Ce livre a pour origine le désir d'unifier une double expérience, littéraire et philosophique, en une synthèse révélatrice de leurs enjeux actuels. Eric Clemens, qui enseigne la philosophie à Bruxelles et collabore depuis sa fondation à la revue littéraire TXT, montre à la fois comment, dans l'épreuve du langage, s'engendrent les fictions et comment la fiction, dans son mouvement d'apparaître, constitue notre rapport au monde. Après avoir dégagé les traits constitutifs d'une langue qui ouvre aux phénomènes, l'auteur tente de dépasser la conception subjective de la fiction et les différentes théories de l'imagination. Il esquisse alors une phénoménologie de la fiction où le sujet, entre la représentation et l'irreprésentable du réel, cherche à donner figure, rythme et narration au monde de la vie. Alors que les liens entre littérature et philosophie font l'objet d'une attention de plus en plus soutenue de la part des philosophes (Deleuze, Derrida, Ricoeur...), Eric Clemens apporte une contribution importante à la compréhension de l'expérience littéraire.
« Mythe » et « fiction » : deux catégories qui renvoient aux notions d’imagination, de fantaisie et de chimère ; à cette puissance ennemie de la raison raisonnante que Malebranche, dans une réflexion célèbre, appelait la « folle du logis ». « Mythe et fiction », un pléonasme ? Le « mythe » est une forme de pensée structurante, un mode d’articulation logique de la réflexion en liberté. La « fiction » est un outil d’investigation efficace pour l’exploration d’un nouveau monde, l’espace littéraire dont les univers parallèles de la fantasy ou les mondes possibles de la science-fiction sont devenus les nouveaux paradigmes. La Grèce et la Rome antique sont un carrefour idéal pour faire se rencontrer ces deux forces. Littéraires et historiens des mentalités et des représentations avaient déjà parcouru ces sentiers, mais sans les faire se croiser. Il était donc temps de procéder à un état des lieux de la recherche, dans sa diversité et ses complémentarités, dans ses oppositions et ses conciliations. Aucune approche n’a été a priori exclue dans cette recherche de l’hybridation : textes et images, Antiquité et modernité se sont...
Que et où suis-je ? Après avoir revisité un certain nombre de positions classiques sur la nature et le statut du sujet (celle de Descartes notamment) et de réponses possibles à la question de savoir ce que je suis (une personne ? une machine ?), cette enquête développe une théorie originale fondée sur la notion de figures imaginaires. On y trouvera une façon nouvelle de faire de la philosophie, s'appuyant sur et passant par la fiction. Cette méthode est mise en œuvre par l'analyse d'une série de figures tirées de la littérature, où sont convoqués des auteurs classiques comme Poe, Maupassant, Nerval, aussi bien que des écrivains de science-fiction comme Wells, Conan Doyle, Stapledon, Ph. K. Dick. S'y ajoutent d'originales fictions imaginées par l'auteur, qui deviennent autant de plans d'expérience philosophique : puis-je, au sens propre, perdre la tête ? être invisible ? intouchable ? habiter un tableau ? être fait de plusieurs morceaux ? Voici, autour de la question du sujet, un parcours par la fiction d'un pan de la philosophie aussi bien qu'un voyage philosophique à travers la science-fiction. Pierre Cassou-Noguès, philosophe, est chercheur au CNRS. Il a ...
la science-fiction aime à s'emparer de la ville, qui en devient un personnage avec ses traits de caractère et ses humeurs. Souvenons-nous de Blade Runner (R. Scott) et de son Los Angeles lépreux, de la ville basse et de la ville haute de Gunnm (Y. Kishiro) ou du Roi et l'oiseau (P. Grimault), de la ville cachée des Seigneurs de l'Instrumentalité (C. Smith), de la ville panoptique de Nous autres (E. Zamiatine) ou de La Zone du dehors (A. Damasio), de la ville-immeuble hypersexuelle des Monades urbaines (R. Silverberg), de la ville-planète de Trentor (I. Asimov) ou Coruscant (G. Lucas), de la ville pourrissante de I Am Legend (R. Matheson) ou de La Foire aux immortels (E. Bilal), de la ville fiévreuse de Paris au XXe siècle (J. Verne) ou de Brüsel (F. Schuiten et B. Peeters), etc. La science-fiction rêve la ville et déploie ses imaginaires multiples. Elle le fait en s'emparant à la fois de sa matière (immeubles, réseaux, tuyaux, voiries...), de ses strates historiques (symboles, traces, plans...) et de ses projections vers l'avenir (rénovations urbaines, métamorphoses sociétales...). C'est une rêverie de chair, d'amour et de haine adressée à la ville, un...
Élucider en linguiste l'énigme de la fiction en nommant, après avoir écarté de fausses croyances, ses véritables attributs – tel est le but de ce livre. Il exhume une affaire classée depuis des décennies, mais classée pour des motifs qui ne résistent pas à une analyse linguistico-philosophique. Le défi de la définition est ici relevé : la fiction..
La fiction est-elle une notion contemporaine? La réfélexion sur la fiction et sa pratique institutionnalisée sont-elles l'apanage de l'occident? Quelle définition de la fiction faut-il adopter pour embrasser la pluralité de ses usages dans le temps et dans l'espace? Telles sont les questions que cet ouvrage aborde dans une perspective comparatiste et diachronique, en réunissant des contributions qui s'efforcent d'éclairer le rapport à la fiction dans la plupart des aires culturelles du monde. Anne Duprat est Maître de conférences en littérature comparée à l'université Paris 4 Sorbonne, Françoise Lavocat est Professeur en littérature comparée à l'université Paris 7 Diderot.
Cette étude se propose d'illustrer deux orientations : l'une, classique, est celle de la science-fiction technoscientifique ; la technoscience, susceptible de conduire l'humanité à sa destruction ou de la métamorphoser en une surhumanité devient objet de fabulation. L'autre commence à s'imposer dans les années 60, lorsque l'imagination réinvente des sociétés humaines.
Univers de la fiction Les auteurs de fiction exigent de leurs lecteurs qu'ils pénètrent dans des espaces étranges, dans le monde d'Antigone, de Don Quichotte ou de Sherlock Holmes. Ces univers factices évoquent – plus ou moins – le monde réel, mais ils s'en éloignent aussi par bien des aspects. Pourquoi et comment la fiction continue-t-elle cependant de nous attirer et de nous parler ? Thomas Pavel entreprend ici, dans un style plein de saveur et d'humour, de définir le mode d'existence des êtres imaginaires et de dégager la fonction culturelle des œuvres de fiction. L'institution de la fiction ne cesse de changer au cours du temps sous l'effet d'une économie de l'imaginaire : selon les circonstances, un même territoire – un même texte – peut passer de la vérité à la fiction, et réciproquement, en endossant des fonctions hétéroclites. L'histoire de la culture, et de nos croyances, est faite de ces incessantes fluctuations. Thomas Pavel Universitaire américain d'origine roumaine, spécialiste de la littérature française, il est notamment l'auteur de La Pensée du roman (Gallimard, 2003) et Comment écouter la littérature ? (Fayard, 2006).
Vers le milieu du XIIe siècle, un juif originaire de Cologne, converti au christianisme et devenu prêtre à Cappenberg, en Westphalie, écrit en latin, sous le nom d'"Hermann l'ancien juif", le récit de sa conversion (Opusculum de conversione sua). Cette "autobiographie" est l'une des toutes premières en Occident depuis les célèbres Confessions de saint Augustin. Ce texte singulier divise les historiens, les uns y voyant le "récit vrai" d'un authentique juif converti, les autres une pure "fiction" forgée par des clercs chrétiens. Jean-Claude Schmitt montre que la question est mal posée: ce récit à la première personne est à la fois "vrai" et "fictif", et il est vain de lui chercher un auteur, fût-ce un juif converti. Hermann a bien pu exister et contribuer à la mise par écrit de sa propre histoire, mais l'Opusculum n'en est pas moins une oeuvre collective, peut-être destinée à illustrer le rayonnement de l'abbaye prémontrée de Cappenberg. Plutôt que de se battre sur une question d'attribution, mieux vaut déplacer les questions et interroger le contenu du texte pour en comprendre les significations dans la société et la culture de l'époque. Qu'en est-il...
Théorie des genres et des œuvres, statut de la fiction, variance des régimes narratifs, fonction sémiotique du style : par ces voies diverses mais convergentes, les études de poétiques ici réunies s’efforcent de définir à nouveaux frais ce que l’on a appelé, voici déjà quelques décennies, la littérarité – c’est-à-dire la dimension artistique des textes, quels que soient leur mode de présentation ou leur critère d’admission au rang des « œuvres » par une instance de lecture, individuelle ou collective.Où l’on voit la question rituelle Qu’est-ce que la littérature ? se dissoudre, et peut-être se résoudre, en celle-ci : Qu’est-ce qui fait d’un texte un objet esthétique ?
Il y a d’une part les documentaristes à qui l’on pose la question : « Quand est-ce que vous ferez un vrai film ? » Et il y a d’autre part des cinéastes de fiction à qui l’on demande : « Vous n’avez jamais eu envie de filmer la réalité ? »Le débat est aussi vieux que le cinéma lui-même. Peut-on filmer le réel ? Peut-on d’ailleurs filmer autre chose que le réel ? Dans cet ouvrage, ont été interrogés huit cinéastes qui ont l’expérience conjuguée de la fiction et du documentaire. Chacun d’entre eux se penche avec acuité sur le passage de l’un à l’autre, chaque créateur ayant son rapport particulier au réel et à l’imaginaire.
Un nouveau régime de fiction s'instaure. Il affecte la vie sociale au point de nous faire douter de la réalité. Les reportages télévisés prennent des allures de fictions et celles-ci miment le réel. Des idylles se nouent sur Internet où l'on dialogue avec des interlocuteurs sans visage. Insensiblement, nous passons au " tout fictionnel ". Aux médiations, qui permettent le développement de l'identité, la prise de conscience de l'altérité et des liens sociaux, se substituent les médias de la solitude. La vision des désastres planétaires est désormais soumise au caprice de la télécommande. Ces nouveaux partages entre le réel et la fiction conditionnent aussi la circulation entre l'imaginaire individuel (le rêve), l'imaginaire collectif (les mythes, les rites, les symboles) et l'œuvre de fiction. Dans ce livre, Marc Augé rappelle la menace que fait peser, sur toute vie sociale, la confusion de ces trois pôles distincts de l'imaginaire. Chaque culture institue des frontières spécifiques entre le rêve, la réalité et la fiction. Toute société suppose de ne pas identifier le modèle et la réalité. Dans son ethno-fiction, parcourant l'Europe et les...
Que vous écriviez pour la littérature, le théâtre, le cinéma, la télévision, une histoire reste une histoire.
La science-fiction propose des récits où les aventures des personnages dessinent, sous une forme réaliste, des mondes imaginaires. Ceux-ci, dérivés d’hypothèses ou d’inventions, s’accordent avec une conception du monde où sciences et techniques jouent un rôle déterminant. Les romans de science-fiction prennent pour point de départ le monde actuel ou une phase de son histoire. Ils en extrapolent les lignes narratives, permettant alors une interrogation critique ou simplement ludique sur le sentiment que nous avons de la réalité ou de la norme. Cet ouvrage présente un large éventail de cette littérature des « mondes possibles ». Il en décrit les racines et les évolutions, les thèmes et les principaux auteurs, ainsi que son influence sur le cinéma et la télévision. La science-fiction est un monde, c’est aussi le nôtre.
Révolution des robots, multivers, navettes spatiales, mutants, cyborgs... la science-fiction est largement entrée dans notre quotidien : l’avenir imaginé dans le passé est devenu notre présent. De Ready Player One à Transformers, en passant par les X-Men, Blade Runner, Star Trek ou Interstellar, ce livre propose une histoire décapante de la science-fiction et illustre les façons dont elle modèle notre vision du monde et comment, au bout du compte – au bout des contes –, elle influence la science elle-même ! Avec verve et humour, Mark Brake répond ainsi à quelques questions fondamentales : L’espace est-il peuplé d’extraterrestres ? Existe-t-il des mondes parallèles ? Sera-t-il jamais possible de voyager dans le temps ? Notre société fonce-t-elle vers le chaos ? Quand pourrons-nous enfin parader dans des voitures volantes ? Si vous trouvez que notre monde commence à ressembler de plus en plus à un épisode de Black Mirror, ce livre est fait pour vous !
Fiction ou réalité ? Telle est la question... Fiction : un mot dont le sens semble aller de soi. Un mensonge, une invention. La fiction s'oppose au réel aussi sûrement que nos rêves à la réalité quotidienne. En est-on certain ? Et d'abord, qu'est-ce que le réel ? Qu'en savons-nous ? Comment nous définissons-nous par rapport à lui ?Partant d'un questionnement sur le réel et notre rapport à lui, Vincent Engel convoque non seulement les spécialistes de la théorie littéraire, mais aussi des psychologues et des philosophes, sans oublier les principaux écrivains de la seconde moitié du 20ème siècle, tels Camus, Sartre, Robbe-Grillet, Gary ou Tristan, afin de confronter leur vision de la littérature et de la fiction à celle des théoriciens. Car les écrivains ne sont-ils pas les premiers concernés ? Un livre qui redéfinit la fiction, manière privilégiée de fonder notre humanité et de transmettre la mémoire. À PROPOS DE L’AUTEUR Professeur de littérature contemporaine à l'Université catholique de Louvain (UCL) et d'histoire contemporaine à l'IHECS, il a écrit de nombreux essais, romans, nouvelles ou pièces de théâtre. Il est aussi critique...
Qu’est-ce qui nous pousse à ouvrir un roman ? à entrer dans une salle de cinéma ? à entamer le visionnage d’une série ? Plus encore : une fois établi le premier contact avec le récit, pourquoi, dans la plupart des cas, avons-nous tant de mal à le lâcher ? Et comment expliquer ce sentiment de vague tristesse qui nous saisit parfois au dénouement, quand nous sommes obligés d’abandonner un monde et des personnages ? En un mot, pourquoi aimons-nous tant les histoires ? Tous supports confondus, les récits de fiction n’ont jamais été aussi nombreux, et leur succès public transcende les barrières générationnelles et sociales. Mais les fictions textuelles sont aujourd’hui largement concurrencées par les séries télévisées dont la consommation est en constante augmentation. L’enjeu de cet essai est de comprendre d’où vient la force d’attraction du narratif qu’il soit question d’un roman, d’un film ou d’une série télévisée. La question du plaisir narratif ne sera donc pas envisagée d’un point de vue culturel – qu’est-ce qui fait qu’à telle époque et dans tel milieu on s’intéresse à tel type de fictions ? – mais sur un plan...
Héritières des serials cinématographiques et des magazines pulp, les séries de science-fiction accompagnent la production télévisuelle depuis ses débuts. Elles ont soutenu, et souvent même mené de front, l’évolution de la complexité narrative de ce format au fil des décennies, hier au sein de la production nord-américaine, aujourd’hui à travers le monde, participant ainsi largement au renouvellement du genre. Cet ouvrage remonte aux origines des séries de science-fiction et s’appuie sur plusieurs exemples représentatifs d’aujourd’hui pour présenter leurs grands prototypes narratifs et leurs principaux motifs. Il permet de comprendre ce que la science-fiction a apporté à la télévision, et ce qu’en retour le petit écran a offert au genre de l’imaginaire le plus à même d’interroger notre avenir et ses possibles. De Star Trek à X-Files, de l’utopie à la dystopie, il révèle comment, épisode après épisode, année après année, les séries de science-fiction explorent des mondes extraordinaires, reformulent et rendent plus concrets nos craintes et nos espoirs...
Une part non négligeable de la littérature contemporaine de langue française évoque les génocides et les violences idéologiques qui secouèrent le XXe siècle. La question de la mémoire et du renouvellement de ses formes y occupe une place primordiale, influencée notamment par la répétition de telles atrocités (dans les Balkans et dans la région des Grands-Lacs). Le témoignage et la fiction apparaissent comme les composantes d’une dialectique propre aux récits de rescapés et aux œuvres romanesques qui, dans la seconde moitié du XXe siècle, ont eu pour tâche de transcrire un type d’expérience dépassant l’entendement. Témoignage et fiction fait dialoguer les récits de rescapés des camps nazis (Wiesel, Semprun, Antelme, Rousset, Delbo) avec ceux évoquant les heures noires du communisme ou, sur un mode allégorique, les violences des régimes totalitaires (Kristof, Volodine). Au souci de la vérité des faits narrés animant les premiers récits, Marie Bornand oppose les audaces narratives des romans d’une deuxième génération d’écrivains: les formes ambiguës conférées aux fictions de témoignage mettent doublement en évidence le caractère...
Encyclopedie des BD de Science-Fiction vendues en kiosques a journaux. D'Adam Eterno a Wampus en passant par Kronos, Magnus ou la famille Rollinson, un inventaire des heros et des revues consacrees a la science-fiction. Ouvrage nomine au Grand Prix de l'Imaginaire 2012 (categorie essais).
La fiction, à sa manière, configure une expérience du monde: elle ne se contente pas de le réfléchir, elle y entre avec force, et nous propose de le comprendre et de le sentir autrement. Que donne-t-elle à " voir " du monde ? Qu'en rejette-t-elle ? Comment " voyons-nous e le monde à travers la fiction, et le monde après la fiction ? Ce volume examine, autour d'oeuvres précises, les façons dont la fiction littéraire ou cinématographique, et le romanesque qui en est le " comble ", modalisent nos perceptions. Les théories de la représentation, la rhétorique, l'histoire littéraire, la philosophie, les sciences cognitives, l'esthétique... y entrent en débat sans renvoyer dos à dos le " comprendre et le " sentir ". On y observe comment la fiction littéraire modélise un univers : repensant, déplaçant, contredisant les savoirs, elle troque le vrai contre le vraisemblable, et les belles infidèles n'y cachent peut-être une langue que pour défaire le monde d'une autre...; les romans allégoriques, les contes philosophiques ou les fictions indiennes contemporaines en témoignent. On mesure aussi l'ampleur des mondes inédits qu'elle produit : des récits de...
Pour connaître, faut-il feindre ? Quelles vérités disent les fictions ? Que sait la littérature ? Que raconte le savant ? Théorie littéraire, poésie, histoire, mais aussi biologie, ethnologie, sociologie, esthétique, font ici alliance pour suivre la fiction à la trace dans sa traversée des savoirs et saisir son intelligence. Ce volume invite à lire ensemble les débats de Stengers et Sokal, les contes sociologiques de Goffman, les fables darwiniennes, les fictions savantes de Balzac, Flaubert, Carroll, Joyce, Kundera, les sciences intimes de Malinowski et Bataille, l'imagination des possibles de Lyotard, Goodman et Agamben, l'érotique du savoir de Montaigne, Armand-Gette, De Certeau, Adorno, Blumenberg...
La fiction peut-elle qualifier l'art? Cette question ambiguë suppose d'abord de faire jouer l'amplitude d'un terme, qui convoque à la fois l'imaginaire et le simulacre. Elle appelle ensuite à explorer la réversibilité du rapport impliqué entre art et fiction : la fiction donne l'art la liberté de se déployer, l'art se réfléchit à travers l'idée de fiction. Pour filtrer l'idée d'art à travers le principe fictionnel, ce volume met en jeu deux démarches croisées. L'une déplie l'éventail de la feinte dans l'invention artistique -- celle du poème ou de l'opéra, du tableau ou du film. L'autre tente de cerner l'horizon théorique d'une approche consacrée à des objets esthétiques : peut-on penser l'art sans passer par le détour de la fiction? De texte en texte, de reprise en reprise, une hypothèse paradoxale se forme : le couple réversible art/fiction ne désignerait-il pas simultanément la force et la défaillance conceptuelle de l'esthétique, qui nourrit de fictions le processus de création et ne recueille de celui-ci qu'une image à son tour fictive? -- Back cover.
Etudes des pouvoirs et des enjeux de la fiction : à quoi sert-elle, quelle expérience nouvelle propose-t-elle au lecteur, comment l'enseigner? Parmi les contributions : Fiction et principe de plaisir, l'exemple de Mérimée (A. Fonyi) ; Apprendre son temps : la fiction comme activité de connaissance (A. Péraud) ; Fictions dramatiques et postures du lecteur (A. Petitjean).