre d'acteurs de cette mouvance sur près de 40 ans. Il montre que leurs motivations sont plus banalement profanes et politiques que religieuses. Et donc très loin des explications essentialistes qui cherchent dans le Coran du VII e siècle les introuvables clés de la " radicalité islamiste " d'aujourd'hui. La tradition " orientaliste " des savants arabisants français, qui avaient accompagné l'entreprise coloniale au XIXe siècle, a progressivement laissé la place au XXe siècle à une génération de chercheurs résolument anticolonialistes, à l'image de Maxime Rodinson, Charles-André Julien, Jacques Berque ou Charles-Robert Ageron. Il revient aujourd'hui à leurs héritiers d'éclairer l'apparition, dans la période postcoloniale, d'un " islam politique " qui cristallise une très profonde défiance. C'est ce à quoi s'emploie François Burgat dans cet ouvrage, en replaçant ses analyses dans le parcours personnel qui les a nourries et l'environnement scientifique qui les a accueillies....
Qui est vraiment le Hezbollah ? Un groupe terroriste ou un mouvement de résistance ? En se fondant sur une analyse approfondie des évènements, le travail de Jean-Loup Samaan vise à déconstruire les perceptions contraires du Hezbollah : il s'agit ainsi de " comprendre " à la fois le visage terroriste que perçoivent Américains et Israéliens et le visage résistant que présentent le mouvement libanais et ses soutiens. " Les métamorphoses du Hezbollah " démontre avec pertinence que le discours est une arme de guerre. En changeant de camp, la vérité change de visage... Cet ouvrage inédit ouvre de nouveaux horizons aux lecteurs et permet de mieux appréhender l'Orient compliqué.
Inutile d'éluder : ouvrons les yeux, la menace salafiste existe. La France vit une grande illusion. Nous croyons être toujours le pays où l'on débat, où l'on échange des arguments, alors même que nous sombrons chaque jour un peu plus dans un climat intellectuel de guerre civile. Ce constat vaut en particulier pour le débat actuel sur la place de l'Islam dans la société française et sur l'ampleur du péril islamiste. Allons droit au but : l'Islam ne constitue pas une question en soi dans la France de 2020. L'adversaire de la République s'appelle le salafisme. La source du problème ne réside pas dans le Coran mais dans ceux qui le transforment en arme pour affaiblir la démocratie libérale. Dans ce camp, on trouve bien évidemment les jihadistes, mais aussi les salafistes et l'ensemble des acteurs contestataires davantage animés par une fureur décolonialiste que par une authentique ferveur spirituelle. Le centre de gravité de cette galaxie dangereuse est le salafisme. Leur stratégie, et les tactiques afférentes, font des salafistes dits " quiétistes " et " politiques " des Silencieux, ces petits cylindres également qualifiés de modérateurs de son, que l'on...
Pierre-André Taguieff revient sur la récente séquence judéophobe, celle de la période 2000-2018. Les attentats djihadistes commis en France ont provoqué une prise de conscience de la menace, d’une ampleur qui n’avait pas été nettement pressentie, bien qu’annoncée par des signes inquiétants : dès 2001, l’auteur avait donné une première analyse du phénomène émergent. Il fallait donc redessiner le paysage et tenter de repenser la nouvelle configuration antijuive, en perpétuelle métamorphose, dans laquelle se rencontrent les extrémismes : complotisme, concurrence victimaire, antisionisme radical, négationnisme et islamisation croissante des discours. Pierre-André Taguieff retrace la généalogie, depuis 1967, de la haine des Juifs telle qu’elle s’est idéologisée dans le monde arabo-musulman post-nassérien. Cet imaginaire judéophobe s’est ancré en France, puis en Europe, à compter de la seconde Intifada (2000), et se diffuse désormais massivement sur les réseaux sociaux, dans un contexte marqué par la déstabilisation du Moyen-Orient. Dans l’espace politico-intellectuel français, la dernière vague judéophobe est moins portée par les...
AVANT-PROPOS DE M. ÉRIC CIOTTI, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE (extraits) Le 3 décembre 2014, à l’initiative du groupe UMP, devenu Les Républicains, notre assemblée a adopté la proposition de résolution tendant à créer une commission d’enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes que j’avais déposée en octobre 2014.(...)Face au terrorisme, plusieurs écueils doivent être évités. Tout d’abord, celui de la division politique.(...)Il nous faut ensuite rompre avec une forme de naïveté et regarder objectivement l’ampleur du phénomène auquel nous sommes confrontés : les chiffres des candidats au djihad ne cessent de croître, et la France demeure l’une des cibles privilégiées.(...)Les auditions ont mis en évidence que la coopération entre les différents services de lutte contre le terrorisme devait être renforcée. En particulier, la question du partage des responsabilités entre la Direction générale de la sécurité intérieure et la Direction du renseignement de la préfecture de police, seule compétente en matière d’anti-terrorisme à Paris, mériterait une évolution du cadre juridique.(...)Cette...
Avec les attentats du 11 septembre 2001, Ben Laden et son mentor le docteur Zawahiri visaient à galvaniser leurs partisans et à faire triompher l'islamisme radical dans le monde entier. A Washington, l'influent lobby néoconservateur repensait les intérêts stratégiques traditionnels des Etats-Unis au Moyen-Orient, la sécurité simultanée de l'Etat d'Israël et des approvisionnements pétroliers. Mêlant désormais aspirations démocratiques et réaffirmations hégémoniques, la "guerre contre la terreur" ouvrit en définitive la boîte de Pandore dans l'Irak occupé, précipitant la politique américaine et surtout le monde musulman dans l'impasse. Le chaos met aujourd'hui en péril le Moyen-Orient, menace ses lieux saints et déchire le tissu social : c'est la hantise séculaire des oulémas, docteurs de la Loi - ils l'appellent fitna, la guerre au cœur de l'islam. Mais c'est en Europe, parmi les millions de musulmans qui y vivent désormais, que se joue la bataille pour l'évolution de l'islam - elle oppose la régression communautaire et la fusion avec la modernité. L'islam d'Europe est aujourd'hui à l'avant-garde de ce combat, le modèle sur lequel sont fixés les...
Cet ouvrage est le témoignage d'un professeur d'histoire de l'enseignement secondaire confronté à l'intrusion de l'Islamisme au sein de l'école républicaine.