Annie Ernaux
Auteure: Michèle Bacholle-bošković
Nombre de pages: 180Annie Ernaux a déclaré écrire à partir de son vide, que la perte est le « noyau dur » de tous ses livres, le fil qui les relie entre eux. Cet ouvrage propose une lecture attentive de l’œuvre ernalienne (romans, récits de vie, journaux concertés, extraits de journal intime, essai, lettre, etc.) et s’articule autour de trois aspects principaux : la perte, les traces et la religion. Quatre pertes sont identifiées, émergeant à diverses époques et de différentes manières dans l’œuvre : les amants perdus qui renvoient dans une sorte de mise en abyme à l’amour malheureux de 1958, l’avortement clandestin subi en 1964, la mort du père et de la mère (celle-ci levant nombre d’interdits) et l’existence (cachée) d’une sœur aînée décédée en 1938, deux ans avant la naissance d’Ernaux. La perte qui sous-tend l’œuvre ernalienne explique la fascination de l’écrivaine pour les photographies (soumises ici à un examen aussi approfondi que systématique), les taches (dont l’étude permet une nouvelle lecture de l’avortement), les traces en général. Soucieuse dès un jeune âge de « laisser sa trace », dans un élan d’affirmation vitale du...