Journal d'un homme trompé
Auteure: Pierre Drieu La Rochelle
Nombre de pages: 256Édition définitive
Édition définitive
Jeune fantassin traumatisé par la Grande Guerre, personnalité en vue du Paris des années folles, homme couvert de femmes, ami d'Aragon - avant de devenir son farouche adversaire -, de Malraux et d'Emmanuel Berl, Pierre Drieu la Rochelle compte parmi les écrivains majeurs du XXe siècle. Son engagement extrême, qui fait de lui une des figures emblématiques de la Collaboration, pose, comme pour Céline, un difficile cas de conscience aux passionnés de littérature. Fort des acquis récents de l'histoire culturelle et politique, Jacques Cantier montre ce que ce destin nous dit de son temps. D'une jeunesse française de la Belle Epoque jusqu'au suicide de l'écrivain en mars 1945, l'historien éclaire le parcours de cette personnalité complexe. L'oeuvre de Drieu, singulier mélange de classicisme et de modernité, exprime avec violence les angoisses de la génération des " vingt ans en 1914 " : sentiment de décadence, perte des repères, désordre amoureux, hantise de la solitude qui pousse à l'engagement... Mais elle témoigne également de la grave crise de conscience que traverse la France à la fin des années 1930. Premier des intellectuels français à se déclarer...
La Revue des Deux Mondes publie en mars des documents, pour la plupart inédits, de Pierre Drieu la Rochelle . Outre une missive à Jean Paulhan, un poème et des avants-textes à la nouvelle « La comédie de Charleroi », le lecteur découvre vingt-cinq lettres originales adressées à Jean Boyer, un ancien camarade de Sciences Po. L’ensemble, présenté par Jean-François Louette et Gil Tchenaria , a pour noyau la guerre de 1914-1918, guerre qui est au centre même de l’oeuvre de Drieu. Tantôt observateur tantôt penseur du premier conflit mondial, l’écrivain interroge le bien-fondé des affrontements et leur influence sur la vie économique et spirituelle d’une nation. Ce faisant, il permet au lecteur de suivre sa carrière militaire, de partager avec lui son expérience des combats et ses oscillations entre patriotisme et pleutrerie. Ce dossier sur l’un des auteurs les plus emblématiques du XX e siècle est d’une valeur exceptionnelle Également au sommaire, le témoignage remarquable du patriarche Bachara Boutros Raï, « pape » des chrétiens d’Orient. Sommes-nous en train d’assister à la disparition d’une communauté religieuse ? Quelles sont les...
Entre ses deux tentatives de suicide et son suicide le 15 mars 1945, Pierre Drieu la Rochelle - l’écrivain fasciste, directeur de la NRF sous l’Occupation, ami d’Aragon et de Malraux - est en convalescence, protégé et caché par quelques proches, des résistants, sa première épouse juive, près de Paris et à Paris, afin de s’épargner arrestation et jugement. Commence pour lui une étrange parenthèse de huit mois pendant lesquels cet homme complexe ne sait plus qui il est, ni où il en est. De cette période, Aude Terray a reconstitué le récit minutieux et fascinant, la vie quotidienne d’un écrivain sensible et monstrueux qui se trompa de combat. Historienne, elle recompose subtilement son cheminement intellectuel, sa solitude, son désarroi. On suivra, ici, l’auteur de Gilles et de Rêveuse bourgeoisie tandis que, réfugié dans une forêt, il cueille des pommes, coupe du bois, pense à ses maîtresses enfuies ou mortes... Que reste-t-il des engagements des années 1930 ? Est-il pressé de rencontrer enfin le néant ? Que cherche-t-il à dire de lui-même à travers les figures de Judas et de Van Gogh auxquels il consacre ses pages ultimes ? Doit-il fuir à...
De l'affaire Deyfus à la fin des années 1960, on ne compte plus les écrivains qui ont incarné en France la figure de l'" intellectuel ", celui qui s'engage dans la cité en mobilisant son pouvoir symbolique. On pense tout de suite à Zola. Mais aussi à Aragon, à Malraux, à Sartre, à Simone de Beauvoir, et à tant d'autres. Autrement dit, d'abord aux écrivains de gauche ou, à tout le moins, réputés " progressistes ". Cependant, si Malraux fut le premier ministre de la Culture français, et si le modèle sartrien de l'engagement a connu une diffusion mondiale, il ne faudrait pas oublier pour autant ceux qui, au nom de leur engagement à droite, se sont illustrés dans les années sombres de notre histoire : Maurras, Brasillach, Rebatet, Drieu la Rochelle, Céline. Le regain d'intérêt pour leurs écrits les plus virulents dans un contexte de montée de l'extrême droite et de la xénophobie nous invite au contraire à un retour sur l'histoire de leurs engagements. De fait, toutes les représentations étudiées dans ce livre demeurent profondément ancrées dans notre culture politique et ont même connu un regain d'actualité depuis les années 1990, qu'il s'agisse des ...
Nul ne connaît Drieu La Rochelle sans avoir lu le Journal d'un homme trompé, ses Notes pour un roman sur la sexualité, ou encore L'Homme couvert de femmes. Dans les douze nouvelles qui composent le Journal d'un homme trompé, Drieu dépeint de la manière crue la réalité de l'amour dans l'entre-deux-guerres. En sociologue des moeurs, et adpte de la sociologie participante, Drieu La Rochelle insère dans chacun des ses ouvrages des traits autobiographiques. Si son roman L'Homme couvert de femmes posait la question du sens donné au libertinage, le Journal d'un homme trompé aborde des questions métaphysiques sur la sexualité. Qu'est-ce que l'amour aujourd'hui, passé la tempête physique des premiers jours ? Qu'est-ce qui pousse les hommes et les femmes qui enchaînent les conquêtes et que connaissent-ils finalement de l'amour ? Toutes ces questions se résument en celle-ci : Qu'est-ce que le véritable amour ?
Le temps des Bohèmes est le roman vrai des aventuriers de l’art moderne, quand Paris était la capitale du monde. Ils étaient peintres, poètes, écrivains, sculpteurs, musiciens. Leurs vies furent flamboyantes comme leurs œuvres. Et leurs œuvres, belles comme la vie. Ils demeurent à jamais les personnages de leurs propres légendes. Première saison : Bohèmes. Sur les trottoirs de Montmartre et de Montparnasse, entre le Bateau-Lavoir et la Closerie des Lilas, allaient les sublimes trublions: Jarry, son hibou et ses revolvers, Picasso sympathisant anarchiste, Apollinaire l'érotomane, Max Jacob et ses hommes, Modigliani et ses femmes, Aragon le flambeur, Soutine le solitaire, Man Ray, Braque, Matisse, Breton et les autres... Ils venaient de tous les pays. Fauves, cubistes, surréalistes, fêtards, amoureux - libres. Deuxième saison : Libertad ! Les héros s’appellent Malraux, Saint-Exupéry, Dos Passos, Prévert, Hemingway, Orwell, Dali... Un éventail d’enthousiasmes et d’illusions tendu entre la montée du fascisme et la guerre d’Espagne. Ici, Aragon vend son âme à Staline ; là, Gide pontifie aux obsèques de Gorki ; ailleurs, Gala passe des bras d’Eluard...
Qui était Pierre Drieu la Rochelle ? Un écrivain de grand talent ou, comme on l'a beaucoup dit et écrit, un modeste romancier engagé dans la collaboration active avec l'Allemagne nazie ? Un séducteur invincible ou un ancien combattant de 1914-1918 taraudé par sa prétendue impuissance ? Un militant fasciste et antisémite, ou celui qui n'a jamais admiré que les héros de la Révolution internationale, qui n'a envié que le seul Aragon et qui, pour finir, a souhaité la victoire de l'Armée rouge sur toute l'Europe ? Un suicidaire chronique ou l'homme le plus courageux qu'ait connu Malraux ? Un homme de l'ombre ou de la lumière ? Ou bien encore tout cela à la fois ? Par-delà les mille facettes d'un destin particulièrement contradictoire et ambigu, le présent livre dessine avec éclat le portrait en creux de l'auteur de Gilles et de Rêveuse bourgeoisie, mais aussi de ses contemporains les plus proches. Ainsi, à travers les figures croisées de Malraux, Céline, Aragon, Nizan, Sartre, Berl, Brasillach et quelques autres, Jacques Lecarme parvient à cerner les contours d'un homme qui n'a peut-être jamais obéi qu'à une seule logique : celle de l'agent double, ou pour...
Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis Lorsqu’en 1937, Drieu la Rochelle (1893-1945) entreprend la rédaction de Gilles, son ambition est de parvenir à un livre-somme qui, par l’ampleur de son propos, l’installe enfin au rang des grands écrivains de son temps, aux côtés d’Aragon, de Malraux ou de Montherlant. Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Gilles de Pierre Drieu la Rochelle Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre. A propos de l’Encyclopaedia Universalis : Reconnue mondialement pour la qualité et la fiabilité incomparable de ses publications, Encyclopaedia Universalis met la connaissance à la portée de tous. Écrite par plus de 7 200 auteurs spécialistes et riche de près de 30 000 médias (vidéos, photos, cartes, dessins...), l’Encyclopaedia Universalis est la plus fiable collection de référence disponible en français. Elle aborde tous les domaines du savoir.
On croit connaître Céline. On connaît les bribes d’une légende pieusement transmise qui se défait pour se recomposer, ainsi que les portraits arrangés au fil des biographies publiées. La recherche de la vérité plutôt que les ruses de la disculpation conduit à ce portrait sans complaisance, qui examine les moments cruciaux d’un itinéraire qu’on ne peut réduire à une carrière littéraire, sous peine de ne plus comprendre vraiment l’écrivain. Car celui-ci a cherché à agir sur son époque. En 1937, ennemi du Front populaire et partisan d’une « alliance avec Hitler », Céline choisit de devenir un écrivain antijuif. Il s’engouffre opportunément dans la vague antisémite, bataillant sans relâche contre le « péril rouge » et le « péril juif ». Pour confectionner ses pamphlets, il puise dans la propagande nazie diffusée par diverses officines, dont le Welt-Dienst. Il met en musique les idées et les slogans. Pendant l’Occupation, il fait figure de nouveau « prophète », de « pape de l’antisémitisme ». Cette vérité historique heurte frontalement la légende de l’écrivain, celle de l’« écriture seule ». Le cas de Céline est-il...
Masques portés sur la scène du théâtre, de la société ou de l'intimité ; figure du moi ; définitions du sujet, lyrique ou philosophique : tels sont les principaux aspects de la personne que ce volume propose d'explorer, à partir des travaux de Daniel Madelénat consacré à l'intimisme, à l'autobiographie et à la biographie.
Depuis l’avènement d’un pouvoir spirituel laïque dans la France issue de la Révolution, la littérature a revendiqué sa place au premier rang des valeurs culturelles. Cette place, que le philosophe lui dispute depuis l’Antiquité, aurait-elle été menacée avec l’apparition d’une nouvelle discipline, la sociologie, à la fin du XIXe siècle ? Ce volume rassemble des études qui ne portent pas, selon un usage canonique bien établi, sur les points dits cruciaux de l’interprétation la plus pointue à donner d’une même œuvre ou d’un même auteur. Il réunit les travaux d’un colloque interdisciplinaire où étaient invités à communiquer sur tel aspect théorique ou sur tel écrivain de leur choix, des littéraires, des linguistes, des historiens, des sociologues et des philosophes partageant quelques présupposés : il n’y a pas plus d’essence de la littérature que de l’écrivain. Celui-ci, certes, « travaille sa parole » et lui accole une fonction esthétique ; cependant, au cours de la longue histoire de la littérature, il a fait aussi la preuve que ce n’est pas un trait inessentiel de sa profession que de chercher à penser et à transformer...
L'engagement politique d'un écrivain n'est-il qu'un fourvoiement, un élément secondaire, comme le suggèrent certains biographes, enclins à en réduire la part et la signification, pour ne s'attacher qu'à son œuvre ? La vie et l'œuvre d'un écrivain sont étroitement imbriquées, et ce n'est pas par hasard ou par irresponsabilité que Drieu La Rochelle se choisit fasciste, ni qu'il se suicide en mars 1945. À cette date, il constate définitivement le leurre de son engagement. Le drame personnel de Drieu est en effet d'avoir cherché à concilier ce qui est sans doute inconciliable : d'une part, la croyance affirmée dès ses premiers écrits en un idéal destructeur, une apologie de la guerre, de la violence, de la mort — qui ne pouvait le mener qu'au fascisme — et, d'autre part, une recherche esthétique, la construction d'une œuvre. Cette étude ne veut ni défendre ni condamner l'itinéraire de Drieu. Il s'agit ici de comprendre, à travers un exemple significatif, comment se forment, chez un intellectuel, les mythes qui contribuent à l'idéologie fasciste ; d'étudier la force de l'imaginaire dans la constitution du fascisme, le rôle, la fascination que...
Dans les deux écrits qui composent ce livre, Principes de l'action fasciste et Essai de synthèse pour un néo-fascisme, Michel Schneider nous décrit l'essence même du fascisme, celle qui en fait un mouvement universel et éternel. Le fascisme, sous la plume de cet auteur, plus qu'une réponse politique aux problèmes du quotidien est avant tout une attitude face à la vie, un refus de la décadence et des choses faciles. De nombreuses citations et des phrases ciselées expriment cela à merveille et l'on comprend sans mal à la lecture de ce livre que certains, en Italie comme ailleurs, puissent être nostalgiques d'une période où plus était en nous.
Délinquant et homosexuel revendiqué, admirateur des grands criminels et des terroristes, Genet a toujours fasciné. Haï par la droite, encensé par Sartre, Foucault et Derrida, il s'est efforcé toute sa vie de subvertir la morale judéo-chrétienne occidentale. Aujourd'hui, le personnage de Genet est devenu un symbole de résistance à l'injustice et à l'oppression ; mais cette vision escamote totalement l'"autre Genet", le pupille de l'Assistance publique choyé par sa famille d'accueil, le déclassé aigri et antisémite que fascinent les crimes de la Milice et les camps de la mort nazis. Une nouvelle approche de Genet s'impose. L'étude de son dossier à l'Assistance publique, resté inédit à ce jour, et les parallèles entre son esthétique et l'idéal fasciste permettent de déconstruire les interprétations bien-pensantes. Fondée sur les travaux de Bourdieu, Ricoeur et Jauss, l'étude d'Ivan Jablonka est une tentative d'histoire-problème dans la tradition de l'école des Annales, mais rapportée au domaine de la littérature. Pour cette raison, Les Vérités inavouables de Jean Genet ne constituent pas seulement une biographie démystificatrice ; c'est aussi un...
Avec une plume alerte, François Buot restitue l'histoire du Paris gay entre 1900 et 1940. Il tente d'en établir la géographie et d'en faire revivre la culture. L'auteur a eu la chance de pouvoir rencontrer les derniers témoins et acteurs de cet âge d'or. Mais cette reconstitution de la société gay et lesbienne repose aussi sur de nombreux documents inédits (lettres de dénonciation ou rapports de la brigade mondaine...), témoignages et reportages trouvés dans la presse de l’époque. Si l’on croise nombre d’intellectuels qui restent des références et des exemples à suivre, il est aussi question des milieux populaires qui refusent les injonctions bien pensantes et l'ordre moral. Dans une France encore conservatrice, les lois font preuve d’une grande tolérance. Paris s’impose comme une ville très libre. Les gays et les lesbiennes, bien intégrés, fréquentent tous les quartiers de la capitale. Le mythe d'une communauté isolée et repliée sur elle-même ne tient pas. Au contraire, hormis quelques extravagances, il s’agit d’un monde avide d'intégration et de normalité, avant que la bipolarisation homosexuelle-hétérosexuelle ne se consolide dans la...
1917 : l’Amérique déborde massivement ses frontières, avec ses soldats, son jazz, son cinéma, sa littérature et ses capitaux. La France regarde, fascinée, inquiète : est-ce la fin de l’Europe ? le début d’un monde nouveau ? Pour les écrivains français, c'est à tout le moins un soudain élargissement de l’horizon, l’avènement d’un nouvel imaginaire des États-Unis. Ce livre enquête sur ce bouleversement des représentations de l’Amérique qui, dans l’entre-deux-guerres, touche aussi bien les avant-gardes que les antimodernes, les fascistes comme les communistes, les humanistes tout autant que les non-conformistes. Même ceux qui refusent de s’y intéresser ont leur place sur l’échiquier où se dessine l’avenir d’une modernité esthétique et politique, chargée d’enjeux existentiels, éthiques, civilisationnels : l’Amérique ou l’anti-Neutre par excellence. Découvrir ou relire les textes qu’Aragon, Bazalgette, Céline, Cendrars, Cocteau, Drieu La Rochelle, Duhamel, Gide, Giono, Morand, Nizan, Pozner ou Soupault, parmi beaucoup d’autres, ont écrits à la lueur du Nouveau Monde, c’est comprendre comment, tout en se faisant l’écho ...
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
Homme de lettres au rayonnement sans égal en France pendant les premières décennies du xxe siècle, André Gide devient une figure contestée mais emblématique pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses écrits de guerre proposent une image exemplaire des défis auxquels fait face un écrivain majeur en période d’effondrement national. Retraçant le tortueux « itinéraire intellectuel » de Gide à partir de la débâcle jusqu’à l’épuration, cet ouvrage examine le rôle ambigu du doyen des lettres françaises, dont les manœuvres complexes permettent d’aborder de façon privilégiée trois questions de grande importance : la relation entre littérature et politique pendant la Seconde Guerre mondiale, les refoulements et les repositionnements qui continuent à alimenter la controverse à propos de cette période, enfin le rôle des intellectuels reconnus en temps de crise nationale. À l’exception du Journal datant du début de la guerre, la critique s’est peu intéressée aux publications de Gide pendant les années sombres. Jocelyn Van Tuyl scrute tous ces textes en détail, retrace l’évolution des opinions politiques de Gide et, surtout, lit ces écrits de...
Amour et pouvoir. Sexe et révolte. Éros et Polis. Autant de duos thématiques qui passent pour difficiles à intégrer de façon couplée à une fiction romanesque. Stendhal en proscrivait l'alliance, tenant que les affaires publiques, toujours plus ou moins vulgaires, n'avaient pas à être mêlées aux affaires privées, plus raffinées. Et pourtant, tout au long du XXe siècle et selon des formules variables, le roman de langue française n'a guère cessé de mettre en scène ces deux registres éminents de l'activité humaine, tantôt pour les unir et tantôt pour les mettre en conflit. À chaque fois l'entreprise avait quelque chose de risqué : bien souvent on y touchait à des tabous et quelques-unes des œuvres qui sont ici commentées ont choqué ou fait scandale.
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
Ce qui a commencé avec Journal de lectures, ce qui s'est poursuivi avec l'Humeur des lettres et Vagabondages s'achève avec Une famille d'écrivains. Se boucle un cycle qui valut à Pol Vandromme le grand prix de la critique de l'Académie française et l'obtention de la bourse de la Fondation Simone et Cino del Duca. L'intérêt de ces recueils, c'est de composer, à coups de chroniques buissonnières, une vaste galerie de portraits littéraires. De cette promenade hors des sentiers balisés, une cohérence se dégage : un arbitraire de convenance personnelle qui a permis à Pol Vandromme de reconnaître les écrivains proches de sa sensibilité et de son esthétique. Ainsi, de Retz à Nimier, de Stendhal à Dominique de Roux, de Larbaud à Déon, de Saint-Simon à Céline, la littérature habite-t-elle la maison de famille de Pol Vandromme. Ce livre, qui couronne un art aigu et clairvoyant, le montre à chaque page.
5 octobre 1944. On évacue, dans le coma, de la prison de Fresnes où il croupit depuis dix-sept jours, celui qui fut le plus admiré, puis le plus haï des industriels français. A-t-on voulu l’assassiner, après l’avoir arrêté pour « trahison » au profit des Allemands ? Il meurt quelques jours plus tard, sans livrer ses secrets, en laissant derrière lui une énigme et une légende. L’énigme, c’est celle de sa mort. La légende, elle, fait de Louis Renault, dès 1918, à quarante et un ans, un « sauveur de la France » aux côtés de Pétain, qu’il retrouvera à Vichy en 1940. Renault, c’est d’abord les taxis de la Marne, les camions qui sauvent les « poilus » de Verdun, c’est l’homme des « chars de la Victoire ». C’est ensuite le puissant « milliardaire » des années vingt et trente, qui subjugue les gouvernements, les banques, et qui vainc son seul vrai rival, Citroën. Renault est celui qui fait les autos des premiers « week-ends », et les blindés du réarmement. Mais Renault, c’est aussi une légende sombre. C’est l’empêcheur de tourner en rond du patronat ; c’est le « seigneur » de Billancourt, l’homme à abattre des...
André Malraux l'appelait "la superbe Argentine", Etiemble la qualifie toujours de "grande dame et de grand monsieur", mais qui la connaît encore ici, à l'heure du centenaire de sa naissance ? Victoria Ocampo, née en 1890 à Buenos Aires, au sein de l'aristocratie, eut une jeunesse choyée mais étouffante. Il était difficile d'être "femme sur les rives du rio de la Plata" et Victoria dut se battre contre les contraintes et les préjugés de cette société patriarcale. D'une rare beauté, sensuelle, énergique, fascinée par la création littéraire et artistique, elle se lie dès 1924 avec le poète indien Rabindranath Tagore et se lance dans le journalisme et la critique. Ses amis comptent parmi les plus grands noms de l'intelligentsia du moment : José Ortega y Gasset, Hermann von Keyserling, Pierre Drieu la Rochelle avec qui elle aura une liaison et qu'elle n'abandonnera jamais, Jule Supervielle, Gropius, Ernest Ansermet, Aldous Huxley, Virginia Woolf. En 1931, appuyée par ces "gloires", elle fonde à Buenos Aires, la revue SUR - la NRF argentine - qui publie des signatures occidentales prestigieuses et révèle au monde nombre d'auteurs latino-américains. Parmi...
Tout au long de l'année 1992, où le monde entre dans l'après-guerre froide, Dominique Bromberger, journaliste à TF1, a rencontré ceux qui gouvernent la planète. En général, à la télévision, les grands se choisissent un rôle de composition différent de leur véritable nature. Cette fois, ils sont saisis sur le vif. Voici Eltsine, triomphant lorsqu'il vient d'investir le Kremlin. Gorbatchev, que l'on voit sombrer au fur et à mesure que le pouvoir lui échappe. Mrs Clinton, l'ancienne gauchiste, qui fabrique la nouvelle image de son mari sur le modèle de John Kennedy. Le retors Milosevic, cautionnant tous les massacres, pour continuer à occuper le palais des rois de Serbie. Saddam Hussein, l'œil conquérant, prêt à recommencer. Mitterrand, qui joue de l'ambition de ses courtisans dans la basilique Sainte-Sophie de Constantinople et qui, la nuit, dans un château indien, confie ses intuitions sur l'avenir du monde. Au-delà du portrait de ces hommes, pris au vif de la comédie du pouvoir, Dominique Bromberger dresse l'état du monde. Le grand manège de 1992 apparaît bel et bien, dans les propos des grands et dans les réflexions de notre chroniqueur, comme...