Le « prince rouge » met le feu au palais ! Pour la première fois, un membre de la famille régnante au Maroc décrit la monarchie de l’intérieur. Cousin germain du roi Mohammed VI, Moulay Hicham el Alaoui raconte l’envers du « royaume exemplaire » dans un langage franc et profondément humain. Il a déjà payé le prix de ses convictions, à la mort de Hassan II en 1999 : ayant alors réclamé une vraie monarchie constitutionnelle – un royaume pour tous – à la place du makhzen, le pouvoir traditionnel, arbitraire et prédateur, il a été banni du palais. Harcelé et menacé dans son pays, il vit depuis 2002 avec sa famille aux États-Unis. Ce « journal » est bien plus qu’un manifeste politique. Fil d’Ariane dans les méandres du palais, conte fabuleux de mille-et-une anecdotes, tragédie shakespearienne pleine de fureur, de passions, de jalousie et de calculs, il raconte la jeunesse commune des princes, leur éducation au Collège royal, les arcanes du sérail qui auront raison de leur complicité. Il brosse un portrait de Hassan II étourdissant de vérité, de grandeur indéniable et de cruauté perverse. Ce souverain prêt à « pendre ses ennemis par les...
Le Maghreb est à la fois une réalité géographique et historique. Du point de vue géographique, c’est l’Occident du monde arabe, de la Cyrénaïque à l’Atlantique. Du point de vue historique, c’est un destin plutôt tourmenté mais qui à travers les siècles est largement partagé. Dans le temps comme dans l’espace, il y a continuité. Le Grand Maghreb est quant à lui une idée, et une idée ancienne. Mais c’est de plus en plus un thème porteur. À l’approche du XXIe siècle, les peuples ont besoin d’identifications valorisantes. Ils aspirent à de multiples solidarités élargies, mais bien définies les unes par rapport aux autres. Le Grand Maghreb est un concept politique utilisé, ou plus exactement revendiqué, par les Maghrébins lorsqu’ils affirment leur spécificité face au Machrek, l’Orient du monde arabe, un monde arabe auquel ils entendent aussi appartenir à part entière. L’un des mérites principaux du présent ouvrage est de dépasser les turbulences de la conjoncture pour tenter de dégager quelques-unes des constantes socio-politiques qui marquent les pays qui se réclament du Grand Maghreb. Des auteurs maghrébins et français...
Cet ouvrage démontre l’importance cruciale du rôle des croyances et des cultures locales dans le développement économique. A cet effet, Hassan Zaoual retrace les origines et trajectoires de la théorie des sites symboliques d’appartenance dont il est le principal initiateur et dont les composantes sont pour la première fois exposées comme fondements explicatifs. Dans cet ouvrage, il met en évidence les dimensions « cachées » de l’expérience du développement économique des pays occidentaux, ce qui, du même coup, dévoile la pauvreté des sciences compartimentées de la pensée du social, en l’occurrence celle de l’économique.
Cet essai est la chronique du quinquennat d’Emmanuel Macron, sous l’angle de son pouvoir personnel, de son comportement et des résultats des politiques suivies, dans quelques domaines choisis. Ni à charge ni à décharge, il cherche à comprendre la complexité des mutations en cours. Trois auteurs permettent d’apprécier ce quinquennat : • Nicolas Machiavel (1469-1527) qui écrit Le Prince au début du XVIe siècle, dans la Florence de la Renaissance. Toujours d’actualité pour comprendre à quelles conditions un « prince » peut se maintenir au pouvoir en conservant l’estime et l’affection de son peuple. • Michel Crozier (1922-2013) qui publie en 1964 Le phénomène bureaucratique. Sociologue, spécialiste de l’administration française et des grands corps de l’État. • Gérard Mendel (1930-2004) qui publie La révolte contre le père en 1968. Anthropologue et psychanalyste, spécialiste du phénomène autorité et de la démocratie participative. En France sous cette « monarchie républicaine » qu’est la Ve République, un jeune et ambitieux président, c’est un Prince. Mais le pouvoir personnel est-il compatible avec une démocratie moderne ?...
Les attentats de Casablanca du 16 mai 2003 et ceux de Madrid du 11 mars 2004 ont été comme des coups de tonnerre. Du moins, pour ceux qui croyaient en " l'exception marocaine ". Cette expression signifiait que la multiple sacralisation de la monarchie marocaine protégeait la société contre toute manifestation de violence religieuse. Or des mouvements islamistes violents étaient à l'œuvre, paradoxalement protégés par le type de politique sécuritaire mise en œuvre par l'ancien ministre de l'Intérieur, Driss Basri, mais aussi par la politique religieuse de l'ancien ministre des Affaires islamiques et des Habous, Abdelkebir Alaoui Mdaghri. A quelle structuration du champ religieux cette double gestion a-t-elle mené ? Que révèle, après les attentats du 11 septembre, l'observation détaillée des idées et des actes des islamistes marocains ? Car ces derniers peuvent être envisagés dans leur diversité et leurs multiples composantes, qu'elles soient officielles et liées au pouvoir, ou, à l'inverse, clandestines et violentes. L'analyse, parfois difficile à mener, s'arrête avant les attentats de Madrid. C'est alors que le Groupe Islamique Combattant Marocain se...
« La France est l’amie du Maroc », « Le Maroc vit du tourisme », « Le vrai Maroc, c’est les villes impériales, pas Casablanca ! », « Les Marocains sont différents des Algériens », « La monarchie marocaine tient par la force », « Les Marocains sont tolérants »...?Œil de la France en Afrique, passerelle avec le monde arabe, le Maroc a toujours bénéficié d’une grande sollicitude de la part de la France qui, au travers de ses élites politiques et artistiques, a aussi largement contribué à ce Maroc des « idées reçues » que l’auteur décrypte ici.
Pour l’auteur, un Marocain installé au Brésil, le voyage de São Paulo à Casablanca ne sera pas comme les précédents. Arrivé à l’aéroport, la mine des employés, la forme du paysage, l’air du dehors : rien ne semble avoir changé. Pourtant, il vient de perdre son père.Très vite, ses souvenirs se mêlent et se démêlent pour former un tableau où l’évocation de la figure paternelle accompagne les indignations d’un homme qui redécouvre sa culture dans les pires conditions. Face à la corruption et à la décadence morale qu’il constate, il choisit de prendre à partie les élites et les institutions qu’il estime responsables de la débâcle. Le Maroc d’aujourd’hui est comme en déshérence, et l’évidence de ses fragilités contraste douloureusement avec les réussites passées et la mémoire des hommes qui les ont construites. Dans cette introspection à la fois pudique et tranchante, l’auteur voit néanmoins l’opportunité d’une leçon, celle d’un héritage affectif immense et la possibilité d’un regard lucide sur la réalité.
- La république et la démocratie, est-ce la même chose ? Le rôle du citoyen se limite-t-il au vote ? Existe-t-il des expériences de citoyenneté active ? Avec quels résultats ? Pourquoi pas davantage ? - Si la monarchie, c'est le " gouvernement d'un seul ", la France n'est-elle pas une " monarchie républicaine " ? - Les " grands corps de l'Etat " ne sont-ils pas sa nouvelle aristocratie ? Le comportement récent d'un certain préfet n'en illustre-t-il pas les conséquences ? - La dénonciation par les jacobins du " libéralisme " en général n'est-elle pas une escroquerie intellectuelle pour évacuer la question posée par les libéraux politiques : celle de la séparation des pouvoirs ? - Si les " services publics " ne sont plus des monopoles, en quoi consisteront-ils demain ? - L'Europe actuelle n'est-elle pas aussi technocratique et bureaucratique que l'Etat français ? Comment y appliquer la séparation des pouvoirs et des pratiques démocratiques ? Cet essai répond à ces questions dans une optique à la fois historique et sociologique. Il propose des solutions réalistes et responsables, pour dépasser l'étatisme jacobin actuel par la démocratie participative, et...
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
Tout au bout, sur la plaque de la résidence étudiante où les étudiants québécois envoyés à Paris sont logés, parce que Descartes aussi y a habité, cette phrase extraite d'une lettre de 1648 : "Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l'autre en un autre..." C'est ce dérèglement de l'équilibre géographique, qu'inaugure cette unique phrase longue de 75 pages, qui passe comme un souffle, avec des vertiges, des tournoiements, des scènes brèves, l'amour à Paris Plage, le RER B, un voyage au Népal pour essayer de comprendre le monde, ou tenter de se perdre soi-même dans une Medina du Maroc et n'y pas parvenir. Il ne s'agit pas d'autobiographie, comme déjà ce fil vertigineux et tendu de Mahigan Lepage, en stop à travers le Canada, Vers l'Ouest, en respectait la contrainte. Ici, le narrateur étudie la botanique, les lichens, en l'occurrence, et en témoigne avec précision. Mais le lichen, c'est la plante originelle, c'est celle aussi qui s'établit dans les plus hautes latitudes – lien avec le paysage natal de Mahigan. À Paris, c'est au Jardin des Plantes qu'il les retrouve, le même lieu où Julio Cortàzar venait contempler ses axolotls. Alors oui,...
Œuvre magistrale couvrant l'histoire du Maroc de l'Antiquité à nos jours. Cette étude de Michel Abitbol met en lumière le passé du Maroc que des liens uniques, attachent à la France et à l'Europe. Analyses politiques, sociales, économiques et culturelles s'entremêlent dans cette immense fresque qui prend en compte toutes les composantes humaines qui font la richesse et l'originalité de la civilisation marocaine : berbères, arabes, juives et européennes. Cet ouvrage étudie avec le même sérieux et la même exigence des périodes lointaines comme l'époque romaine et les débuts de la conquête arabo-musulmane et celles plus proches comme l'ascension des Alaouites, l'établissement du Protectorat français (et espagnol) et l'accession à l'indépendance. Il analyse en détail l'oeuvre et l'action de personnages devenus légendaires : Moulay Idris, fondateur de Fès ; Yussuf ibn Tashfi n, bâtisseur de Marrakech ; ou encore 'Abd al-Mu'min, dont l'empire s'étendit de l'Andalousie à la Libye, et Moulay Isma'il, contemporain de Louis XIV, dont les descendants règnent toujours sur le Maroc. Fruit d'un labeur de nombreuses années c'est une véritable " biographie " du...
La vie n’a pas épargné Nsungu. Sa mère perd la vie en lui donnant naissance. Son père sombre alors dans l’alcool et l’accuse d’être le responsable de cette mort tragique. Il grandit avec ce poids sur les épaules jusqu’à la mort de son père. À l’âge de deux ans, c’est le décès brutal de sa marraine qui le bouleverse à nouveau. Dès lors, commencent les vicissitudes qui vont traumatiser son enfance et celle de sa sœur. Livré à lui-même, Nsungu doit se battre pour survivre. À l’âge de cinq ans, bien qu’il se passionne pour l’éducation, il ne peut pas se scolariser. Déterminé, il prend son courage à deux mains et va voir le directeur d’une école primaire de Mwenda Mukuma à Bukunga, un village situé au centre de Buluba – Nation, et lui propose de payer sa scolarité en troc. S’ensuit un cursus secondaire en littérature. Tantôt hébergé, tantôt enfant de la rue, Nsungu réussit à survivre et se lance dans un périple durant lequel il va traverser une quinzaine de pays africains. Il atteint le Maroc en 2014 alors âgé de seize ans. Il trouve une école, le Petit Collège, où il termine ses études lycéennes et accède en 2018 à ...
Ce livre s'attache à analyser les usages que le Maroc fait de l'islam dans sa politique étrangère. Il s'agit de décrypter les acteurs, le processus de décision, les moyens, les objectifs et les limites de cette instrumentalisation dans une période qui s'étend sur les années 1991-2008. Dans ce cadre, la diplomatie marocaine a intégré le facteur islamique dans ses relations extérieures depuis- l'indépendance et lui a toujours gardé une place de choix durant la guerre froide. Cette ligne diplomatique a été favorisée et maintenue par Hassan II et Mohamed VI après le 11 septembre, bien qu'elle subisse actuellement des réformes très importantes au niveau de la conception et de l'action. Une étude comparée de la dimension islamique dans la politique étrangère du Maroc, entre les deux chefs de l'État (Hassan II et Mohamed V), est nécessaire pour mettre en perspective les innovations apportées par Mohamed VI à une politique qu'on attribue souvent à Hassan II.
Le journaliste marocain Omar Brouksy est une des cibles majeures du logiciel Pegasus utilisé par les services secrets de son pays pour museler toute enquête ou voix critique, en traquant les sources des journalistes. À l’origine de cette surveillance, ses deux livres-enquêtes qui ont fortement irrité le Palais Royal. Interdits de vente au Maroc, ils restent incontournables pour comprendre comment le royaume chérifien a basculé dans l’espionnage de masse, jusqu’à cibler les dirigeants de l’État français. Mohammed VI derrière ses masques dévoile la face cachée d’un monarque ambigu. Nourrie d’entretiens dans les coulisses du palais royal, cette enquête fouillée aborde tous les aspects d’une monarchie qui peine à mettre ses actes en conformité avec ses discours, se laisse déborder par les emportements du roi, éclabousser par les bévues de son entourage. Le Palais Royal et les grandes entreprises du pays sont livrés aux mains de quelques proches, fustigés par l’opinion publique sous l’expression de « monarchie des potes ». La République de sa Majesté explore les liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain, entretenues...
La proximité du Maroc avec l'Europe du Sud-Ouest a fortement marqué l'histoire de la région. Pour le Maroc, la période entre 1492 et l'après-1912 se démarque par des intersections de l'histoire et des cultures de plusieurs protagonistes sur deux continents. Les Andalous musulmans perdent Grenade en 1492 et le Maroc perd son indépendance en 1912. Cette recherche propose d'étudier et d'analyser comment les écrivains d'expression française présentent et intègrent les moments les plus importants de cette période dans le texte littéraire. L'objectif est de voir comment la littérature au présent, à l'instant, aide ou pas à comprendre le Maroc d'hier et d'aujourd'hui.
Octobre 1952. Deux divisions vietminh - douze mille hommes - déferlent sur le Pays Thaï. Face à elles, le 6e Bataillon de Parachutistes Coloniaux, largués en enfants perdus sur Tu Lê, petit village de brousse. Pour Saïgon, pour l’état-major, ces quatre cents paras sont rayés du nombre des vivants. Sept jours plus tard, après une odyssée dramatique, les Bérets rouges surgissent de la jungle, épuisés, en loques, portant leurs blessés. D’un seul coup, le 6e B.P.C. entre dans la légende et son chef, le commandant Bigeard, n’en sortira plus. Six années durant, d’Indochine en Algérie, son nom se confondra avec l’épopée des parachutistes. Mais qui étaient ces hommes, compagnons d’un chef aussi prestigieux ? Pourquoi se battaient-ils, au long de cette “piste sans fin” où tombaient tant des leurs ? Que cherchaient-ils ? Et surtout quelle foi, quelle force faisaient d’eux les meilleurs ? Après une rigoureuse enquête, Erwan Bergot, qui fut l’un des leurs, a retrouvé les anciens du “Bataillon Bigeard”. Ils se sont racontés simplement, sans phrases. De ces récits, l’auteur a su faire jaillir une émotion, une vérité dont Bigeard lui-même a ...
Souvenirs d'un médecin militaire au Maroc. « Copyright Electre »