Correspondance (1944-1959)
Auteure: Albert Camus , Maria Casarès
Nombre de pages: 1472Ouvrage édité avec le soutien de la Fondation d’entreprise La Poste
Ouvrage édité avec le soutien de la Fondation d’entreprise La Poste
Le 22 janvier 1956, venu à Alger à l'appel d'un petit groupe d'amis musulmans et européens, Albert Camus lance un "Appel pour une Trêve civile". Alors que déjà une guerre multiplie les victimes de toutes origines, il s'agit d'obtenir des forces en présence qu'elles s'engagent au moins à éviter de tuer des innocents. Tandis que l'extrême droite l'assiège aux cris de "À mort Camus ! Mendès au poteau !", la réunion reçoit le soutien des Églises comme de Ferhat Abbas. Amar Ouzegane est là, membre du comité de la Trêve civile mais aussi émissaire inavoué du FLN. Deux semaines après, Guy Mollet cède aux ultras de l'Algérie française. La voie est dès lors ouverte à la bataille d'Alger puis à la surenchère des violences. Vingt ans plus tard, Charles Poncet, le plus proche des amis algérois de Camus, entreprend le récit de ce qui fut en Algérie l'ultime moment de fraternisation de représentants des deux communautés. Resté inédit, ce document remarquable, qui relate aussi une forte histoire d'amitiés autour de Camus, est ici publié, mis en perspective par un ensemble d'informations et de commentaires ; il est aussi éclairé par la correspondance lucide ...
Le colloque dont nous publions ici les actes a marqué la première initiative en Angleterre de la Société des Etudes Camusiennes. Il a été accueilli par le Centre for Research in French Studies à l'Université de Keele en mars 1993, et a rassemblé des spécialistes venus des Etats-Unis, du Japon, d'Argentine, d'Irlande, de Belgique, d'Espagne, de Grèce, de Grande-Bretagne et de France. Les communications offrent une gamme d'approches méthodologiques et présentent des études approfondies sur les écrits philosophiques, politiques, polémiques et littéraires de l'auteur. Sollicité de toutes parts par ce que son époque avait de plus déréglé, et croyant avec Pascal que rien n'est vrai qui force à exclure, Albert Camus ne veut rien refuser des servitudes de son temps. 'Celui qui aborde sérieusement le problème moral doit finir dans les extrêmes', déclare-t-il. Il s'adresse de plein coeeur aux extrémités de la révolte, du désespoir, de la démence, donnant provisoirement raison à son adversaire afin de mieux le comprendre. Ainsi il en vient à connaître les démons de son temps et à préciser la plupart des contagions contemporaines. En même temps, se...
« Êtes-vous un intellectuel de gauche ? – Je ne suis pas sûr d’être un intellectuel... Quant au reste, je suis pour la gauche, malgré moi et malgré elle. » (Entretien du 14 décembre 1959, Albert Camus avec François Meyer, université d’Aix en Provence.) Albert Camus est mort dans un accident de voiture le 4 janvier 1960. Il y a tout juste 60 ans. Il a été de son vivant méprisé, haï même, pour avoir combattu tous les totalitarismes, pour avoir défendu une position réconciliatrice face à la guerre d’Algérie, pour avoir écrit L’Homme révolté. Il s’est tenu dans une position morale face à l’histoire tout en demeurant un homme de théâtre et un romancier exigeant. Aujourd’hui il est reconnu, célébré souvent, toujours discuté pour sa solidarité en faveur de ses sœurs et frères algériens et sa critique permanente d’une gauche complaisante avec la violence d’État. Personnalité complexe et entière, Camus n’a pas transigé sur l’essentiel, le choix de la liberté et le devoir de vérité, lui imposant alors l'épreuve de la solitude et l’incompréhension de ses contemporains, ne comptant plus que sur le soutien de ses amis et...
Pour commémorer l’obtention par Camus du prix Nobel de littérature en 1957, de nombreux chercheurs de tous horizons se sont réunis à Tunis cinquante ans après, à l’initiative de l’Unité de recherche Poétique théorique et pratique, avec le concours de l’École Normale Supérieure de Tunis, de l’Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis et de l’Institut Supérieur des Études appliquées en Humanités de Zaghouan. Les échanges visaient à explorer la question des limites et des frontières dans la pensée, l’esthétique et l’écriture d’Albert Camus. L’œuvre camusienne pratique en effet constamment le chevauchement des genres en se jouant de leurs marges et de leurs codes. Elle se fonde sur des points de tension entre plusieurs pôles opposés, plusieurs claviers énonciatifs et donne à lire des textes hybrides qui sont refus du sens unifié et réducteur. Cet ouvrage rassemble les études échangées qui, privilégiant les champs de la poétique et de la stylistique sans que cela exclue les éclairages philosophiques, portent sur les brouillages de frontières génériques et esthétiques, l’«expérience» des limites, l’hybridation...
Voici une cinquantaine de lettres d'Albert Camus à des proches d'Alger rencontrés quand il avait vingt ans : le sculpteur et peintre Louis Bénisti (1903-1995), son frère Lucien et leurs épouses respectives. Aux lettres et fac-similés sont associées, comme autant de traces d'un univers sensible et partagé, des reproductions d'oeuvres de Louis Bénisti, de photographies et d'autres documents. A la faveur de ce dialogue amical, intellectuel et artistique, Camus exprime son idée et sa pédagogie de la philosophie ou ses exigences et scrupules d'éditeur. Surtout, il se livre en toute confiance et simplicité. Confronté à la maladie et aux difficultés de sa vie affective, il aborde la carrière littéraire à la fois inquiet et empli d'espoir, jusqu'à l'arrivée du tourbillon de la célébrité. Exceptionnelle par la précocité et la longévité des amitiés qui la fondent, cette correspondance inédite affine notre vision de l'écrivain. Elle éclaire aussi l'effervescence créatrice d'une jeune génération dans l'Algérie des années 1930.
Le 24 juin 1948, Roger Martin du Gard avait écrit à André Gide : "Camus [...] est celui de sa génération qui donne le plus grand espoir. Celui qu’on peut ensemble admirer et aimer." Dix ans plus tard, à la mort du romancier des Thibault, Camus note sobrement dans son Cahier : "On pouvait l’aimer, le respecter. Chagrin." Émouvant parallèle qui souligne la dimension affective d'une correspondance fondée sur la confiance, le partage des mêmes valeurs, l'engagement douloureux de l'écrivain au service de la paix, de la justice et de la dignité. En Martin du Gard, Camus apprécie l'expérience d'un généreux aîné apte à conseiller, à comprendre sans condamner, en garde permanente contre "la fascination des idéologies partisanes". Et Camus illumine les dernières années du vieil homme si prompt à douter de lui-même. Par sa révolte lucide et la riche variété de sa palette, il prouve à Martin du Gard que l'on peut s'inscrire sans en rougir dans la lignée d'un humanisme dont Jean Barois et Les Thibault furent naguère tributaires. Leurs lettres et les notes qui les éclairent révèlent deux natures fraternelles, dont les angoisses et les espoirs n'ont pas...
À l'occasion du centième anniversaire de la naissance d'Albert Camus, en novembre 2013, " Bouquins " réédite le premier et seul dictionnaire qui lui soit consacré, aujourd'hui considéré comme l'ouvrage de référence. Romancier, dramaturge, essayiste, journaliste, Albert Camus (1913-1960) a été le plus jeune lauréat français du prix Nobel de littérature. Aucun de ses compatriotes, au XXe siècle, n'a obtenu une audience aussi universelle. Ses éditoriaux de Combat en avaient fait le plus brillant porte-parole des hommes nouveaux issus de la Résistance. Au même moment, L'Étranger et Caligula lui donnaient l'aura d'un moderniste. Les écrits qui ont suivi ont fait l'objet de malentendus. L'Homme révolté a été surtout lu à travers le prisme d'une controverse de guerre froide. Les engagements du démocrate ont été disqualifiés comme insuffisamment radicaux. Son opposition à l'indépendance de l'Algérie lui a enfin aliéné une large fraction de l'opinion intellectuelle. Pourtant la fidélité des lecteurs, en France et plus encore hors de France, a eu raison de la condescendance des doctes. L'histoire est passée et le temps des procès est révolu. L'on...
Camus est l'auteur français qui a interpellé et séduit le plus de lecteurs dans le monde entier. Sa perception lucide de la condition humaine, de ses joies et de ses misères, donne à son oeuvre une véritable universalité. Il s'adresse à notre conscience individuelle et collective, il nous invite à réfléchir au simple fait d'exister et à nous interroger sur notre place dans l'univers. Aujourd'hui, cent ans après sa naissance, quelle place occupe Camus dans la littérature française et étrangère ? Quel est le bilan littéraire de son oeuvre ? Quelle est la pertinence et l'actualité de sa pensée ? Questions qui ont fait l'objet du Congrès International - Centenaire Albert Camus - Lectures interdisciplinaires, en novembre 2013, à l'Université d'Évora (Portugal). Ce congrès est à l'origine de ce volume.
L'Algérie restera lagrande douleur d'Albert Camus. Dans cet ouvrage, Alain Vircondelet retrace lesannées de guerre qu'a vécues l'écrivain, de 1954 à son accident fatal enjanvier 1960. Le conflit y est raconté avec sa violence, ses injustices, saterreur, ses trahisons, ses silences mais aussi la vie courante d'Albert Camus,attelé à son travail d'écrivain et d'éditeur, voyageant pour alléger le poidsde sa souffrance, aimant en Don Juan désespéré plusieurs femmes à la fois,correspondant avec René Char, Louis Guilloux, Jean Sénac, Mouloud Feraoun... S'insurgeant que sacommunauté - celle des pieds-noirs - soit, comme le dit Sartre, la victimeexpiatoire du drame qui se joue devant lui, Albert Camus ne peut accepter laposition de la France et des intellectuels de l'époque. Loin de l'histoireofficielle, des idéologies et des propagandes de tous bords, un récitbouleversant puisé aux sources du vivant, au plus près de l'Algérie et deCamus. Alain Vircondelet, originaire d'Algérie, a consacré de nombreuxtravaux à Albert Camus, dont une biographie désormais de référence (Albert Camus, fils d'Alger, Fayard, 2010). Il est reconnu comme l'un des écrivains les plus...
Cet essai porte sur le bref – et méconnu – engagement d'Albert Camus au Parti communiste algérien. En 1935, entouré d'amis aux idéaux révolutionnaires et encouragé par Jean Grenier et Max-Pol Fauchet, Camus adhère au PCA, davantage guidé par ses origines et son goût de la justice que par idéologie. Il sera tour à tour recruteur, orateur, mais avant tout, son engagement sera culturel. Son exclusion, officiellement pour trotskysme, sera difficilement vécue par Camus – la réalité prenant un goût amer, puisque après cette expérience, il n'adhèrera plus jamais à une organisation politique. Comme fil rouge à cette recherche, des extraits inédits de la correspondance entre Charles Poncet, le plus proche des amis algérois de Camus, et Amar Ouzegane, ancien dirigeant politique algérien. Deux témoins privilégiés de l'activité militante d'Albert Camus qui nous éclairent de manière remarquable sur l'engagement de l'écrivain et sur les raisons de son exclusion du PCA deux ans plus tard.
Soixante ans après sa disparition, Albert Camus, à travers son œuvre, fait indiscutablement résonance. En montrant comment l’homme ne se justifie que dans son propre dépassement, dans cette tension entre l’absurde et la révolte, sa pensée conduit à mieux appréhender notre expérience de l’étrangeté, du devenir et de l’histoire, de la justice et de la liberté, et de la conquête de sens. Dans son exigence de témoigner contre l’oubli et contre toutes formes de servitude et d’oppression, Camus nous rappelle, avec insistance, l’exigence d’une solidarité universelle.
Si, pour les lecteurs américains de la littérature française de l'après-guerre, Albert Camus en a été un des auteurs les plus populaires, il s'est vu trop rapidement marginalisé par certains critiques postmodernes, notamment ceux de la mouvance postcoloniale. Ils lui reprochent son attitude pendant la guerre d'Algérie la réduisant souvent à sa célèbre déclaration : « Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice ». Pourtant, en 1958, Camus avait publié dans Actuelles III, Chroniques algériennes, une série d'articles dans lesquels il dénonçait la misère des indigènes en Algérie. Il y affirmait entre autre que « l'ère du colonialisme est terminée ». Antifasciste, résistant, il a rapidement été un des premiers intellectuels à condamner, outre le nazisme, le stalinisme, le terrorisme et la torture. En pleine guerre d'Algérie, il n'a cessé de se prononcer à la fois contre le système colonial et ses injustices et contre une Algérie indépendante baathiste. En fin de compte, la vision camusienne reflète son rejet de tous les systèmes totalitaires, y compris le futur « islamisme » politique. Du 21 au 23 septembre 2006, le...
Si Camus n’est pas un philosophe « comme les autres », il convient de restituer l’unité qui traverse son œuvre hétéroclite en apparence, afin de montrer en quoi elle forme une philosophie de la vie propre à éclairer l’époque contemporaine. Cette unité passe par une clarification des rapports entre art, journalisme et philosophie, de leur imbrication et de leurs spécificités. Elle passe également par la permanence de questions qui traversent l’ensemble de l’œuvre camusienne, de la confrontation à l’absurde aux difficultés de la justice, à la nécessité de la révolte et aux possibilités offertes par l’amour. Christine Noël-Lemaitre est maître de conférences habilitée à diriger des recherches en philosophie à l’Institut d’histoire de la philosophie UR 3276 (Aix-Marseille Université). Elle enseigne également à l’IDRAC Business School.
Albert Camus a vingt-deux ans quand il commence à écrire régulièrement dans ses « Cahiers » ; il ne cessera pas jusqu’à sa mort. Il en préparait alors la publication ; elle sera posthume, sous le titre de Carnets. Ces textes, aussi inclassables que divers (laboratoire de l’œuvre, « choses vues », notes de lectures, impressions de voyages, réflexions philosophiques et, de plus en plus vers la fin de sa vie, notations intimes) sont souvent cités ; ils n’avaient jamais été étudiés en tant que tels. Ils le sont ici, par des chercheurs d’horizons divers, qui interrogent les modalités et les enjeux de cette écriture très spécifique. Les Carnets prennent ainsi toute leur place dans l’œuvre camusienne, dont ils mettent au jour les ressorts secrets. Au cœur de cette écriture fragmentaire, l’exigence artistique de Camus est aussi manifeste qu’ailleurs ; et c’est à ses Carnets qu’en 1937 - il a alors vingt-quatre ans - il confie sa certitude, qui ne se démentira pas : « Écrire, ma joie profonde ! ». Lire les Carnets se révèle indispensable pour qui veut vraiment connaître Camus...
Si le nom d'Albert Camus continue de s'imposer, aujourd'hui, comme une figure incontournable de la littérature et de la pensée françaises du XXe siècle, il n'en est pas moins demeuré une personnalité cosmopolite, sensible à ce que la culture ne s'accomplit véritablement qu'en l'absence de sectarisme, qu'en présence de l'autre _x001A_ avec ou envers lui, peu importe. C'est aussi tout le sens de la collection « Exotopies » de l'Association portugaise des études françaises (A.P.E.F.) qu'inaugure ce volume : présenter des travaux sur la langue et la culture françaises, mais d'un point de vue singulier, celui d'un autre pays. En lisant ce bouquet assez restreint, mais en même temps assez diversifié de travaux sur l'oeuvre d'Albert Camus, on relèvera donc qu'il ne s'agissait ni d'un hommage, ni d'une commémoration, si contraires au vif esprit de la littérature, mais de s'aviser de l'exceptionnelle variété et actualité de son oeuvre. En ce sens, il n'est de meilleure figure pour débuter cette collection à visée cosmopolite que celle d'Albert Camus, chez qui le geste d'écriture est totalement inscrit dans une vocation humaniste. Celle-ci ne s'entend pas dans un...
L'ouvrage explore différents aspects de l'oeuvre de Camus : politique, littérature, philosophie. L'importance pour notre époque de la pensée de Camus ressort de cet ouvrage d'une manière originale. Il ne s'agit pas de faire l'éloge de sa pensée; il s'agit plutôt de partir de ce qu'il a dit, des nombreux espaces qu'il a explorés, pour voir quel chemin une telle pensée nous permet d'emprunter.
Le XXe siècle fut pour les intellectuels celui des fascismes rouge et brun qui ont laissé peu de penseurs indemes... Nombre de philosophes ont mis leur intelligence au service des deux barbaries. Toutefois, il y eut des consciences réfractaires à ce renoncement à la raison. Alors que le PCF souscrit au Pacte germano-soviétique (23 août 1939-22 juin 1941) et faut de la politique de collaboration avec l'occupant allemand une priorité décidée par Moscou, Georges Politzer, juif et communiste, inaugure la résistance intellectuelle dès 1939, puis la résistance en armes, avant de mourir en 1941 sous les balles d'un peloton d'exécution. Contre Bergson qu'il range aux côtés des bellicistes et de l'occupant, il célèbre un certain Descartes inaugurant la philosophie des Lumières achevée par Marx et le marxisme. Nizan, lui aussi communiste, rechigne au Pacte : il le comprend pour l'URSS qui défend sa survie, mais pas pour le PCF... Marxiste secrètement déçu par l'Union soviétique, Nizan demande à Epicure ce que Marx, le marxisme et la Russie bolchevique ne lui donnent pas : des raisons de vivre en sachant qu'il nous faudra mourir... Camus, pour sa part, fut...
Jacqueline Lévi-Valensi note que le colloque dont ce volume est la mémoire, Camus et les écritures du xxe siècle, est à la fois continuité et ouverture. « Continuité, parce qu’il se situe dans le prolongement des travaux menés depuis le Colloque de Cerisy-la-Salle qui, en 1982, était le premier à se tenir en France et a vu naître la Société des études camusiennes » ; continuité aussi par l’origine, l’âge et la diversité des intervenants. Ouverture parce que « les oeuvres de Camus sont ici abordées dans leur relation à l’autre, au Maghreb, en particulier, mais également à d’autres mondes européens, à d’autres continents, à d’autres écrivains, à d’autres écritures, sous le signe, bien camusien, du dialogue. C’est peut-être pourquoi son oeuvre est à la fois singulière et universelle, classique et pourtant si moderne, tenant un “langage clair” et gardant ses énigmes, née “dans la chair et la chaleur des jours” et porteuse d’une véritable mythologie, qui nous parle, simultanément de la tragédie de la vie et du bonheur de vivre, qui nous apprend l’émerveillement et la lucidité. Une oeuvre ancrée dans les fureurs de...
Les Spirales du sens chez Renaud Camus a pour but de donner une idée de l'œuvre multiforme de Renaud Camus, laquelle comprend maintenant plus de soixante-dix livres, sans parler des sites de l'auteur, dontVaisseaux brûlés, et celui du parti de l'In-nocence. Peu de lecteurs de Camus ont tout lu; quant à ses critiques et détracteurs, lors de l'affaire Camus ou après, on sait que souvent ils n'avaient lu de cette vaste œuvre que quelques phrases tronquées citées hors contexte. C'est pourquoi il semble opportun de jeter un (nouveau) coup d'œil sinon sur toute l'œuvre, tâche quasi impossible, du moins sur certains de ses versants, tenants et aboutissants. Vu les travaux déjà accomplis, on a fait le choix de ne pas trop s'attarder sur les textes romanesques inépuisables. On poursuivra plutôt la discussion au sujet de cette Affaire dont certains se plaisent à nier l'existence aujourd'hui. Notre collectif tient compte aussi du site du Parti fondé par Renaud Camus en 2002. D'autre part plusieurs articles insistent de manière variée sur l'importance duJournal qu'on peut considérer comme le tronc d'une œuvre qui n'arrête pas de croître, poussant ses feuilles en...
Ce livre, dédié à Claude Leroy, entend rendre hommage à son activité de professeur et de chercheur, au passeur d’anecdotes curieuses attentif aux noms et aux dates, aux configurations familiales et affectives, aux rencontres capitales et à tout l’insolite de la vie humaine. Celle de Blaise Cendrars s’est peu à peu révélée dans sa complexité au fil de ses éditions critiques, de ses articles et de ses ouvrages : Claude Leroy a découvert, au-delà des images du bourlingueur, de l’homme à la main coupée, de l’amateur d’histoires et de vies dangereuses, une œuvre substantielle et vivante qui attendait sa place, parmi les toutes premières, au panthéon du xxe siècle. Bien des signataires de ce volume lui sont redevables d’être un jour partis « à la rencontre de Blaise Cendrars ». Collectionneur à l’affût, le déchiffreur du cryptogramme cendrarsien est aussi un explorateur des ruelles et des Passages chers à Mandiargues, qui joint, au goût du détail recéleur d’univers, celui des rapprochements révélateurs. Dans son sillage, les contributeurs de ce volume se sont rendus en Cendrarsie, chez les passantes, explorant toutes les modalités de...
1913-2013. Les chemins qui mènent à Albert Camus sont sinueux, chacun est balisé par le rapport personnel à l’œuvre du romancier, philosophe, essayiste, journaliste, dramaturge. Comment parler, analyser, faire partager cette vision d’un homme aux multiples appartenances, aux multiples visages et aux multiples contradictions ? L’homme témoin, acteur de son temps, a-t-il quelque chose à nous dire aujourd’hui ? 2011 ainsi que celle des Indignés espagnols ; Jeanyves Guérin, admirateur du Camus citoyen de notre temps, grand moment de la conscience humaine ; Jean Rouaud, prenant la mesure de la prégnance de la misère dans le Premier homme ; Macha Séry définissant le Camus journaliste, modèle insurpassable...silencieux sur la guerre d’Algérie ; Pierre-Louis Rey, s’intéressant au rôle du football, de l’esprit d’équipe et d’amitié dans la formation de l’écrivain ; Daniel Lindenberg, admirateur du Camus politique, conscient que la justice ne va pas sans la révolte ; Martin Frieyro traçant un parallèle entre l’engagement de Camus et les révoltes arabes de Dans cet ouvrage collectif, une vingtaine d’écrivains, professeurs ou journalistes...
In the first decade of a new century, this collection of bilingual essays examines Camus's continuing popularity for a new generation of readers. In crucial respects, the world Camus knew has changed beyond all recognition: decolonization, the fall of the Iron Curtain, a new era of globalization and the rise of new forms of terrorism have all provoked a reconsideration of Camus's writings. If the Absurd once struck a particular chord, Meursault is as likely now to be seen as a colonial figure who expresses the alienation of the settler from the land of his birth. Yet this increasing orthodoxy must also take account of the reasons why a new community of Algerian readers have embraced Camus. ...] This volume, which ranges from interpretations of Camus's literary works, his journalism and his political writings, will be of interest to all those seeking to re-evaluate Camus's work in the light of ethical and political issues that are of continuing relevance today.
« J’ai eu l’incroyable chance de travailler avec plusieurs hommes admirables. Parmi eux, le plus connu, le plus exemplaire, et sans doute celui que j’ai le plus aimé fut Albert Camus. La première rencontre, le premier choc, fut celui du style et de la voix inimitable de l'écrivain, qui disait ce que mes vingt ans souhaitaient entendre, avec impatience : il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : juger si la vie vaut ou ne vaut pas d’être vécue. Au sortir de la guerre, la rigueur de Sisyphe allait droit au cœur autant qu’à la raison. La seconde rencontre fut ce jour miraculeux – autour de Pâques 1953 – où nous nous retrouvâmes par hasard en tête à tête dans une auberge de Cabris, dans l’arrière-pays niçois. Nous ne nous perdrions plus de vue. La personne de Camus, son sourire, son accent, son élégance et sa simplicité, sa disponibilité, puis nos échanges épistolaires (ici 28 lettres données), nos entrevues, l’aventure de la création théâtrale, sa pièce Les Justes, l’amitié grandissante et le coup terrible de sa mort... je vais essayer, après tant d’années, avant que tout ne s’efface et que ma mémoire ne se...
Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis Initialement intitulée Un héros de notre temps, La Chute devait faire partie du recueil de nouvelles L’Exil et le royaume. Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur La Chute d'Albert Camus Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre. A propos de l’Encyclopaedia Universalis : Reconnue mondialement pour la qualité et la fiabilité incomparable de ses publications, Encyclopaedia Universalis met la connaissance à la portée de tous. Écrite par plus de 7 200 auteurs spécialistes et riche de près de 30 000 médias (vidéos, photos, cartes, dessins...), l’Encyclopaedia Universalis est la plus fiable collection de référence disponible en français. Elle aborde tous les domaines du savoir.
Dans cet ouvrage, la grande journaliste, ancienne directrice du Monde des livres, tient la plume pour faire entrer le lecteur dans une longue conversation avec l'écrivain le plus prolixe en matière de femmes et d'amour : Philippe Sollers. Ensemble, ils évoquent leur longue amitié et peu à peu, Josyane Savigneau amène Sollers à se dévoiler, à évoquer ses relations amoureuses, la jalousie, la création littéraire, mais aussi la viellesse, la religion, la mort, le fait d'être catholique. Il se dégade du texte un charme très captivant, Philippe Sollers fait bien sûr preuve de l'esprit qu'on lui connaît, mais il livre aussi des réflexions très profondes, inédites, étonnantes et révèle, à 83 ans, une pensée pleine de jeunesse et d'énergie.
Plus personne ne se permettrait de traiter Albert Camus de « philosophe pour classes terminales ». La poussière des polémiques retombée, il apparaît que l’écrivain a porté un regard bien plus lucide, profond et courageux que beaucoup de ses contemporains sur les enjeux politiques, moraux et esthétiques. Il a même des choses importantes à nous apprendre, aujourd’hui encore, afin d’éclairer les combats pour la liberté face au nihilisme et à la violence. C’est un Camus écrivain-philosophe et penseur pour notre temps qu’explorent les contributions de ce dossier : ses relations au mouvement anarchiste et à l’antitotalitarisme, son regard artiste et moraliste sur la folie meurtrière du XXe siècle, sa critique de la fuite en avant technologique, ses avertissements sur les logiques liberticides de notre temps sont autant de thèmes étudiés ici par quelques-uns de ses meilleurs spécialistes.
Voici le parcours de Camus, œuvre par œuvre, de ses premières pages jusqu'aux dernières. Comment chaque livre fut écrit, comment il fut reçu en son temps, ce qu'en pense le lecteur d'aujourd'hui. On assiste aussi à la formation et à l'évolution d'un homme. À travers les récits, les essais, le théâtre d'un artiste attaché à créer ses propres mythes, on découvre ses sources les plus profondes. Ils ne disent pas seulement l'absurde et la révolte. On peut discerner en eux une émotion plus intime dont l'origine est l'admirable silence d'une mère et l'effort d'un homme pour retrouver une justice ou un amour qui équilibre ce silence.
Issu du mouvement de résistance Combat, le journal de Pascal Pia et d'Albert Camus fut celui des intellectuels des années 50. Cinquante ans après les ordonnances de 1944 qui devaient favoriser le pluralisme de l'information, l'histoire de ce quotidien, mort faute de lecteurs et de ressources, est toujours d'actualité. « Copyright Electre »